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L’inflation est-elle la meilleure solution pour résoudre les crises de la dette publique ?

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Par   •  13 Mars 2023  •  Fiche  •  2 511 Mots (11 Pages)  •  308 Vues

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L’inflation est-elle la meilleure solution pour résoudre les crises de la dette publique ?

Accroche = The Economist, 13 juin 2009 selon lequel il existe deux manières de résoudre la crise de la dette publique : l’inflation ou le défaut de paiement (répudiation de la dette)

Cette question se pose aujourd’hui car les niveaux d’endettement publics ont atteint des proportions inquiétantes. Par exemple, la dette du Japon = 200% et celle de la France = 99,2%

L’inflation désigne l’augmentation du niveau général des prix (ΔP/P) ; elle est régulièrement mesurée en France par l’IPCH (indice des prix à la consommation harmonisée) en observant les variations d’un panier de biens. Depuis les années 1980, sa maitrise est l’un des objectifs principaux des BC, FED et BCE (la stabilité des prix est le premier critère de la convergence : « un Etat membre a un degré de stabilité des prix durable et un taux d’inflation moyen qui ne dépasse pas plus de 1,5% celui des trois Etats membres présentant les meilleurs résultats en termes de stabilité des prix »). +  article 105 du Traité de Maastricht : « Le système européen des banques centrales doit avoir pour mission première de maintenir la stabilité des prix ».

        La dette publique est d’une part l’ensemble des sommes dues par des institutions publiques (Etats, collectivités) à des créanciers privés ou publics et d’autre part est un moyen pour ces institutions de financer leur intervention. Le déficit (flux) alimente la dette (stock). On mesure la dette publique par le rapport dette/PIB *100. Les crises de la dette renvoient à une élévation trop forte ou trop brutale des dettes d’un Etat qui fait peser sur lui un risque de solvabilité. Il y a crise quand la crédibilité de la dette est menacée.

        La charge de la dette correspond à 41,2 milliards d’euros. Le remboursement des intérêts de la dette est le 4e poste des dépenses de l’Etat.

        La crise de la dette est une situation dans laquelle la capacité d’un Etat à rembourser sa dette est remise en question. Elle s’accompagne d’une difficulté de financement croissante et en 2012, d’intense spéculation sur les marchés financiers. Ce fut également le cas dans les années 80 pour certains pays en développements (PED) comme le Brésil. Dans les années 2010, ce sont les pays de la zone euro qui sont en danger. Néanmoins s’interroger sur la meilleure solution revient à identifier l’instrument le plus adapté au problème des crises de la dette. La question de la résolution suppose que la solution est durable, voire définitive et non un échappatoire de court terme. Dès lors, l’inflation a t- elle été et est-elle toujours le moyen d’en finir avec les crises de la dette publique ? Faire tourner la planche à billets n’est-ce pas plutôt une fuite devant d’indispensables réformes de l’Etat et des institutions monétaires ?

  1. Il semble que l’inflation soit un outil efficace pour résoudre les crises de la dette publique.

A/ D’un certain point de vue l’inflation permet de réduire le poids de la dette et de la rendre soutenable.

MARSEILLE, PLESSIS Vive la crise et l’inflation, 1983 = naissance de l’inflation incontrôlée après la 1Gm. La France a financé la guerre par l’emprunt et la planche à billets car les prélèvements obligatoires étaient loin d’être suffisants : taux d’inflation en 1920 de 37%.  

        Historiquement, qu’elle soit subie ou choisie, l’inflation qui se caractérise, comme l’a montré FISHER dans Le pouvoir d’achat de la monnaie (1917), par une baisse du pouvoir d’achat de la monnaie a permis une réduction de l’endettement. Par exemple, au lendemain des deux guerres mondiales, les Etats européens doivent faire face à une dette démesurée : en 1945, la dette française représente près de 290% du PIB. Or, les Etats ont pu faire le choix de la « planche à billets », c’est-à-dire de financer leur déficit par la création monétaire. Il s’ensuit une forte inflation : une augmentation de la masse monétaire x35 en Allemagne, x8 en France et x7 en Angleterre.

        On comprend désormais la phrase de KEYNES dans Comment financer la guerre (1940) selon laquelle « l’inflation c’est l’euthanasie des rentiers », car les détenteurs de bons du trésor à taux fixes sont lésés par la baisse de la valeur de la monnaie.

        Jean-Marc DANIEL, L’État de Connivence : en finir avec les rentes, 2014 : l’inflation nous défait de la dette d’aujourd’hui en préparant la dette de demain. Dans les années 50 et 60, l’inflation est la première réponse à la dette. Mais c’est une bombe à retardement qui se déclenche dans les années 70. Dans les années 1980, les politiques monétaires restrictives induites par cette inflation entraînent des déséquilibres des finances publiques.

B/ Elle est une solution préférable à l’austérité dans une perspective keynésienne.

        L’alternative à l’inflation est la contraction des dépenses publiques, en d’autres termes la rigueur ou l’austérité. Or dans une perspective keynésienne, la réduction des dépenses publiques entraine une baisse de la consommation et donc un ralentissement de la croissance économique. Si l’on en croit le théorème d’HAAVELMO et les stabilisateurs automatiques, il s’ensuit une baisse des recettes fiscales et donc une aggravation du déficit public.

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