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Mission de civilisation Jules ferry

Dissertation : Mission de civilisation Jules ferry. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2019  •  Dissertation  •  1 709 Mots (7 Pages)  •  782 Vues

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Dissertation correction :

Dans cet extrait, Jules Ferry adopte une attitude morale envers les autochtones. Il fait appel au sens moral et au devoir des français pour permettre aux indigènes désavantagés par leur nature inférieure de les aider à s’élever à quitter l’état barbare dans lequel ils stagnent depuis des siècles. Selon Ferry, le Français serait légitimement appelé à imposer la civilisation aux peuples colonisés comme on impose l’éducation à un enfant pour son bien. Pour juger du bien fondé de cette mission, il apparaît nécessaire de se demander : une nation jugée supérieure par sa nature ou sa culture peut elle prévaloir sur une autre jugée inférieure ? Dans un premier temps, nous analyserons les fondements du droits qu'exerce les colons sur indigènes. Dans un second mouvement, nous nous intéresserons au principe paternaliste de la mission civilisatrice conçu comme devoir moral.

I) Depuis le 15ème avec les premiers actes de colonisation, l'humanité est marquée par les conséquences du souci de la race ou de la différence. L'histoire s'est faite témoin des événements dramatiques liés à ce sujet dont l'horreur nous apparaît toujours plus grande avec le recul que cette discipline permet. C'est souvent avec la prétention d'une race ou d'une culture qui s'est autoproclamée supérieure aux autres qu'ont débuté les crimes les plus atroces de l'humanité. ( argument possibles : esclavage traites des noirs, génocides, extermination, solution finale).

Face à l’invasion allemande de 1870, les intellectuels français témoignent d’un intérêt significatif pour la question de l’origine des peuples européens engagés dans ce conflit. L'idée selon laquelle des caractéristiques morales et intellectuelles correspondent à des races se répand. La soif de conquêtes par exemple était pensée comme un trait caractéristique permanent du barbare Germain. Du point de vue allemand, celui-ci voyait sa race comme supérieure aux autres races de l’Europe par un heureux mélange de toutes les qualités physiques, morales et intellectuelles. C'était l'une des théories émises par les intellectuels allemands qui justifiaient la conquête des pays européens, dont la France, lors de la guerre de Prusse. Il était louable pour eux d'étendre leur perfection au delà de leur frontières et de chercher à les véhiculer par la conquêtes en France.

La pensée coloniale se fondait aussi sur l’idéologie raciale, qu’appuyaient certaines disciplines « scientifiques ». À la charnière entre le 19e et le 20e siècle, se développa la recherche en anthropologie physique. Cette discipline était censée fonder « scientifiquement », par la mesure et la comparaison des volumes crâniens, la supériorité des Européens par rapport aux peuples colonisés. Ainsi, dans les musées de sciences naturelles se trouvaient, jusqu’à une époque relativement récente, des vitrines exposant et comparant des crânes européens et africains. Un volume crânien supérieur, constaté chez les Européens, était présenté comme la preuve d’une intelligence supérieure censée expliquer les différences de développement entre sociétés occidentales et « indigènes », et légitimer le droit des Européens à la conquête coloniale.

Bien qu'aujourd'hui nous sachions que la science n'ait jamais pu démontrer de différences raciales telles que les ont imaginées les colons, le relativisme de cette pensée néfastes pour l'humanité peut nous apparaître flagrante. Elle ne dépend en réalité que du point de vue de son auteur.

En réalité le droit invoqué n'a pas de fondement autre que la force. C'est la politique dominante du vainqueur qui est simplement exprimée. En outre, ce serait faire une confusion que d'associer l'égalité à l'identité et à contrario l'inégalité à la différence. La différence de fait n'induit pas une différence de droit. Ce n'est pas parce qu'une personne n'est pas identique à moi même qu'elle n'est pas égale en droit. Le droit devrait au contraire être considéré comme le perfectionnement moral et politique de la nature car il vient pallier à toutes les différences naturelles des individus. C'est par le droit et non par nature qu'une personne moins grande, moins forte, moins résistante est traitée également. Par conséquent aucune caractéristique naturelle ne peut légitimement fonder le droit. Si par la nature on tentait de fonder le droit, on en annulerait le principe. Nous resterions dans un état de nature où seule la sélection naturelle prévaudrait, au détriment des plus faibles. ( bébés, personnes âgées, malades, handicapés)

Cependant si la supériorité naturelle d'une race ne peut être démontrée, existe-il une supériorité culturelle qui justifierait un paternalisme moral envers les autres cultures ?

II) Le devoir de civilisation est l'idée selon laquelle une culture colonisée bénéficierait d'une science ou d'un développement moindre qui justifierait l'intervention étrangère et la contrainte au développement tel que le conçoit le colonisateur. Cette éducation arbitraire inculquée au moyen de la force peut prendre plusieurs formes. Elle peut être d'ordre économique, morale, religieuse, politique, sociétale ou privée. La colonisation trouva une justification dans l’image de peuples colonisés décrits comme non civilisés et incapables de se développer par eux-mêmes.

Cette justification de l’entreprise coloniale par les représentants de l’État, qui prit en France une forme laïque, fut renforcée par l’idéologie des missionnaires catholiques et protestants.Les missions chrétiennes ont très tôt tenté de s’implanter en Afrique. Les missionnaires furent d’ailleurs parfois les premiers européens à pénétrer dans certaines régions de ce continent. Dès la fin du XVIIIe siècle, des

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