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Portrait Rosario Fiorello

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Par   •  31 Mai 2013  •  1 084 Mots (5 Pages)  •  666 Vues

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« Pourriez-vous transmettre un message à Nicolas Sarkozy ? » Rosario Fiorello, costume noir à paillettes, échalas bronzé façon Dechavanne, s’adresse à l’actrice franco-italienne Edwige Fenech, invitée de son émission « Il più grande spettacolo dopo il weekend » (le plus grand spectacle après le week-end). L’animateur se lance alors (en italien) dans une tirade raillant le physique de notre bon président, traduite au fur et à mesure par notre compatriote faussement gênée. L’immense plateau aux allures de cathédrale bleutée retentit des rires d’un public conquit d’avance, happé par l’incroyable présence de Fiorello, showman increvable, stakhanoviste du bon mot, arpentant à grandes enjambées les quatre coins de cette salle grande comme un stade de foot. Quatre numéros hebdomadaires de ce show événementiel ont été diffusés à l’automne 2011, en prime time, sur la RAI Uno. Le premier a réuni 10 millions de téléspectateur, le dernier en a draîné 14 millions. Cinquante pour cent de part de marché. Un téléspectateur italien sur deux, le soir de la dernière, était vissé devant poste pour admirer Fiorello. Au-delà des Alpes, ce showman quinquagénaire jouit d’une popularité stellaire équivalente à notre Laurent Gerra, mais en plus… populaire encore ! « Vous avez bien fait de choisir de parler de lui. En ce moment, chez nous, il est au sommet de son succès. Il est vraiment très, très aimé » confirme Irène Lanza, attachée culturelle à l’ambassade italienne à Paris. Sapristi, mais qu’a-t-il donc de plus que les autres bateleurs télé de sa trempe, ce Fiorello ? Dans un paysage médiatique italien politiquement cadenassé et en cruel manque de clowns impertinents, en quoi ce grand dadais au débit de mitraillette a-t-il su faire la différence ? « Fiorello, c’est d’abord l’héritier de la grande tradition de la télé italienne où le présentateur sait tout faire : il fait des imitations, il chante, il danse et d’une certaine manière il a restauré cette figure en voie de disparition » nous explique Fabio Capelli, correspondant de la RAI à Paris. « Ses imitations sont assez drôles, gentiment provocatrices et très variées : Berlusconi, Carla Bruni, Kim Jong Il, Monica Bellucci, Vladimir Poutine… Il n’a jamais craint d’attaquer le pouvoir, mais toujours dans un esprit bon enfant et sans jamais rien dire de ses opinions politiques. Les gens l’aiment tellement qu’il est de toute façon protégé ».

Pour Marc Dana, journaliste de l’agence France Italie Media, Rosario Fiorello a su également remplir un vide : « Après avoir été un animateur à la Nagui dans les années 90 et 2000, Fiorello a opéré un virage voici environ cinq ans vers un humour un peu plus éditorialisé, avec des sketches pointant les dérives de la société italienne sous l’ère Berlusconi. Son Fiorello Show notamment, sur Sky Italie en 2009, est devenu l’émission dont on parlait le lendemain à la machine à café. Comme Les Guignols, en moins provoc’ ». A l’époque, tel une star du foot, Fiorello venait d’être débauché à coup de millions d’euros par Rupert Murdoch (propriétaire de Sky), au grand dam de Berlusconi, dont le groupe Mediaset employait l’animateur sur diverses chaînes. Un transfert qui fit grand bruit et une consécration pour cet autodidacte aux origines modestes, littéralement passé par tous les métiers avant d’accéder

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