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Travail de Médée

Discours : Travail de Médée. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2013  •  Discours  •  602 Mots (3 Pages)  •  662 Vues

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sa dévotion pour l’intensité de l’instant. De nombreuses esquisses montrent les différentes étapes de la recherche de Delacroix qui construit véritablement sa toile autour de son vécu, de ses influences et d’une tradition dans l’utilisation de la composition pyramidale des traditionnelles Madone de Raphaël ou de Léonard de Vinci. L’œuvre Médée furieuse est la traduction picturale des textes d’Euripide, Sénèque et Corneille : Médée, furieuse de la trahison de Jason, le père de ses enfants, emporte ceux-ci pour les tuer et ainsi venger son amour perdu. Les différentes parties du corps de Médée, la tête, les bras, les jambes, dans une torsion qui est renforcée par le choix du moment représenté, montrent la connaissance de Michel Ange et de ses corps exaltées. Entre épisode dramatique et dimension mythique, Delacroix, livre avec cette œuvre, l’exemple de son anti conformisme et de son attachement à la véracité des formes et des couleurs. Médée furieuse, fruit d’un long travail de maturation, est simplement présentée en 1838, dans le livret du Salon, par cette notice succincte : « Elle est poursuivie et sur le point de tuer ses deux enfants. » L’histoire de Médée est avant tout celle d’une femme trahie par son époux, infidèle et qui, par la vengeance tuera ses propres enfants. Selon les textes qui entourent le mythe, Médée est soit décrite comme une princesse orientale, soit l’abominable monstre qui commet l’infanticide, soit, dans la pièce de Sénèque, une facette de Médée qui fait ressortir son caractère irascible. Il semble que Delacroix, admirateur de Sénèque, se soit appuyé sur la pièce pour faire ressortir dans son tableau une Médée à la fois déterminé, mais confuse. Le peintre resserre sa composition autour des trois protagonistes : Médée regarde dans le sens opposé au tableau et tient ses deux enfants différemment, l’un sur ses genoux, tenu par le creux du coude du bras droit de Médée, l’autre qu’elle empoigne par la main droite a la tête collé contre le ventre de sa mère. Vue de trois quart face, Médée semble fuir le danger qui la poursuit et s’engouffre dans la grotte afin d’y commettre l’impensable. La pyramide formée par le groupe est atténuée par un rythme sinueux, crée par les corps des enfants qui semblent vouloir s’échapper de l’emprise de leur mère. Tous les deux sont dans une posture qui suggère à la fois la précipitation de Médée et la violence avec laquelle elle tient ses deux enfants. La composition pyramidale qui régit les personnages montre l’influence des Madones italiennes et l’attitude de Médée est digne des figures féminines de Raimondi. Delacroix accentue également l’attention du spectateur sur le geste sanguinaire que s’apprête à commettre Médée qui, en même temps qu’elle étreint sa progéniture, serre sa dague de l’autre main. Le décor dans lequel se déroule la scène est une grotte, décor naturel et réaliste, cette grotte est sombre, peu de végétaux l’ornent et renforce l’unité du tableau : unité de temps, de lieu et d’action, sorte de « microcosme complet ». On ne voit qu’un losange de ciel bleu dans le coin gauche de la toile comme si Médée, se retrouvait prisonnière de cette grotte, prisonnière de son geste. De grandes roches s’élèvent perpendiculairement et de longues plantes aux feuilles aiguisées et aux épines menaçantes rappellent le

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