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Religion, Dans l'Europe des xve et xvie siècles

Fiche : Religion, Dans l'Europe des xve et xvie siècles. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mai 2013  •  Fiche  •  1 938 Mots (8 Pages)  •  841 Vues

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es hommes de la Renaissance (xve - xvie siècle)

Introduction

Dans l'Europe des xve et xvie siècles, une nouvelle vision de l'homme et du monde émerge dans les milieux intellectuels et religieux. Les hommes qui sont à l'origine de ce mouvement sont paradoxalement d'une certaine manière passéistes : selon eux, le Moyen Âge s'est détourné du message chrétien des origines et des idées de l'Antiquité gréco-romaine (redécouvertes avec la reconquête de l'Espagne musulmane par les rois catholiques). Ils veulent des traductions plus exactes de la Bible et des textes fondamentaux, et développent un nouvel esprit scientifique et technique pour y parvenir.

Ils sont intéressés par l'étude de l'homme, de son rapport à Dieu, de sa place et son action sur le monde. Par leur réflexion, ils contribuent à l'entrée de l'Occident dans la modernité.

I. La réforme protestante et ses réformateurs : un nouveau regard sur la religion

1. Un climat religieux favorable : le développement d'une volonté de retour aux sources du christianisme

• La pensée des humanistes et des réformateurs s'est développée durant une période où les croyants semblaient vouloir changer leurs rapports avec la religion et la divinité.

• La religion médiévale était une religion communautaire : dans l'esprit populaire, les saints protecteurs servaient de médiateurs (intercesseurs) auprès de Dieu pour répondre aux besoins d'une famille, d'une corporation… L'individu passait au second plan derrière le groupe.

• Le xive siècle est très marqué par les crises : grandes épidémies (peste de 1348), guerre de Cent Ans… C'est une période d'inquiétude religieuse où la crainte de la mort et de la damnation se développe. Les croyants veulent sauver leur âme : un rapport plus individuel, plus personnel avec la divinité (toujours teinté de superstition) prend le pas sur la religion communautaire.

• Cette situation a des conséquences : l'invention du purgatoire, une augmentation des dévotions (prières, dons aux églises et aux monastères…), de l'achat des indulgences (pour la rémission des péchés) et des pèlerinages. Dans ce contexte, les dons faits à l'Église catholique se multiplient. Les fidèles, analphabètes pour la plupart, dépendent totalement du prêtre pour connaître les textes sacrés. Ce dernier dit la messe en latin qui n'est plus compris par la majorité.

• Cette situation ne convient pas à certains catholiques qui veulent un retour au christianisme des origines, à l'idéal de pauvreté du Christ, à un rapport plus simple et plus direct avec la divinité.

• Les humanistes comme Érasme veulent plus d'honnêteté, de rigueur et moins d'abus dans le clergé catholique. Ils réclament :

une simplification des Évangiles (à traduire dans une langue vernaculaire : courante) ;

une simplification du culte (prières en langue courante et non en latin, moins de saints intercesseurs…) ;

et une lecture individuelle des textes sacrés (ce qui obligerait les fidèles à savoir lire).

• Ces hommes ne veulent pas de rupture avec l'Église catholique : ils cherchent seulement à l'améliorer pour une meilleure évangélisation des populations.

• Cependant, avec leurs propositions, le clergé perdrait de son pouvoir sur la population : il ne serait plus là que pour expliquer les textes sacrés.

• Ces idées ne touchent qu'une minorité de la population, une élite intellectuelle, mais elles vont avoir des conséquences.

2. Les fondateurs de la réforme protestante à l'origine de la division religieuse et institutionnelle de la chrétienté occidentale

• En 1517, Martin Luther, un moine et professeur de théologie allemand, s'élève contre le système des indulgences promises par le pape à tous les croyants qui donnaient de l'argent pour la basilique Saint-Pierre de Rome. Il écrit quatre-vingt-quinze thèses et les envoie à l'archevêque de Mayence. Par la suite, le conflit qui l'oppose à la papauté continue de grandir : il finit par rejeter le dogme (ce qu'il faut croire dans une religion) et la hiérarchie de l'Église catholique.

• Il défend l'idée d'une religion individuelle et écrit le premier programme de la Réforme : il est à l'origine du protestantisme. Il sera soutenu par des princes allemands contre le pape et contre l'empereur Charles Quint. C'est un nouveau schisme (division) dans la religion chrétienne qui est désormais partagée entre les catholiques, les orthodoxes et les protestants.

• Les protestants sont des chrétiens qui refusent l'autorité du pape, la hiérarchie de l'Église, la plupart des sacrements (sauf le baptême et la communion), le culte de la Vierge et des saints, les représentations iconographiques de la divinité (images, tableaux…). Ils estiment que tout chrétien doit étudier lui-même individuellement les textes sacrés. Pour eux, chaque personne est prédestinée à la naissance : seule la foi en Dieu et dans le Christ peut sauver les croyants, pas les œuvres (comme les dons aux monastères…).

• La réforme de Luther est reprise par Calvin à partir de 1533 en France et en Suisse. Mais Calvin développe un protestantisme plus radical, plus sévère en demandant à ses adeptes un mode de vie plus austère, plus rigoureux. Il écrit en latin Institutions de la religion chrétienne (1539) et traduit lui-même son livre en français en 1541 : il veut que tous les croyants, et pas seulement les professeurs en théologie, puissent se faire une idée par eux-mêmes des questions religieuses. Il est obligé de se réfugier à Genève, mais le calvinisme se développe aussi en France.

• Le développement du protestantisme s'accompagne de la montée en puissance de la bourgeoisie séduite par l'idée d'une égalité de tous les croyants et par les principes du protestantisme qui valorisent aussi l'effort et le mérite personnel.

• Elle va aussi de pair avec l'affirmation du pouvoir royal. Dans le royaume d'Angleterre, Henri VIII, pourtant un croyant fervent, s'oppose ainsi au pape qui lui refuse le divorce avec sa première femme : Catherine d'Aragon. Excommunié, il fonde l'Église d'Angleterre (anglicanisme) dont il est le chef. Cette nouvelle

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