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Origine Du Jainisme

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Par   •  13 Mai 2013  •  2 098 Mots (9 Pages)  •  898 Vues

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Origine du jaïnisme

Jusqu’au milieu du XXe siècle, en Europe, les historiens des religions avaient tendance à considérer le jaïnisme comme une dissidence de l’hindouisme. Ils situaient son apparition tantôt au IXe siècle avant notre ère, avec l’enseignement de Parhvanatha, et tantôt (le plus souvent) au VIe siècle avant notre ère, avec l’enseignement de Mahâvira (le mot signifie grand héros), un contemporain plus âgé de Gautama Siddharta, le Bouddha historique. De nos jours, les historiens des religions commencent à accorder plus de crédit à la version traditionnelle jaïne. Celle-ci soutient que le jaïnisme n’est pas une dissidence de l’hindouisme. La justice indienne semble lui avoir donné raison : suite à l’appel civil n° 8595 de 2003, en 2006, la Cour Suprême de l’Inde a décidé que la religion jaïne n’est pas une part de la religion hindoue.

Selon la version traditionnelle, le jaïnisme « serait la religion la plus ancienne de l’Inde avec des origines pré-aryenne et pré-vedique. Des données archéologiques donnent à penser que la civilisation de la Vallée de l’Indus (qui va de 2500 à 1750 avant l’ère chrétienne) était une civilisation végétarienne basée sur le principe d’Ahimsa ou non-violence6. » Détail important : le jaïnisme suit la tradition ascétique et non pas la tradition sacerdotale et sacrificielle7.

Selon la tradition, le jaïnisme s’est développé grâce aux enseignements des 24 Tirthankaras, (« les faiseurs de gué », titre qui correspond à celui de prophète dans les autres religions) du présent cycle d’âges (dont l’avant dernier est Parhvanatha et le dernier est Mahâvira) « qui par leurs efforts basés sur un ascétisme extrême sont parvenus à l’illumination et à la libération (Moksha), c’est-à-dire à la libération du cycle des naissances et ont montré le chemin du salut [...] La doctrine jaïne, telle que nous la connaissons aujourd’hui, nous a été transmise presque sans changement depuis l’époque de Mahâvira (il y a 2500 ans). Le jaïnisme s’est répandu dans toute l’Inde et plusieurs rois et empereurs l’ont adopté comme religion officielle8. »

La doctrine jaïne

L’essentiel de la doctrine jaïne se résume dans l’Ayâram Gassuta, un texte jaïn datant probablement du IIIe ou IVe siècle avant notre ère qui proclame :

Tous les saints et les vénérables du passé, du présent et de l’avenir, tous disent, annoncent, proclament et déclarent : on ne doit tuer, ni maltraiter, ni injurier, ni tourmenter, ni pourchasser aucune sorte d’être vivant, aucune espèce d’animal, ni aucun être d’aucune sorte. Voilà le pur, éternel et constant précepte de la religion proclamé par les sages qui comprennent le monde9.

La doctrine jaïne est très élaborée. Le mot jaïn signifie vainqueur, celui qui a vaincu ses ennemis intérieurs, ses mauvais penchants. Le jaïnisme ne croit pas à l’existence d’un Être Suprême, créateur de l’univers et omnipotent. Selon la doctrine jaïne, l’univers est incréé et n’a pas de fin. Les êtres célestes (devas) peuvent influencer les évènements de ce monde mais ils n’ont pas de pouvoir spirituel. Ils sont une forme de vie comme les autres et sont sujets, eux aussi, à la mort et à la réincarnation en n’importe quelle autre forme de vie.

La forme de vie humaine est privilégiée car ce n’est qu’à travers celle-ci – grâce à un comportement absolument non-violent et une vie strictement ascétique – que l’âme peut se libérer du cycle des naissances et atteindre la félicité.

On l’aura compris, le jaïnisme est une religion particulièrement ascétique avec un code moral incontournable.

Indiscutablement, le jaïnisme a des éléments communs avec les différents courants de l’hindouisme et avec le bouddhisme. Mais ces ressemblances paraissent culturelles et non philosophiques. Les jaïns ne croient pas à Brahma, l’unique réalité, ni à la Trimurti (la Trinité hindoue : Brahman, Vishnu et Shiva) et ne vénèrent pas les innombrables divinités du panthéon hindou, c’est ce qui les éloigne des adeptes de l’hindouisme.

Les jaïns croient à la permanence des phénomènes et à un continu et éternel retour cyclique des choses et cela les éloigne des bouddhistes. La différence apparaît aussi lorsque l’on considère la suite des obligations strictes et indispensables, prescrites à tous les jaïns, ascètes et laïques. Une grande part des obligations est commune à ces deux catégories, la plus importante étant celle du végétarisme. Le jaïnisme est la seule religion importante où le végétarisme est obligatoire tout le temps pour tous les fidèles.

Le Chemin de la Libération s’appuie sur trois « Joyaux » qui sont la Conduite Juste, l’Attitude Juste et la Connaissance Juste.

La Conduite Juste exige que cinq vœux soient prononcés qui sont :

1. Ahimsa, ou le vœu de ne pas tuer, blesser ou faire du mal intentionnellement à tout être vivant. Ce principe vaut pour les animaux et les plantes.

2. Satya, ou le vœu de dire la vérité [...].

3. Asteya, ou le vœu de ne pas voler, c’est à dire de ne pas prendre ce qui n’a pas été donné.

4. Brahmacharya, ou le vœu de chasteté.

5. Parigraha-tuaga, ou le vœu d’absence de possession et d’absence d’attachement émotionnel aux objets matériels.

Ceux qui cherchent de façon active à se libérer doivent suivre absolument les cinq vœux, renoncer au monde et vivre en tant que moines (et nonnes). Les personnes qui vivent dans le siècle, tout en cherchant à éliminer le mauvais karma et maximiser le bon karma pour améliorer tant leur bien-être pendant cette vie que leurs chances de renaître mieux peuvent interpréter les deux derniers vœux de façon souple. Les moines doivent en outre suivre des règles de conduite plus spécifiques qui exigent une maîtrise accrue des activités de la pensée, du corps et de la parole et une attention ininterrompue à chaque action et à chaque pensée même durant le sommeil. Ils doivent aussi s’adonner à la pénitence, à la méditation et aux austérités (tapas) pour se défaire du karma des vies antérieures10.

Le commandement de l’Ahimsa est primordial. Toutes les autres obligations lui sont soumises. On peut même envisager de transgresser

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