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L'incarnation De La Responsabilité Sociétale Dans Les PME

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Par   •  13 Janvier 2015  •  1 467 Mots (6 Pages)  •  907 Vues

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La responsabilité sociétale des PME fait l’objet d’un nombre croissant de travaux de recherche depuis une dizaine d’années, compte tenu de la place prépondérante des PME dans l’économie et de la montée de pressions légales et sociétales en faveur de pratiques dites de RSE (Jenkins 2004). Partant de ce constat, cette intention de communication présente la première étape d’un travail de thèse sur la responsabilité sociétale des PME, à savoir la revue de littérature. Celle-ci s’est construite progressivement en trois étapes, face aux différents constats qui en ont émergés : (1) l’inadéquation du concept de RSE pour les PME, (2) des fondements historiques et conceptuels de la responsabilité sociétale des entreprises qui dépassent le concept actuel de RSE, (3) des spécificités des PME comme possible renouveau dans l’appréhension et la mise en pratique de la responsabilité sociétale des entreprises. La recherche de littérature académique s’est basée sur des articles publiés dans les revues académiques à comité de lecture, recherchés systématiquement dans différentes bases de données : EBSCO en priorité, mais aussi Emerald, Science Direct et Cairn.

(1) Une interrogation sur l’adaptation du concept de la RSE aux réalités des PME

Les premiers constats issus de l’étude de la littérature sur la responsabilité sociétale des PME portèrent sur l’adéquation du concept de RSE avec la nature des PME. La comparaison entre les PME et les grandes entreprises à l’égard de la RSE est quasiment omniprésente dans les articles sur la responsabilité sociétale des PME (Baumann-Pauly et al. 2013; Jenkins 2004). De façon implicite ou explicite, s’exprime un doute sur l’adéquation de la responsabilité sociétale des entreprises telle qu’elle a été construite et définie par et pour les grandes entreprises, appelée RSE. La RSE, majoritairement instrumentalisée, stratégique et très formalisée dans les grandes entreprises, dénoterait avec une responsabilité plus ancrée, informelle et altruiste dans les PME (Baden et Harwood 2012; Jenkins 2009). La terminologie, les pratiques, la formalisation, l’aspect communicationnel sont autant d’aspects qui entreraient en concordance avec la grande entreprise, mais entraineraient la dénaturation des PME – la perte de leurs spécificités (Torrès 1997). L’analyse de la responsabilité sociétale des PME nécessite alors au préalable de s’interroger sur la définition de la responsabilité sociétale des entreprises (Baden et Harwood 2012) : qu’est-ce que la responsabilité sociétale des entreprises, au-delà de l’approche dominant aujourd’hui ? Ces constats nous ont donc amenés à interroger la responsabilité sociétale des entreprises à travers une approche critique et historique, afin d’ouvrir et d’enrichir notre compréhension de ce concept et de sortir d’une conception liée à la grande entreprise.

(2) Une interrogation sur le concept de responsabilité sociétale de l’entreprise

La deuxième étape a consisté à interroger le concept de responsabilité sociétale des entreprises pour en identifier les fondements historiques et conceptuels. Étudier la dimension historique de la responsabilité sociétale des entreprises permet de comprendre le processus de construction et d’opérationnalisation du concept depuis la fin du 19ème siècle afin de resituer et relativiser sa conception actuelle (Acquier et Gond 2007; Mercier 2010). La responsabilité sociétale des entreprises n’est pas une notion nouvelle. Son questionnement fondateur renvoyait explicitement à la subordination de l’entreprise et de la sphère économique aux intérêts de la société (Acquier et Gond 2007). À travers une démarche critique, nous avons pu par ailleurs interroger les théories fondatrices de la RSE (performance sociale de l’entreprise (Carroll), théorie des parties prenantes (Freeman)) ainsi que l’orientation actuelle des pratiques (Baden et Harwood 2012; Mercier 2010). Le principal constat résultant de cette étude critique concerne l’univocité et le « firmo-centrisme » de l’approche dominante de la RSE, entrainant un décalage entre discours et pratiques (Reynolds et Yuthas 2008). Les perspectives critiques sur la responsabilité sociétale des entreprises proposent quant à elles des angles d’analyse sous-estimés par l’approche dominante, accordant une place à l’étude des interactions sociales, des relations de pouvoir et des représentations des différents groupes sociaux et reposant la question centrale de la place de l’entreprise dans la société (Gond 2011). La responsabilité sociétale des entreprises témoigne, révèle et incarne des relations de pouvoir dans et hors de l’entreprise (El Akremi, Dhaouadi, et Igalens 2008; Gond 2011). En outre, la responsabilité sociétale des entreprises est nécessairement un concept incluant des représentations multiples dont la diversité, si elle est prise en compte, permet d’enrichir la compréhension (Okoye 2009). De telles approches sociopolitique et sociocognitive apparaissent incontournables pour saisir une notion aussi ambivalente, ambigüe et controversée que la responsabilité sociétale des entreprises (Gond 2011; Postel, Rousseau, et Sobel 2006).

(3) Une interrogation sur l’apport des spécificités des PME pour l’enrichissement et l’incarnation de la responsabilité sociétale

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