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La lutte contre le décrochage scolaire

Mémoire : La lutte contre le décrochage scolaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Septembre 2021  •  Mémoire  •  2 212 Mots (9 Pages)  •  785 Vues

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Introduction

La lutte contre le décrochage scolaire est une priorité nationale et un enjeu dans le cadre de la "Stratégie Europe 2020". Le décrochage scolaire se définie comme les élèves qui quittent chaque année le système éducatif avec un faible niveau d’études et sans suivre de formation après leur sortie. Le faible niveau d’étude se définie quand à lui à des diplômes inférieurs ou équivalents à la fin de premier cycle de l’enseignement secondaire ou ceux préparés au-delà de ce premier cycle, mais par des programmes professionnels d’une durée strictement inférieure à 2 ans.

Cette lutte est une préoccupation croissante des pouvoirs publics car l’insertion des sortants sans diplôme sur le marché du travail est difficile, et l’est de plus en plus. Selon l’étude de Le Rhun B. et Minni C. (2012), «Insertion des jeunes sur le marché du travail: évolution récente du chômage selon le niveau de diplôme», l’écart entre les sortants sans diplôme et les diplômés du supérieur pour l’accés à l’emploi ne cesse de se creuser. Il est ainsi passé de 25 points en 2005 à 35 points en 2020. Aujourd’hui plus que jamais les diplômes sont déterminants pour le devenir et l’insertion professionnelle des jeunes.

Pour lutter contre les sorties précoses du système scolaire, il s’agit dans un premier temps d’identifier les facteurs qui contribue au décrochage scolaire pour ensuite actionner les leviers pertinent pour lutter contre ce phénomène. Dans cette optique l’étude « Qui décroche» de Cédric Afsa ( Sous-directeur des synthèses Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance) est particulièrement intéressante. Il met en avant les facteurs de risques individuels ou contextuels, et à surtout quantifier leur influence sur le décrochage. Le niveau en sixième joue bien les premiers rôles et explique une petite moitié des sorties sans diplôme. Ensuite il apparaît dans toujours selon cette étude qu’une orientation contrariée pèse à peu près du même poids que la structure du ménage, et pèse davantage que l’origine des parents. Une orientation contrariée est donc bien un facteur favorisant le décrochage. Cette observation issue d’une étude sur le décrochage scolaire vient corroborer celles effectuées par les sociologues sur le lien entre l’orientation et l’impact sur la motivation des élèves.

Ainsi en contexte scolaire, plusieurs études (Reeve, 2002 ; Ryan & Deci, 2000 ; Sarrazin & Trouilloud, 2006) ont montré que les formes de motivation les plus autodéterminées étaient associées à des conséquences éducatives positives (attention, plaisir, persistance dans l’apprentissage, performances élevées), alors que les formes les moins autodéterminées avaient des conséquences négatives (abandon précoce, choix de tâches inadaptées à leur niveau, faibles performances).

Ainsi la motivation d’un élève ayant choisie son orientation peut-être qualifiée «d’autodéterminée» car son orientation résulte d’un choix. Au contraire un élève ayant subie son orientation font preuve d’une forme de motivation moins autodéterminées.

Les processus d’orientation et leur degré d’acceptation mérite donc d’être approfondi et cela est d’autant plus vrai dans la filière STMG. En effet cette série fonctionne comme une filière de « délestage » de la voie générale, lors de l’orientation en fin de seconde. De nombreux élèves qui souhaitaient intégrer une filière générale en première, ont finalement intégrés la filière STMG après une décision de l’équipe pédagogique ou des parents. Cette orientation par défaut est bien plus marquée dans la filière STMG comme le note Anne-Laure Lalouette, dans son article «STMG : réconcilier les élèves avec leur parcours ?», « dans 85% des cas, les élèves n’ont pas été acteurs de leur orientation en STMG ».

Lors de mon stage de première année de Master MEEF, j’ai pu constaté que de nombreux élèves avaient effectivement été orienté dans la filière STMG par défaut soit à cause de résultats scolaires trop justes soit face à un nombre de places insuffisant dans la filière désirée (qui peut aussi être technologique, typiquement STI2D ou ST2S). Les élèves ont manifestement été orientés vers cette filière en fonction, non de leurs compétences ou de leurs appétences, mais en fonction de leur niveau scolaire.

Pourtant les possibilités d’orientation après le baccalauréat STMG sont très intéressantes et tout aussi prestigieuses que les possibilités offertes par les filières générales encore faut-il que les élèves de la filière STMG et leurs parents d’élèves en prennent connaissance.

Il s’agit donc dans ce travail de répondre à la question suivante: Comment l'orientation peut-elle être un outil pour motiver des élèves et ainsi lutter contre le décrochage scolaire ?

Pour répondre à cette question, il conviendra de s’intéresser dans un premier temps au processus d’orientation et l’impact sur la motivation des élèves selon qu’il soit choise ou subie.

J’aborderais dans la seconde partie le projet «Entreprendre pour apprendre» qui est un moyen de découvrir les différents métiers auquels les élèves de la filière STMG pourraient prétendre et ainsi revaloriser cette filières aux yeux des élèves.

I.Le rôle de l’orientation dans la lutte contre le décrochage Scolaire

A.Orientation et décrochage scolaire

Le tableau issu de l’étude «Qui décroche» de Cédric Afsa permet d’avoir une idée des poids relatifs des différentes variables dans le processus de sortie sans diplôme (Voir l’annexes 1 «Tableau 5 – Écarts bruts et nets» du document «Qui décroche ?» de Cédric Afsa). La connaissance des multiples causes du décrochage permet, en effet, d’identifier autant de leviers d’intervention publique pour prévenir l’échec et favoriser l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle.

Ce tableau met en évidence le fait qu’une orientation contrariée est un facteur favorisant le décrochage. Etant professeur au lycée dans la filière STMG, c’est donc sur ce levier que je pourrais m’appuyer pour lutter contre le décrochage scolaire. Pour pouvoir utiliser ce levier de façon efficace, il faut s’intéresser au processus d’orientation et l’impact de ce choix sur la motivation des élèves selon que cette orientation soit choisie ou subie. Pour cela l’étude du concept de motivation à travers les sciences sociales et les sciences de l’éducation est primordiale.

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