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Impact de l'endettement sur la pérennité des TPE

Fiche : Impact de l'endettement sur la pérennité des TPE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mars 2019  •  Fiche  •  5 665 Mots (23 Pages)  •  632 Vues

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Dans ce chapitre, nous allons aborder les théories de la structure financière dans un premier temps, et dans un second temps la synthèse de la revue empirique traitant de la relation endettement et pérennité des TPE suivi de la déduction des hypothèses.

SECTION I : les apports de la théorie financière

La théorie financière a identifié plusieurs objectifs pour l’entreprise : la pérennité de l’entreprise, l’accroissement du chiffre d’affaire ou de la part de marché, la minimisation des couts, etc…

La théorie de la structure du capital remonte à l’article de Modigliani et Miller (1958), qui démontrent, sous certaines hypothèses, que les marchés de capitaux sont parfaits, qu’il n’y a pas de taxes ni de coûts d’agence ou de coûts de transaction, et que la structure financière est neutre par rapport à la valeur de l’entreprise. La suite de la littérature insiste beaucoup sur l’assouplissement de ces hypothèses de neutralité de la structure financière afin de rapprocher la théorie de la réalité des entreprises.

L’état actuel de l’analyse de la structure du capital recouvre une grande variété d’approches, mais il n’existe pas une théorie universelle concernant le choix entre fonds propres et dettes, voire le recours au marché financier (Myers, 2001 ; Harris et Raviv, 1991). Les différentes théories de la structure optimale du capital dépendent des conditions économiques et des particularités financières de la firme (Daskalakis et Psillaki, 2007).

Dans le cadre de notre étude, nous allons tenter de mettre en relation la théorie du rationnement et les TPE d’une part (1), et d’autre part la théorie du financement hiérarchique (2).

  1. Théorie de rationnement de crédit et TPE

Le rationnement de crédit est le refus d’octroi par les banquiers le crédit à certaines entreprises jugé trop risquées. Dans ce paragraphe, nous allons tenter de présenter les spécificités des TPE comme conséquence de rationnement de crédit d’une part et d’autre part le risque d’insolvabilité comme facteur déterminant de l’exclusion financière.

1.1.   Spécificités des TPE comme conséquence de rationnement de crédit

Malgré le fait que les PME présentent un taux de « natalité » supérieur à celui des grandes entreprises, elles affichent en même temps un taux de « mortalité » aussi élevé (Psillaki, 1995). Cela explique la réticence des banques en ce qui concerne le financement aux TPE, puisque le risque de non-remboursement d’un crédit à moyen et long terme est grand, étant donné qu’une TPE peut disparaître en quelques semaines sous les coups d’une crise de trésorerie, par exemple.

En outre, l’insuffisance des fonds propres des TPE est souvent invoquée comme une des principales sources de fragilité de ces entreprises. Toutefois, ce facteur leur permet d’obtenir des rentabilités supérieures, ou du moins comparables, à celles des firmes plus grandes et de bénéficier d’un effet de levier positif (Paranque, 1992). Cependant, l’étendue de leur endettement les fragilise du fait des prélèvements financiers qu’il requiert, compte tenu des taux d’intérêts plus élevés assumés en général par les PME.

Nous avons mentionné que la structure interne et l’organisation des PME peut être un facteur favorable à l’augmentation de la sélection adverse. Souvent le cycle de décision stratégique, où l’horizon temporel de la PME ne répond pas à une politique de long terme, est axé sur la réaction plutôt que sur l’anticipation.

Selon Julien (1994), ces entreprises emploient peu de méthodes et de techniques de gestion telles que la prévision, l’analyse financière et la gestion de projet.

Le recours au crédit se pose alors pour la PME à chaque fois comme une décision isolée et non comme un élément d’une politique de financement courant de l’entreprise défini à l’avance.

1.2. Le risque d’insolvabilité comme facteur déterminant de l’exclusion financière des TPE

La relation de prêt associe des agents ayant des intérêts distincts. L’emprunteur est concerné par la rentabilité des capitaux empruntés, tandis que le prêteur l’est par la solvabilité du premier. De plus, le marché du crédit est caractérisé par une asymétrie d’information entre les agents. Dès lors que l’imperfection de l’information est prise en compte, il devient impossible pour le prêteur de déterminer la qualité de l’emprunteur (la qualité du projet financé), ou impossible ou très coûteux de surveiller les actions d’un agent. En effet, l’imperfection de l’information à laquelle font face les prêteurs exerce une influence considérable sur l’évaluation de la qualité des emprunteurs potentiels présents sur le marché du crédit conformément à l’approche développée par Akerlof (1970). Par conséquent, à partir du moment où les effets de sélection adverse (changement de la qualité moyenne des demandeurs) et de risque moral (les demandeurs entreprennent des projets plus risqués) sont présents sur le marché du crédit, les changements de prix affectent la qualité moyenne des projets d’investissement des emprunteurs (Stiglitz, 1987; Stiglitz et Weiss, 1981 ; Levratto, 1992).

En effet, en matière de décision d’octroi de crédit, le problème de sélection adverseest essentiel. Entre une banque et ses clients existe une asymétrie d’information initiale relative, par exemple, au risque du projet à financer.

Dans ce cas, les actions prises par les agents les moins informés peuvent avoir des effets non désirés, dès lors qu’elles peuvent affecter de façon contraire (adverse) la qualité des emprunteurs potentiels (corrélation entre la qualité des emprunteurs et le prix du marché, ce qui fait que tout changement de taux d’intérêt affecte la probabilité de défaillance de l’emprunteur et cela peut empêcher le marché de se solder). Tous ces effets impliquent l’existence d’un taux d’intérêt « optimal » pour la banque qui peut être « visqueux », voire rigide, même dans le cas d’un excès de demande.

Toutefois, nous considérons que comparativement aux grandes entreprises, les TPE présentent des caractéristiques qui leur sont propres et qui ne font qu’accroître l’effet de sélection adverse. Celles-ci sont liées au fait que la durée de vie est beaucoup plus brève chez la TPE, que se sont souvent des entreprises sous-capitalisées, qui présentent une structure interne différente de celle des grandes entreprises et, finalement, qui ont souvent un poids faible dans l’espace concurrentiel.

Mais toutefois, certaines théories peuvent être adaptées au cas des TPE à l’instar de la théorie du financement hiérarchique.

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