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Syndrome de Stockholm

Fiche : Syndrome de Stockholm. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Février 2018  •  Fiche  •  2 186 Mots (9 Pages)  •  1 129 Vues

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Léa FRANCOZ                                                                       06/12/2017

L1 en droit

UCLY

Formation Humaine : Psychologie

Le syndrome de Stockholm

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Problématique 

Un ravisseur peut-il devenir objet d’empathie ?   

Sommaire

  •  Définition et histoire du syndrome
  •  Les différents symptômes
  •  Les conditions de déclenchement
  •  Un mécanisme de défense psychique
  •  L’affaire Natasha Kampusch
  •  Un syndrome présent dans diverses situations
  • Les moyens de traitement
  • Un syndrome inversé
  •  Conclusion

  1.  Définition et histoire

Le syndrome de Stockholm est un trouble psychique qui affecte des personnes prises en otage et qui, au cours de leur captivité, tissent des liens d’empathie avec leurs ravisseurs. Cette empathie peut aller de la simple compassion, à l’amitié et parfois dans certains cas jusqu’à l’amour. Ce syndrome doit son nom à une prise d'otages ayant eu lieu à Stockholm en 1973. Les otages, une fois libérés, refusèrent de témoigner contre leurs ravisseurs, certains allèrent même leur rendre visite en prison.

        

Le syndrome de Stockholm a pu être ainsi observé à de nombreuses reprises, et filmé parfois dans des situations où, lors d'une prise d'otage violente et dangereuse, les otages, devant la caméra d'une équipe de télévision, s'en prennent verbalement aux policiers. Ils soulignent avec sincérité et colère à quel point les forces de l'ordre, intervenant et négociant venus pourtant pour les libérer, sont à l'origine de ce qui leur arrive et incapables de comprendre les arguments des preneurs d'otages. Selon eux, s’ils sont pris en otages ce serait finalement de la faute des policiers.

Le syndrome de Stockholm a ensuite été théorisé par le psychiatre américain Frank Ochberg.

  1.  Les différents symptômes

Pour identifier de façon certaine la manifestation de ce syndrome, il nous semble juste de constater, dans le comportement de l’individu, la conjonction de quatre signes :

  1. La victime développe progressivement un sentiment de compréhension, d’attraction, de sympathie, d’amitié, face aux faits et gestes et au discours de l’agresseur.

 

  1. Les manifestations initiales de gratitude se prolongent dans le temps, contribuant au fait que la victime ne se plaigne d’aucune agression, violence ou maltraitance.

  1. La victime, au lieu de s’opposer à son agresseur, cherche à justifier l’acte criminel de celui-ci, en rejetant la cause de son attitude terroriste sur le gouvernement en place ou les inégalités socio-économiques.

  1.  La victime continue, même après avoir été libérée, à prendre parti pour son ravisseur en arguant notamment qu’elle a toujours été bien traitée pendant sa captivité.
  1.  Les conditions de déclenchement

Le syndrome de Stockholm ne se déclenche pas de manière spontanée, il faut des conditions précises :

  • La terreur doit durer un certain temps, sinon, le syndrome n’apparaît pas.  
  • La présence (réelle ou perçue) d’une menace contre la survie physique et psychologique.
  • La croyance que l’abuseur mettra cette menace à exécution.
  • La présence perçue d’une certaine douceur de l’abuseur envers la victime.
  • L’isolement par rapport à des perspectives étrangères car la victime ne détient que la vision de son abuseur.
  • L’inaptitude (réelle ou perçue) d’échapper à la situation.

  1.  Un mécanisme de défense psychique

Le syndrome de Stockholm correspond à un aménagement psychologique d'une situation hautement stressante, dans laquelle la vie de l'agressé est en danger. L'apaisement de leur angoisse est trouvé dans l'identification à l'agresseur.

Ainsi, la victime qui est sous le choc et traumatisée au moment même de la prise d’otages, décide parfois inconsciemment de plaire à son agresseur afin de sauver sa vie. Ce rapprochement affectif donnera l’impression à la victime de s’éloigner du danger. C’est un véritable mécanisme inconscient d’autodéfense et de survie qui se met en place. Le syndrome de Stockholm s’installera d’autant plus facilement si les ravisseurs arrivent à justifier actes par un discours politique ou idéologique et s’ils ne démontrent aucune manifestation de haine envers leurs otages.

  1.  L’affaire Natasha Kampusch

 Natasha Kampusch est une jeune femme Autrichienne aujourd’hui âgée de 28 ans. En 1998, à l’âge de 10 ans, elle fût enlevée par Wolfgang Priklopil qui l’a séquestrée pendant 8 ans jusqu’à sa fuite en août 2006.

Pendant les deux premières années elle restera enfermée dans une pièce de cinq mètres carrés. Les six années suivantes elle sera l’esclave domestique de son ravisseur. Tout le long de sa captivité Natasha se trouvera sous le joug de la violence et d’un harcèlement psychique considérable. Elle réussira à résister à sa séquestration notamment en demandant à son ravisseur de l’éduquer grâce aux livres, à la radio et aux différentes conversations avec ce dernier. Elle finira par s’enfuir huit ans plus tard tout en gardant un certain attachement pour son défunt ravisseur.

Natascha Kampusch, lors de sa captivité, a développé le syndrome de Stockholm de manière très prononcée.

En effet, Natascha a grandi sous l’emprise de Wolfgang qui était son unique interlocuteur humain pendant huit ans. Sa personnalité a ainsi été durablement modifiée ce qui a été d’autant plus facile car elle a été enlevée jeune et a donc vécu une partie de son enfance et toute son adolescence, période facilement influençable, avec son ravisseur. Durant toutes ces années, Nathalie a subi un véritable « lavage de cerveau » expliquant les sentiments ambivalents de la jeune victime envers son ravisseur en niant avoir été victime de viols et en adoptant un vrai comportement de deuil pour la mort de Wolfgang.

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