Le Syndrome Du Bocal

«Le syndrome du Bocal» est un récit autobiographique en 4 parties, au ton soutenu, humoristique ou familier selon les passages, écrit en 2009 par Claude Pinault. Ce titre est une métaphore pour décrire le syndrome de Guillain-Barré dont fut victime l’auteur.

Né en 1951, entrepreneur avec sa femme, Claude Pinault est un homme sportif, aux valeurs familiales fortes et au tempérament volontaire. D’une grande curiosité intellectuelle, il est également artiste, il peint, écrit, construit, c’est un amateur de musique jazz et d’architecture.

Tétraplégique du jour au lendemain à 54 ans, cet homme nous donne à travers son livre, un témoignage cru, juste et bouleversant du combat qu’il a mené contre la maladie, afin de rester, comme il aime à le dire «un homme debout» .

Il sillonne la France dès son rétablissement afin de faire partager son expérience et prépare depuis un deuxième livre. «Le syndrome du bocal» a été récompensé, quelques mois après sa sortie par le prix littéraire «Paroles de patients», marquant sa reconnaissance dans le monde médical.

Actuellement en rechute, Claude Pinault porte toujours un message d’espoir fort pour chacun, depuis sa chambre d’hôpital.

Le récit démarre sur de violentes douleurs à l’oreille, suivies de fourmillements dans les mains. De consultations en spécialistes, Claude Pinault voit son état s’aggraver d’heure en heure, pour finir en service de réanimation, tétraplégique, 48 heures plus tard. Après 2 mois d’hospitalisation, vient le temps de la rééducation, moment douloureux, dans 2 structures différentes, où l’auteur est confronté à d’autres handicapés. La reconstruction physique et psychologique, le retour progressif de l’auteur chez lui où rien n’a changé mais où tout est à réinventer, les rencontres avec des personnes clés dans son rétablissement sont les étapes que nous suivons au fil des pages.

La plongée dans la maladie est l’occasion pour l’auteur d’analyser, rétrospectivement, tout un système de soins mais également de plonger au cœur de l’humain. «Le syndrome du bocal» est un livre chronologique. L’auteur nous présente l’histoire de sa maladie et nous relate son évolution tout en livrant ses sentiments, avec humour mais aussi justesse et quelquefois brutalité. A travers les situations qu’il a vécues, Claude Pinault nous transmet sa vision du monde médical, de la dépendance, des soins, de la place de l’homme face à la maladie.

Ce qui interpelle immédiatement le lecteur est le thème de la douleur, omniprésent dans le livre.

Un champ lexical riche et fort pages 54 et 55 nous montre l’étendue de la souffrance de l’auteur «feu ; brûlure ; supplices ; fulgurantes ; briser ; déchiquetée». Ce thème est relié à des notions de peur, d’impuissance. Cette impuissance est celle de l’auteur, incapable de se maîtriser et du corps médical à soulager.

Le deuxième thème développé est celui de la dépendance.

Dépendance difficile à vivre pour Claude Pinault, découvrant les inconvénients d’une prise en charge complète, bousculé du fait de la brutalité de la maladie : «Un débutant malade» (p.63).

Le thème de la dépendance est lié de manière intrinsèque à ceux de l’intimité et de la pudeur, mais aussi de la prise en charge du patient, des soins qui lui sont apportés.

L’auteur a beau être tétraplégique, il garde toutes ses facultés intellectuelles et a conscience de ne plus être maître de sa vie.

Cela se manifeste par le fait de devoir subir les toilettes qu’on lui impose, de devoir partager sa chambre en réanimation avec une personne totalement inconnue, sous la constante vigilance de l’équipe médicale grâce à une « tour de contrôle vitrée ; l’aquarium central transparent» (p.57) donnant directement dans sa chambre. C’est le fait d’être à la merci de chaque soignant, ayant chacun une prise en charge différente illustrée par le chapitre «La tournante de la becquée» (p. 139), tantôt douce, tantôt sèche, adaptée ou non, aussi bien dans les soins de nursing que dans le diagnostic médical. «Quand y a plus de jus, y a plus de jus» (p.124) est un passage déroutant, où un médecin annonce de but en blanc à la femme de l’auteur qu’il n’y a plus d’espoir.

Des expressions marquantes comme «Humiliation ; viol hygiénique» (p.100) finissent de convaincre le lecteur de la difficulté de l’auteur face à ces situations.

«Le syndrome du bocal» est également l’histoire d’un combat, ayant pour thème l’humain, dans

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