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Relation d'emprise et passage à l'acte

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Par   •  31 Août 2021  •  Dissertation  •  872 Mots (4 Pages)  •  375 Vues

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2017/18 Université de Nice

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[RELATION D’EMPRISE ET  PASSAGE A L’ACTE]

 


C’est après la lecture du livre Rwanda un génocide oublié ? de Laure de Vulpian (2004) que s’est posé pour moi une question : Comment un individu lambda peut-il devenir un tueur génocidaire ?

Du point de vue de la psychologie sociale, les expériences de Milgram(1960) et Leyens (1986), qui mettent en avant la soumission à l’autorité notamment par le processus de la diffusion de la responsabilité, apporte des prémices de réponses. Toutefois, je souhaite aborder cette question sous l’angle de la psychologie clinique et ainsi comprendre les processus psychiques qui sous-tendent ce phénomène.

C’est-à-dire analyser la type de relation individuel ou groupal, permettant l’émergence d’une transgression des interdits  psychiques et rendant possible ce qui était jusque-là de l’ordre de l’impossible.

J’ai choisi d’aborder ce bouleversement psychique à partir de la relation d’emprise. Je vais ici tenter d’aborder cette notion à partir de définitions de différents auteurs afin d’établir mon cadre théorique.

Dans notre monde, l’emprise n’a pas bonne presse. Il a donc fallu mettre de côté son parfum psychopathologique et moralement  inacceptable pour en établir une définition. Dans la littérature psychanalytique, l’emprise renvoie à une domination affective, intellectuelle ou physique.

A savoir que Freud en précurseur, a de nombreuses fois abordé la question de l’emprise, il parle particulièrement de la pulsion d’emprise en 1905 dans 3 essaies sur la théorie de la sexualité.

 Il explique que la cruauté infantile est à l’origine de cette pulsion. En caractérisant l’emprise ainsi, Freud en fait une composante essentielle du développement psychique de l’enfant.

Il est important de noter que pour Freud, la pulsion d’emprise n’a pas pour but la souffrance mais la négation de la souffrance offrant alors une possibilité d’ajustement et  de cadrage de l’expérience de satisfaction.  Dans cette optique, on comprend que Freud au fur et à mesure de ses recherches, mette l’accent sur la maitrise (de soi et du monde) avant la destruction (Laplanche, 1996), deux caractéristiques essentielles de la pulsion d’emprise auxquelles il ajoute la force et la domination, liées secondairement à la pulsion sexuelle.

L’ensemble des travaux freudiens sur la pulsion d’emprise va influencer les recherches suivantes. Notamment par la définition qu’il en donne à partir de  1915 dans  Pulsion et destin des pulsions, caractérisée par une domination par la violence sans pour cela souscrire à une volonté délibérée de faire souffrir.  Ainsi infliger ou s’infliger par retournement la douleur n’est qu’un destin de la pulsion d’emprise.

Nous avons pu voir que l’emprise, spécifiquement la pulsion d’emprise est particulièrement complexe aux vue des enjeux mis en avant par Freud.

C’est dans ce champs théorique que s’ancre  les recherches de Philipe Bessoles sur l’emprise, s’intéressant en particulier à la relation d’emprise qu’il place dans les enjeux intersubjectifs. Notant alors une différence essentielle ; que l’emprise hypothèque cette même intersubjectivité, pour la réduire en instrumentalisation (projection érotomaniaque), en manipulation (propagande), ou en destruction (torture).  

Cette hypothèse, établit  un rapport à la réalité et à l’autre est tout à fait spécifique. C’est une approche approuvée par Alain Ferrant (2008) qui puise son origine dans la relation maternelle. En effet, la conquête de l’autonomie passe auparavant, par une dépendance absolue. Ferrant rapproche l’emprise pathologique à l’absence de reconnaissance de l’autonomie du sujet naissant, de sa subjectivité. En se référant aux  expériences réalisées par Harry Harlow (1959), puis par John Bowlby (1969) il explique que  l’enfant qui dans un même temps essaye de réunir les facteurs propices à l’expérience de satisfaction (Denis, 1997) va associer emprise et satisfaction.

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