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Pourquoi la question de la culture est-elle essentielle au niveau de la clinique et pourquoi a-­t-­elle été occultée pendant si longtemps ?

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Par   •  9 Novembre 2019  •  Cours  •  4 795 Mots (20 Pages)  •  754 Vues

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PARTIE 1 : problématiser la question de la culture en psychologie clinique avec dimension 

historisée 

 

Question de base : pourquoi la question de la culture est essentielle au niveau de la clinique 

et pourquoi a­t­elle été occultée pendant si longtemps ? La question de la norme varie en 

fonction des référents des personnes. Un comportement jugé comme étant normal dans 

une culture peut être jugé comme non accepté par la culture de référence et vice versa. → 

Norme en lien avec la culture. Quand on est psychologue clinicien, l’accès à l’origine d’un 

trouble d’un patient surgit dans un échange, une conversation, une rencontre et un espace 

dans lequel on sollicite les personnes pour qu’elles nous disent ce qui leur arrive. C’est qqc 

partagé avec les autres domaines du rapport au soin : le fait que la clinique en passe par une 

information par rapport à la personne et par rapport à ce que le psychologue repère en ce 

qui concerne l’état de ce patient. Le patient nous informe de sa souffrance et de ses 

particularités. On doit à la fois passer par ce que le patient dit pour reconnaitre ces

symptômes, mais ce qu’il dit en tant que tel est un objet d’observation en tant que tel, 

traduisant une manière de voir les choses, culturellement. Le psychologue clinicien, 

contrairement aux autres domaines du soin, se doit de repérer cela. La manière que le 

patient a de voir les choses est culturellement ou socialement déterminé… et nous 

pourrions, en tant que psychologue clinicien, nous méprendre et prendre cela comme étant 

un signe clinique → risque : prendre pour clinique ce qui, au sein d’un autre groupe, est 

considérer comme « dans la norme ». Il faut se garder d’adopter une vision culturellement 

centrée.  

Il faut aussi garder à l’esprit que la personne qu’on a en face de nous n’est pas non plus le 

représentant d’une culture déterminée. Cette personne possède ses particularités, il faut 

donc se garder des clichés culturels. Il ne faut pas faire de la culture qqc de naturalisé et de 

figé. 

Exemple : dans notre culture, il y a deux modélisations de traitements : les homéopathiques 

et allopathiques : on ne sait pas à quel traitement une personne adhère, il n’existe pas une 

vérité par culture. Que ce soit vis­à­vis du discours dominant ou vis­à­vis du plus éloigné de 

celui de la majorité : on ne connaitra pas le degré d’adhésion d’une personne à une culture. 

Il ne faut pas faire de la culture un espèce d’objet figé et naturalisé. La dimension de 

l’histoire des liens entre culture et la psychologie clinique est importante. 

 

La clinique, qu’elle soit psychologique ou psychanalytique, se déploie, que ce soit en Europe 

ou ailleurs, à l’époque où il n’y a pas la question de la culture et ça n’a pas de sens d’en 

parler (cette question n’était pas légitime) car il y a une conviction qu’une culture prévaut 

sur les autres (ce serait la plus développée et la plus structurée). C’est celle à laquelle les 

sujets peuvent espérer accéder : le modèle occidentale. On est dans l’évolutionnisme. C’est 

qqc d’universelle que de préférer son propre groupe et que de le croire supérieur : idée que 

« nous avons une qualité d’humanité supérieure aux autres ». Dans un contexte dans lequel 

on pense que les autres sont inférieurs naturellement, il n’est pas pensable d’étudier la 

psychologie interculturelle. Discours qui va être prédominant à un certain moment et qui 

légitime toute une série de pratiques jusqu’au 20e siècle.  

Anthropologie évolutionniste : comparer les sociétés sur une forme d’escalier. Les uns étant 

différenciés par rapport aux autres sur certains critères. Cette vision vient du monde 

occidental. 

Ce discours­là n’a pas toujours été présent, il n’existe pas depuis la préhistoire. Depuis la 

préhistoire, on va comparer un groupe humain au sien et essayer de trouver des critères de 

préférence sur son groupe pour « s’élever », les autres groupes sont considérés comme des 

barbares. C’est quelque chose d’universel. Mais à partir du 16 e siècle, et encore plus à partir 

du 19e siècle, c’est ce qui ça va légitimer les prises de territoires de ces « autres cultures » : 

On va voler leurs territoires ET tenter d’éduquer ces barbares.  

Dans ce contexte­là, il n’est pas intéressant de penser à la clinique interculturelle. Il est plus 

important de comprendre comment faire accéder les cultures au modèle occidental. Ce 

discours va légitimer toute une série de pratiques. 

La psychologie ne va pas rester extérieure à cela, elle va y participer , tout comme 

l’anthropologie. On va par exemple essayer de mettre en évidence que la réussite 

intellectuelle est différente selon la culture, on mettra en place des tests psychométriques 

pour légitimer les différences entre races et cultures (exemple du test du QI qui est un 

construit culturel en référence à la culture occidentale, et qui ne peut donc mesurer de 

manière universelle l’intelligence dans toutes les cultures).  

...

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