La dyslexie comportementale

De nos jours l’on reconnaît que tous les êtres vivants sont doués de compétences langagières acquises dès leur plus jeune âge et plus ou moins enrichies avec le temps. Cependant ils n’évoluent pas de la même façon et pour certains l’apprentissage d’un système d’expression, écrit ou oral, s’avère plus ardu que dans le cas commun.

La dyslexie développementale en est l’exemple même. Elle se définie comme un trouble durable d’apprentissage affectant seulement le langage écrit de manière spécifique, nonobstant une intelligence et une « scolarisation » normales, une évolution dans un environnement affectif, social et culturel stimulant. De plus, un individu dyslexique ne comporte aucune lésion neurologique, mais il présente un retard significatif de 24 mois en lecture par rapport aux enfants du même âge. Etant donné qu’en France l’apprentissage de la lecture ne débute qu’en première année d’école primaire, un enfant scolarisé ne peut être considéré « dyslexique » avant la troisième année scolaire, c’est-à-dire en Ce2.

Grâce au modèle à double voie de lecture, système de référence pour décrire les mécanismes cognitifs permettant la lecture de mots, l’on distingue généralement trois types de dyslexie :un enfant atteint de dyslexie de surface peut lire les mots réguliers (« animé »), les non-mots (« bolipro ») et les pseudo-mots (« adrichou ») mais il a de la difficulté à lire les mots irréguliers (« monsieur »). Par exemple, le mot « drap » sera écrit « dra ». L’enfant présente un déficit de la voie dite d’adressage. Un enfant atteint de dyslexie phonologique a de la difficulté à associer les lettres aux sons. Il peut lire les mots très fréquents, aussi bien les mots réguliers que les mots irréguliers qu’il a appris en lecture globale. Par contre, il éprouve des difficultés importantes dans la lecture des non-mots. L’enfant présente un déficit de la voie d’assemblage. Enfin un enfant atteint de dyslexie mixte, éprouve des difficultés dans la lecture des mots réguliers, irréguliers et des non-mots. Il présente donc un déficit de la voie d’assemblage et de la voie d’adressage.

Pour comprendre comment se manifeste la dyslexie développementale les chercheurs ont montré que celle-ci s’interprète classiquement comme résultant d'un déficit phonologique affectant l’apprentissage de la lecture. Mais l’origine semble également être multifactorielle. Chez certains enfants le déficit phonologique est pur, sans symptôme visuel, auditif ou moteur mais leur mémoire verbale à court terme ne leur sert qu’à se représenter des images allophoniques et non phonémiques comme la plupart des sujets de même niveau de lecture. De plus, la population des enfants dyslexiques est fortement hétérogène et certains cas décrits souffre d’un syndrome sensori-moteur, d’un trouble visuo-attentionnel ou d’un trouble du langage oral qui, certes, ont peu de conséquences sur la lecture, mais qui peuvent engendrer une aggravation du trouble phonologique. Le déficit phonologique n’est donc pas uniquement une conséquence de leur retard d’acquisition de la lecture, ce qui les distingue des mauvais lecteurs au sens général du terme.

Bon nombre de gens sont dans l’erreur de croire que la dyslexie empêche la compréhension d’un texte par l’élève ; seules les méthodes

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