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Etude du délire érotomaniaque

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Par   •  9 Juillet 2021  •  Cours  •  4 497 Mots (18 Pages)  •  653 Vues

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ETUDE D’UNE PSYCHOSE    PARANOIAQUE :

LE DELIRE

EROTOMANIAQUE

  Sommaire :

  1. Introduction ……………………………………………………….…...      p.1

  1. Reprise synthétique de « Les psychoses de l’adulte »

2.1) Classification et description syndromique ………………………..      p.3

2.2) Psychopathologie ………………………..………………………..      p.4

  1. Discussion et articulation avec le film « Anna M. » …………………..     p. 6

  1. Conclusion ……………………………………………………………..      p.9
  1. Bibliographie …………………………………………………………..    p.11
  1. Introduction

Gaétan Gatian de Clérambault a distingué pour la dernière fois en 1920, dans les délires paranoïaques systématisés ce qu’on appelle les délires passionnels morbides. C’est le délire de l’érotomanie qui nous intéressera dans ce dossier. Il nous faudra d’abord définir les termes principaux avant d’annoncer la problématique afin que celle-ci soit plus claire.

La paranoïa, comme le définissait Kraepelin en 1899 est un « développement insidieux sous la dépendance de causes internes et selon une évolution continue d’un système délirant durable et impossible à ébranler, qui s’instaure avec une conservation complète de la clarté et de l’ordre dans la pensée, le vouloir et l’action ». Un paranoïaque est donc un patient qui est soumis à son délire sans même en être conscient, c’est-à-dire qu’il va garder un raisonnement logique dans sa réalité intérieure mais qui est décalé avec la réalité extérieure.

L’érotomanie provient du grec « érotomania » qui signifie « folle passion », on parle de la folie du côté de l’obsession, du délire. En détaillant le mot à partir du grec : « eroto » signifie « eros », c’est un dieu, le dieu de l’amour ; et « mania » oriente vers l’idée de fureur délirante excessive. L’érotomanie est donc une psychose paranoïaque passionnelle qui se définit comme l’« illusion délirante d’être aimé » : la pensée de l’érotomane va être « c’est lui qui m’aime le plus, qui m’aime le premier, et qui m’aime seul ». Il faut préciser que toutes érotomanie n’est pas paranoïaque, on peut retrouver le syndrome dans d’autres pathologies psychotiques.

Le but de cette étude sera de répondre à la problématique suivante : quelles sont les mécanismes, d’un point de vue sémiologique et psychopathologique, du trouble de l’érotomanie ? La réflexion que nous présenterons dans ce dossier sera tirée de l’ouvrage « Les psychoses de l’adulte » (collection 128) de Jean-Louis Pedinielli, ancien professeur émérite de psychologie clinique à l’université d’Aix-Marseille et psychologue clinicien, et de Guy Gimenez, professeur de psychologie clinique à l’université d’Aix-Marseille et directeur du Laboratoire de Psychopathologie Clinique : langage et subjectivité. Pour éclaircir et enrichie ce dossier, nous mettrons en lien l’ouvrage avec une œuvre cinématographique : « Anna M. » (2007) de Michel Spinosa, qui est scénariste, réalisateur et acteur français.

Dans un premier temps, nous ferons une reprise synthétique du livre afin d’expliquer les différentes caractéristiques de l’érotomanie : on commencera par décrire le délire et sa classification, puis nous ferons une approche psychopathologique en faisant une explication des théories formulés. Dans un second temps, il y aura une discussion et une mise en tension avec le film « Anna M. ». Nous articulerons les points mis en avant dans la première partie, en faisant une étude de cas avec le personnage d’Anna. Sa maladie nous montrera des aspects différents de l’approche psychopathologiques standard, des aspects plus personnels, où la volonté du patient à vouloir juste vivre un amour normal va être ce qui le détruit le plus. Enfin nous termineront ce dossier par une conclusion qui englobera tous les points essentiels de ce qu’est l’érotomanie puis une bibliographie pour noter toutes les sources utilisées pour ce dossier.

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p.2

  1. Reprise synthétique de « Les psychoses de l’adulte »

2.1) Classification et description syndromique

Pour le patient atteint d’une psychose, il y a deux signes majeurs : la perte de contact avec la réalité, c’est la disparition du sens des choses qui peut aller jusqu’à une nouvelle invention du sens des choses. Et les troubles de l’identité, qui peuvent être sous de multiples formes : incertitude, perte de repères, méconnaissance de lui ou de son environnement…

Pour la paranoïa, la nosographie française distingue trois entités pathologiques : les « délires paranoïdes systématisés », les psychoses hallucinatoires chroniques et les paraphrénies. C’est trois types de délires ont en communs qu’ils ont chacun un mécanisme bien catégorisé : les « délires paranoïdes systématisés » eux, utilisent l’interprétation. Après avoir brièvement explicité dans l’introduction que l’érotomanie était un délire paranoïde que nous allons approfondir, car de façon sous-jacente , nous pouvons identifier plusieurs délires : les délires passionnels, les délires d’interprétations et les délires de relation des sensitifs. L’érotomanie fait partie des délires passionnels, qui a pour base une émotion prolongée, à forme de désir (ou de colère), quels qu’en soient le thème et l’occasion. Une étude sémiologique implique une structuration de signes, présent dans le tableau clinique. On doit faire une analyse d’un point de vue plutôt médicalisé, c’est-à-dire reconnaître les symptômes et prendre conscience de leur fréquence d’apparition.

Dans ce délire il y a une idée prévalente qui va persister et subordonné tous les comportements et toutes les pensées : le sujet se croit être aimé. C’est un délire qui agit en secteur, c’est-à-dire que le degré d’extension du délire se développe uniquement dans une partie de la vie et de la réalité du sujet. Si « le sujet se croit être aimé », c’est que l’interprétation est la base de toute érotomanie. Les interprétations sont des « constructions théoriques spéculatives dont la pertinence, l’heuristique et l’herméneutique sont les critères principaux ». C’est un mécanisme caractérisé par l’ordre, la cohérence et la clarté, le sujet ne va douter à aucun moment de son délire. Pour les érotomanes, dans la vie quotidienne tout hasard ou imprévus dans la relation à l’autre est exclu et doit reposer uniquement sur la déduction et la logique. La rigueur d’organisation de ce délire est dite systématisée. Pour le patient, tout serait signification personnelle, chaque événement sera forcément rapporté à lui. Ce qui fait que le délire est un délire, c’est que le sujet va avoir une participation émotionnelle très forte puisqu’il va adhérer au délire, sans avoir aucun doute sur la nature de son délire. Il peut facilement y avoir des passages à l’acte, comme le sujet n’est plus dans la réalité extérieure mais va dans le sens de son délire, on peut observer une agression du persécuteur, des plaintes, des affirmations persistantes (« je suis ta femme, tu es mon mari », « c’est toi qui voulais me voir »)… A ceci, s’ajoutent des thèmes dérivés et regardés comme évidents : l’objet est libre, son mariage n’est pas valable ; l’objet n’a plus de valeur sans le soupirant, ou n’a plus de valeur complète sans lui . On parle aussi de termes dérivés et qui se démontrent : vigilance et protection continuelle de l’objet ; travaux d’approche de la part de l’objet ;

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