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Conséquences de l'externalisation de la mémoire

TD : Conséquences de l'externalisation de la mémoire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2018  •  TD  •  1 199 Mots (5 Pages)  •  590 Vues

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Code de l’enseignement (UE) :   Psy cognitive

Intitulé : Méthodologie
Enseignant :

QUESTION DE REDACTION

Deux pages maximum sans compter la bibliographie.

Nous utilisons de plus en plus de supports électroniques ou informatiques pour conserver les informations, que ce soit les numéros de téléphone, la musique, les trajets, les calculs… Quelles peuvent-être les conséquences de cette « externalisation » de la mémoire ?

CONSEQUENCES DE L’EXTERNALISATION DE LA MEMOIRE

Après des millénaires d’une culture totalement orale l’homme a sus transmettre sa mémoire commune à l’aide de gravures et peintures rupestres, puis à l’aide de l’écriture. L’arrivée de l’imprimerie et par la suite des technologies radio-télévisées ont permis une externalisation mnésique à plus grande échelle et par là, la généralisation des savoirs dans le monde et à travers toutes les couches sociales. L’externalisation mnésique a ainsi plus ou moins toujours existé et a permis d’augmenter considérablement notre mémoire. En gardant une trace des découvertes et savoir premiers l’homme a pu les partager et aller toujours plus loin dans les connaissances et techniques scientifiques en s’appuyant sur les lègues de ces prédécesseurs. C’est ainsi par exemple que le géocentrisme antique a été supplanté par l’héliocentrisme initié par Aristarque de Samos (IIIe siècle av. J.C), passant par Copernic (XVIe siècle), puis Galilée (XVIIe siècle), pour aboutir aujourd’hui à une connaissance précise de notre system solaire qui lui-même a mené à l’exploration de l’univers. Ainsi loin de constituer une menace pour notre system cognitif, comme semblait le craindre Platon dans son Phèdre, l’externalisation a permis au contraire de libérer certaines de nos fonctions mentales qui ont ensuite étaient utilisées pour d’autres tâches. Néanmoins, les moyens de transmission et d’externalisation de la mémoire évoqués plus haut ne sont absolument pas comparables à ce que nous pouvons observer à l’aire d’Internet.

Des tests d’aptitudes générales (GATB) menés sur un échantillon de 16000 travailleurs américains âgés de 16 à 74 (Prskawetz et Lindh, 2006) et de nombreuses études en neurosciences ont démontré qu’un grand nombre de fonctions cognitives se dégradent, à des degrés divers, entre 20 ans et 30 ans (Didierjean, 2015). Certaines personnes peuvent perdre 1 à 2 habiletés cognitives après 30 ans (Lemaire et Bherer, 2005) et la mémoire de travail peut subir une diminution avec l’âge de l’ordre de 10 % (Lemaire, 1999). Or le modèle de mémoire MNESIS (Eustache et al 2008) nous apprend que les différents systèmes de mémoire sont interdépendants et dynamiques. Si les souvenirs les plus récents se détériorent le plus rapidement cela induit un impact sur la quantité d’informations qui passent dans la mémoire à long termes et qui constitue notre identité.  « La destruction progressive de la mémoire suit donc une marche logique, une loi. Elle descend progressivement de l’instable au stable. Elle commence par les souvenirs récents qui, mal fixés dans les éléments nerveux, rarement répétés et par conséquent faiblement associés avec les autres, représentent l’organisation : à son degré le plus faible, elle finit par cette mémoire sensorielle, instinctive, qui, fixée dans l’organisme, devenue une partie de lui-même ou plutôt lui-même, représente l’organisation à son degré le plus fort. » (Clarac et Ternaux, 2008).

Cependant, divers travaux en neurogènes démontrent aussi que ce déclin peut être ralentit par des entraînements mnésiques continus tout au long de la vie de l’individu. « En 1999, Gould confirme que l’importance de la neurogenèse dépend du degré de stimulation cognitive que l’environnement apporte à l’animal. Ainsi, un environnement enrichi favoriserait la neurogenèse et un environnement appauvri la diminuerait. » (Clarac et Ternaux, 2008). Or l’ultra-externalisation de notre mémoire via les nouvelles technologies contribue justement à appauvrir la stimulation mnésique.  La mémoire est de moins en moins entraînée puisque nous utilisons des outils externes pour effectuer des mémorisations, que ce soit à cours termes comme le calcul mental ou à long terme comme des dates clefs de l’histoire, qu’autrefois nous étions contraints de retenir en interne. Ce manque d’exercice a un impact sur le taux de production de nouveaux neurones car celui-ci dépend de l’intensité et de la qualité de l’activité cognitive. Une étude a permis de découvrir par exemple, que les conducteurs de taxis londoniens possédaient davantage de matière grise que les conducteurs de bus dans l'une des régions de l'hippocampe. Ces deux activités professionnelles sont pourtant similaires ; la conduites d’un véhicule à moteur, la différence tient au fait que les taxieurs effectuent des trajets très diversifiés qui mobilisent de nombreuses facultés cognitives telles que la perception, l’attention, la concentration, la mémorisation de données liées à chaque nouveau trajet. Les conducteurs de bus, au contraire, effectuent des trajets qui varient rarement, ceci induit une habituation, moins de sollicitation du system cognitif donc une neurogènes plus faible (Maguire, Woollett, et Spiers 2006).  

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