CRI1730G étude de cas

UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL

ÉTUDE DE CAS À PARTIR D’UN TÉMOIGNAE D’UNE VICTIME

EN LIEN AVEC LA VICTIMOLOGIE ET LE CONTENUE DU COURS

PAR

STÉPHANIE

FACULTÉ DE L’ÉDUCATION PERMANENTE

TRAVAIL PRÉSENTÉ À KATIE CYR

DANS LE CADRE DU COURS DE VICTIMOLOGIE (CRI1730G)

DÉCEMBRE 2018

Introduction  

Selon les données de l’organisation Everytown for Gun Safety, les Afro-Américains représentent la majorité des victimes d’homicide par arme à feux. Ils sont 10 fois plus susceptibles de mourir par homicide à arme à feux que les blancs. L’organisation démontre que l’arme à feu est la deuxième cause de décès chez les enfants et les adolescents américains et la première cause de décès chez les noirs-Américains.  La violence armée influe sur la vie de millions d'Américains qui en sont témoins, qui connaissent quelqu'un qui a été tué par balle ou qui vivent dans la peur d’être la prochaine victime (Everytown For Gun Safety, 2018). Ce travail abordera le cas de Trayvon Benjamin Martin, un adolescent noir Américain, tué par balle et dont la mort fut le catalyseur du mouvement Black Lives Matter. Nous ferons part de la victimisation indirecte de Sabrina et Trecey face à la mort de leur fils. C’est par le témoignage d’une mère et d’un père que sera abordé les impacts de la victimisation et comment qu'en plus de porter le deuil de fils, ils ont dû se battre pour que leurs besoins de justices soient respectés.  

La mort de Trayvon Benjamin Martin.  

Le 26 février 2012, Trayvon Martin, âgé de 17 ans, a été tué par balle, au retour d'un 7-Eleven dans la ville de Sanford, en Floride. Ne portant qu'un sac de Skittles et une canette de thé glacé dans ses poches, Trayvon a été signalé à la police par un patrouilleur citoyen pour avoir semblé suspect. Zimmerman, un homme blanc âgé de 28 ans ayant un casier judiciaire, et avec un passé de résistance à l’arrestation, était armé d'une arme de poing. Ce dernier a poursuivi le jeune étudiant afro-américain, ignorant la recommandation du répartiteur d’urgence de ne pas suivre et d’affronter le jeune suspect, Zimmerman décide de le poursuivre quand même. Quelques semaines après avoir tué Trayvon, Zimmerman était toujours libre, affirmant qu'il avait tiré sur l'adolescent en légitime défense.

Le deuil compliqué et les symptômes  

Aux États Unis, le trouble du deuil compliqué affecte 10% à 20% de la population qui ont subi la perte d’un être cher (Jo-Anne Wemmers, 2003). Les personnes souffrant d’un deuil compliqué vivent des symptômes de dépression, d’état de stress post traumatique et d’anxiété. (Shear et all, 2011). Après la mort violente et prématuré de son fils, Sybrina souffrait conséquemment d’un deuil compliqué et présentait des symptômes de dépression majeure. Selon l’American Psychiatric Association la dépression majeure peut comporter des déficiences importantes qui empêchent ou limitent la capacité d’une personne à mener ses activités de vies quotidiennes. Notre victime ne pouvait plus dormir ou manger, elle ne faisait que pleurer seule dans son lit pendant des heures et des jours. Elle développa une routine où elle faisait que se brosser les dents, se doucher, changer de vêtements et de retourner au lit. Elle présenta aussi des symptômes d’état de stress post traumatique, dont la reviviscence, l’évitement, l’altérations négatives des cognitions et de l'humeur ainsi que l’altérations dans l’activation et la réactivité (Jo-Anne Wemmers, 2003). La reviviscence où son sentiment de culpabilité l'incitait à retracer l’événement traumatique en boucle (Jo-Anne Wemmers, 2003). L’évitement où elle évitait de sortir de sa chambre pour s’isoler de toutes mention de l’événement traumatique. Elle rejetait toutes opportunités de parler de la mort de son fils avec ses proches et les médias. Elle refusait avec conviction et à maintes reprises de mettre les pieds sur les lieux de l’incident. L’altération négatives des cognitions et de l'humeur où elle se blâmait de n’avoir pas été présente pour aider son fils lorsqu’il avait le plus besoin d’elle. Elle ne pouvait pas se libérer de ce sentiment d’impuissance. L’altérations dans l’activation et la réactivité où elle développa un trouble du sommeil et un comportement auto destructeur envers elle-même (Jo-Anne Wemmers, 2003). En plus de la perte de sommeil et la perte de poids flagrante, un gonflement apparut sur son cou. Ce dernier continua de grossir, détruisant sa vigueur et consommant toute son énergie. La nuit son cœur battait tellement fort et rapidement qu’elle pensait mourir d’une crise cardiaque.  Il lui était impossible de dormir et de relaxer. Au départ elle croyait que ses symptômes étaient causés par la perte de son fils, le déplacement constant, les entrevues, la pression médiatique et l’arrivé du procès.  Finalement après la pression de sa famille, et après une visite au médecin, elle apprendra qu’elle aurait développé un problème à la thyroïde.

Les besoins que rencontres les victimes indirectes.

Le premier est le besoin pratique où les victimes indirectes, qui ont perdu un proche par homicide expriment le besoin d’aide en gestion de crise et pour communiquer avec les médias. (Armour, 2002). Puisque la police n’apporta aucun support et ne sachant pas où se tourner, Trecey entreprend ses propres démarches. Il demanda alors à un avocat défendeur des droits de l’homme de le conseiller. Benjamin Cromp, reconnaissant une injustice, accepta d’aider la famille à obtenir justice pour la mort de leurs fils par l’entremise des médias afin de porter une pression sociale sur la situation. Le deuxième besoin fut le besoin de reconnaissance et d’information qui commence par la police (Wemmers et Cyr, 2006a). L’information autonomise les victimes, parce qu’elle leur donne le sentiment de maîtriser la situation (Wemmers, 2006). Les victimes n’ont pas eu accès à l’information et ont eu aucun support de la police ou d’associations en aides aux victimes.  Le soutien, le respect et la solidarité des policiers est un aspect important pour aider à la réparation (Wemmers, 2006). Les parents ont eu à attendre 48 heures avant de pouvoir identifier le corps de leurs fils. Après deux jours, sans nouvelles de la police Trecey décida de se rende au poste de police pour obtenir des réponses. Il ne savait toujours pas de quelle façon leur fils a été tué. Une fois en contact, le détective a confirmé au père de Trayvon que le meurtrier n’est pas en état d’arrestation, car il avait aucun antécédent judicaire. Dans leurs déclarations publiques, les policiers vont même jusqu'à défendre le meurtrier, affirmant qu'il est un diplômé d'université et qu’il suivait des cours en justice pénale. Ce fait fut révélé faut par la découverte des journalistes, Zimmerman avait en fait un casier judiciaire et un passé violent. Abasourdis et trahis par la police, la famille perdu confiance aux autorités de Sanford. Le troisième est le besoin réparateur qui est celui de l’arrestation et la condamnation du meurtrier (Wemmers, 2006). Le refus de la police de persécuter l’homme qui a tué Trayvon, poussa les parents de Trayvon à aller vers les médias. Après la pression publique, la ville de Sanford a finalement publié l’enregistrements audio de la conversation de Zimmerman avec la police. Cet enregistrement prouve que Zimmerman a suivi Trayvon à cause de sa couleur de peau. Le sentiment d’impuissance, d’abandon par la police et de rage furent les précurseurs de leur volonté de se battre pour la justice de leur fils. Leur travail consistait à transformer les manifestations en un véritable mouvement, en espérant qu'ils conduisent à une arrestation et à des poursuites.  C’est après des manifestations internationales, que Zimmerman a finalement été, arrêté six semaines après le meurtre de Martin.

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