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Soutenir Le réel

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Par   •  6 Octobre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  5 838 Mots (24 Pages)  •  485 Vues

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Soutenir le reel

J’ai choisi de vous livrer des tas de petits morceaux cliniques en essayant de les trier autour des repères qui me servent pour ma pratique. Et le sujet que j’ai donné apparaitra au fil de mon exposé.

Je crois que j’ai pris trois perspectives, l’institution qui permet cette pratique, la question de l’imaginaire, et la question du corps.

L’institution fonctionne comme une école et accueille un public d’hopital de jour, elle a été crée par Rosine lefort ; les enfants sont agés de 3 ans à 14 ans, et ils nous viennent principalement par l’école, l’école maternelle, et plus tard …

Educateurs et les enfants ont des horaires, et leur temps est séparé en moment divers où sont regroupés des enfants de manière diverses, « le groupe, groupe de vie, et groupe d’acquisition, acquisition du langage, groupe de parole, méthode Montesorri, semblant de classe, … plus certains groupe, pour le sport, l’expression corporelle, la piscine, … la récréation psychomotrice … et les prises en charges individuelles.

Nous sommes trois thérapeutes, psychanalystes de formation, école de cause, forum du champ lacanien, et dimensions de la psychanalyse, et un psychiatre.

Je reçois une vingtaine d’enfants deux fois par semaine

Je vais prendre par le « reproche » qui est fait souvent, et dont j’hérite avec une certaine fierté : « mes séances sont trop courtes » (sauf que ce qui était du niveau du drame est devenu une comédie », c’est le mouvement de l’histoire.

Le premier argument est « betement » financier, je suis payé pour 10 h par semaine, on me charge de 22 enfants, et si je compte 2 h de réunion plus ou moins formelle, ca donne 20 mn par enfant, et par semaine : je préfère deux fois 10 mn. Je les vois deux fois par semaine.

Le deuxième est plus psychanalytique : la plupart des enfants comprennent très bien la dimension de mon écoute, et ponctuent eux meme la séance.

Par exemple j’ai eu un enfant de 8 ans, qui venait de lui-même, deux fois par semaine, pendant xis mois, dans mon bureau. Il ouvrait la porte et me lancait du seuil « mon papa est parti » et il s’en allait. jusqu’au jour, où je lui ai dit,( enfin me direz vous, mais pendant longtemps je n’ai tout simplement pas eu le temps) « tu fais pareil, tu t’en vas, toi aussi tu pars ! ». Après il a commencé à me parler, mais jamais longtemps, de sa maison, de sa mère, …. Et on a pu parler de sa « peur » dont j’ai été mise au courant d’ailleurs par l’éducateur qui me relate comment lors d’une p romenade, en haut d’une coline, il a eu le vertige … et « peur ».

On voit bien, il me semble comment le comportement avec moi, les mots avec moi, sont au cœur de la problématique de ce sujet, et comment la séance de psychanalyse est le lieu de son expression, et de sa résolution, en bonne partie efficace, non pas de ma parole, mais de la ponctuation meme : le laisser me faire le coup (parce que c’est un coup, une sorte d’agression), de « réduire » la séance à une phrase, permet à l’enfant lentement d’affirmer son symptome, de le créer meme : de le construire, avant que je puisse le parler, et le lui renvoyer … vous entendez que c’est de l’ordre de « sa vérité », ce « papa il est parti ». et de sa vérité de structure. On sait bien l’importance d’une identification paternelle, de la reconnaissance de la place du père dans le duo « mère enfant ». Son « papa est parti » est massivement oedipien.

C’est une des premières lectures de ma pratique, quelque chose autour de la liberté ; j’estime que mon bureau est dans l’institution un lieu de « liberté » où j’accepte disponible « tout » … enfin presque ; le seul interdit que je maintiens est « l’interdit de la jouissance » : « la jouissance est interdite à qui parle comme tel » : et ca c’est de l’ordre du réel : soutenir le réel, ce serait dans cette première lecture donner l’espace à son expression, à sa manifestation … mais pas tellement dans l’optique d’une décharge, ou d’une régression, mais bien dans l’affrontement (en fait toujours ( et c’est une des raisons de la séance courte) dans l’affrontement à sa nécessaire transformation en parole. Cette transformation n’est pas du tout « de nature » elle n’a pas lieu de structure, elle a lieu de l’office du père qui l’interdit .. de la fonction paternelle qui l’interdit . La parole nait d’un interdit de la jouissance. J’y ai une fonction paternelle, d’interdit. Interdit de l’incestuel, au sens de cette jouissance « infinie » et « continue », c’est-à-dire qui ne fait pas la différence entre souffrance et plaisir, entre le sujet et l’autre, et position active et passive, selon les trois « polarités » que Freud explique dans « pulsion » de métapsychologie. C’est un ombilic au sens o* quand les frontières n’y sont pas…. Tout se mélange très vite … et il suffit d’une frontière pour que les autres se mettent en place.

Ainsi de cet enfant qui se cognait toute la journée, contre la vitre au point d’en avoir un hamatome sur le front … j’ai forcé ma présence dans dans ces coups .. ; mon premier acte, qu’au moins, dans la séance qu’il me les donne à moi ! et il a réussi à faire la différence, quand il me tapait ca ne lui faisait pas mal ! je reprendrai plus tard !

Un autre exemple : un enfant (6 ans) qui passait son temps à monter sur les tables … je lui ai dit « dans mon bureau tu peux tout à fait , « monte sur les tables si tu veux, mais dans le reste du centre, ce n’est pas permis ». Alors je le suivais de près evidemment, mais il n’est jamais tombé. Une fois sur la table, il commençait à se balancer sur ses deux jambes, dans une jouissance manifeste, les yeux dans le vague : je ne pouvais pas le laisser faire, pas longtemps en tout cas, c’était presque masturbatoire : encore une raison de la séance courte ! quand l’enfant montre la jouissance dont il est le sujet, dans cet espace de liberté, j’essaye des mots, mais il me semble que je ne peux pas le laisser s’enfoncer la dedans ! en général je « dis » et j’essaye qu’il me dise ce qu’il font, de nouer à cette jouissance un mot, …. Et si j’y arrive pas, et ben je ponctue, « on arrète là « . Chez cet enfant qui montait sur les tables, ce comportement a duré, jusqu’à ce que je comprenne qu’il cherchait à retrouver la sensation, qu’il avait dû avoir longtemps de se déplacer sur le dos de sa mère. En quelque sorte, de cette enfance passée sur le dos de sa mère, à

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