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Journal De Bord

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Par   •  24 Février 2015  •  2 654 Mots (11 Pages)  •  1 176 Vues

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Lundi 3 novembre 2014 :

Cela fait une semaine que je suis en stage au CHRS Maison Saint Louis. Le groupe actuel (environ 20 hommes) est cosmopolite, avec une différence d'age très importante (de 19 à 68 ans). Je suis tout de suite frappée par la difficulté d'entrer en relation avec les résidants. Certains d'entre eux discutent facilement de tout de rien et même de leurs vies privées. D'autres sont plus pudiques et réservés. Un résidant M. S a attiré tout particulièrement mon attention. Il s'agit d'un homme d'une quarantaine d'année, d'origine Marocaine, qui semble froid et distant d'un premier abord. Il ne ressemble pas aux autres résidants, de ma perception, je le voie cultivé, intelligent, respectueux et très réservé, ce pourquoi j'ai choisi d'élaborer mon journal spécifiquement sur lui. Je souhaite vraiment pouvoir entrer en relation avec M. S.

Mardi 25 novembre 2014, 9h à 16h :

Voilà bientôt trois semaines que je suis en stage et mes contacts avec M. S restent basiques : « bonjour, comment allez-vous ?et discussions simples sur la pluie et le beau temps. »

Pourtant cette journée là, à 9h30, M. S tape à la porte et entre dans le bureau. Sa référente n'est pas présente mais il nous demande si nous avons un peu de temps à lui consacrer, pour créer une adresse email. Mon référent doit participer à une activité extérieure (récupération de meuble chez un particulier) une bonne partie de la matinée, alors spontanément je propose à M. S de l'aider. Nous prenons le temps de créer une adresse email puis je lui explique tout le cheminement et le fonctionnement de Gmail. Je m'assure que mes explications soient claires et précises en tentant de répéter avec un vocabulaire différent, tout en m'appuyant sur la reformulation et le feed back. Je remarque qu'au début de cet entretien inopiné, M. S était assis sur le bord de la chaise, comme prêt à partir. Maintenant, il est confortablement assis et 30 minutes viennent de s'écouler depuis son entrée dans le bureau.

Il me demande si je peux lui consacrer plus de temps, car il doit remplir un questionnaire de l'AFPA via internet. J'accepte de l'accompagner avec plaisir dans cette tâche. C'est un questionnaire long et complexe, je suis devant l'ordinateur en train d'écrire et lui me dicte les réponses aux questions qu'il a travaillé en amont.Tout au long de ce questionnaire, M. S me raconte son histoire au Maroc, ses études, ses expériences professionnelles, ses difficultés à faire valoir ses diplômes, les différences entre la France et son pays d'origine.

Il me fait part en détail de son parcours scolaire et ce pourquoi il est arrivé ici. A la fin du remplissage de ce questionnaire, il m'explique qu'il doit l'envoyer par email avec son curriculum vitae (CV). Malheureusement M. S ne possède pas de clef USB, donc pas CV en format informatique. Il me le tend papier, en me disant qu'il s'agit du seul exemplaire qu'il ait.

Je lui propose de le réécrire sur Word, de l'enregistrer sur l’ordinateur de mon référent et de l'envoyer ensuite à l'AFPA avec le questionnaire. Il accepte volontiers. Nous restons alors une demie heure supplémentaire ensemble.

Moi, qui trouvait M. S « difficile d'accès » et bien là, je suis agréablement surprise par son attitude souriante, agréable, il semble à l'aise, comme si une certaine confiance s'était instaurée. Après tous les travaux effectués, nous discutons assis, puis debout devant la porte. Enfin après 1h30 d'entretien, M. S me remercie à de nombreuses reprises tout en me serrant la main. Puis, quelques minutes plus tard, il redescend, entre dans le bureau et m'offre une tablette de chocolat. J'accepte le cadeau avec plaisir, le remercie et nous nous saluons.

Une fois M. S parti, je m'assois et réalise à quel point ce moment fut important.

Avec mes expériences professionnelles passées et les quelques mois de formation, je prends conscience des liens théorie-pratique en anthropologie et psychologie.

Je prends quelques minutes de réflexion... 

Dimanche 30 novembre 2014, 11h à 19h :

Le dimanche, le travail est bien différent, nous sommes bien plus détendus et « relax »... Il est rare que des entretiens aient lieu cette journée là ! Nous descendons dans le réfectoire pour le repas... A table, je remarque les regards de M. S accompagnés de sourire.

Je me sens mal à l'aise, je tente de continuer de manger, tout en discutant avec les résidants assis à ma table. A la fin du repas, à la pause cigarette et café, M. S me demande si je peux l'aider à travailler des documents sur Excel. J'accepte avec plaisir et nous montons dans le bureau. Nous passons une demie heure à travailler sur ce logiciel, sauf que cette fois-ci, M. S travaille sur l'ordinateur et je suis à côté pour le guider.

Nous parlons des difficultés d'Excel quand nous le pratiquons plus. Puis M. S enchaîne sur les différences de culture... Encore une fois il me fait part de ses sentiments sur son pays, sa religion et le mode de vie à la Française. Je trouve ces échanges intéressants, d'abord pour ma propre culture, ensuite pour la relation de confiance que nous sommes en train d'instaurer. Je réalise et analyse la difficulté d'instaurer et de créer une relation de confiance avec un usager. Car sans relation de confiance, il n'y a pas de travail éducatif. J'ai la sensation que M. S me fait de plus en plus confiance. A la fin de cette demie heure, il remonte dans sa chambre et reviens quelques minutes plus tard, encore une fois avec un petit paquet d'aluminium qu'il me tend. Il me remercie du travail effectué ce jour avec ces petits gâteaux. J'accepte avec plaisir et je prends pleinement conscience de la notion « don contre don ». Il ne fait pas trop beau dehors mais M. S me fait part de son souhait d'aller se balader à Sanary. Là, il me parle du port et de la mer, puis il me propose de l'accompagner. Je refuse poliment et lui souhaite un bon après-midi.

Je retourne dans le bureau avant de commencer notre atelier Rami du dimanche après-midi... ( Atelier que j'ai mis en place, afin de répondre à différents objectifs : colorer les dimanches après-midis, favoriser les échanges entre résidants, développer les relations entre les résidants et moi-même, créer et si possible

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