Politique de la diversité

CM – Politique de la diversité

ce cours : la question du croisement entre les inégalités sociales et « raciales » à travers l’exemple de l’école et la manière dont l’expérimente les familles issues de l’immigration

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INTRODUCTION  Diversité : Identité, culture, citoyenneté

OBJECTIF :

Politique de la diversité

L’expression « politique de la diversité » désigne l’ensemble des manières dont les sociétés gèrent les différences entre les individus et les groupes — différences de couleur de peau, de culture, de religion, d’origine, de genre, etc.

Ce champ étudie donc :
        •        comment les sociétés reconnaissent ou ignorent ces différences,
        •        comment elles créent parfois des inégalités,
        •        et comment on peut favoriser une égalité réelle tout en respectant la diversité.

Objectif : comprendre 3 notions

- sert à clarifier les mots qu’on utilise pour parler de diversité :

Identité – Culture – Citoyenneté

Mais aussi à réfléchir à comment en parler sans enfermer les gens dans des cases.

1) La DIVERSITÉ : un mot à la fois riche et flou

➤ Définition générale

La diversité renvoie à la présence de différences dans une société :
        •        différences ethniques (origines, couleurs de peau),
        •        culturelles (langues, traditions, coutumes),
        •        religieuses, sociales, de genre, etc.

Mais attention :
Parler de « diversité » n’est pas neutre.
C’est souvent un mot politique, utilisé pour valoriser la différence (dans les discours sur l’inclusion, par exemple), mais parfois aussi pour éviter de parler de racisme ou de discriminations.

Exemple :
Dire « nous favorisons la diversité » est plus acceptable que dire « nous luttons contre le racisme » — mais cela peut cacher le vrai problème.

2️) IDENTITÉ : qui suis-je ?

➤ Définition

L’identité, c’est ce qui définit qui nous sommes : notre sentiment d’appartenance, nos origines, nos expériences, nos choix.

Il y a deux aspects :
        1.        Identité personnelle : ce que je pense être (mes goûts, mes valeurs, mon histoire).
        2.        Identité sociale : ce que les autres perçoivent de moi (mon genre, ma couleur de peau, mon origine, ma religion, etc.).

→ L’identité n’est pas figée : elle évolue selon le temps, les contextes et les rencontres.

➤ Problème politique

Quand on parle d’identité dans les débats publics, on risque de figer les gens :
        •        « les Français », « les musulmans », « les Noirs », etc.
➡ Ces catégories sont utiles pour comprendre des phénomènes sociaux, mais dangereuses si on les présente comme naturelles ou définitives.


3️) CULTURE : ce que l’on partage et ce qui nous distingue

➤ Définition

La culture désigne l’ensemble des valeurs, traditions, pratiques, langues, croyances d’un groupe humain.

Chaque personne vit dans plusieurs cultures à la fois :
        •        culture familiale, régionale, nationale, professionnelle, etc.

➤ Idée importante

→ Il n’existe pas de culture « pure » ou « immobile ».
Les cultures évoluent constamment, se mélangent, se transforment.
Parler de « choc des cultures » ou de « pureté culturelle » n’a donc pas de sens scientifique.

4) CITOYENNETÉ : vivre ensemble dans un cadre commun

➤ Définition

La citoyenneté renvoie à l’appartenance à une communauté politique (souvent un État).
C’est être reconnu comme membre égal d’une société avec :
•        des droits (vote, liberté d’expression, égalité devant la loi),
•        et des devoirs (respect des lois, participation à la vie commune).

➤ En lien avec la diversité

La citoyenneté est censée dépasser les différences d’origine, de culture ou de religion :
➡ Tous les citoyens sont égaux en droit.

Mais en pratique, certaines personnes subissent des discriminations qui limitent leur citoyenneté réelle (par exemple, le racisme, l’exclusion sociale, la précarité).

LES MOTS DU DÉBAT : race, ethnie, culture, racisme

Ce sont des mots très sensibles, qu’il faut manier avec précaution.

a) « Race »
        •        Sur le plan biologique, les races humaines n’existent pas : la science a prouvé qu’il n’y a pas de différences génétiques significatives entre les « races ».
        •        Sur le plan social, le mot « race » peut désigner la manière dont la société classe les gens selon leur apparence (couleur de peau, cheveux, traits, etc.).
➡ On parle de race sociale : c’est une construction sociale qui produit des hiérarchies et des discriminations (le racisme).

b) « Ethnie »
        •        L’ethnie désigne un groupe humain qui partage des traits culturels communs : langue, religion, coutumes, histoire.
        •        Mais le terme peut être piégé, car il peut servir à marginaliser certains groupes (« les ethnies africaines », etc.).

c) « Culture »
        •        Déjà vue : c’est un ensemble de pratiques, de valeurs, d’habitudes.
        •        Le danger, c’est de croire qu’une culture = une identité stable.
Or, les individus circulent entre plusieurs cultures.

d) « Racisme »
        •        Le racisme, c’est un système d’inégalités fondé sur la croyance qu’il existe des « races » supérieures ou inférieures.
        •        Il se manifeste à plusieurs niveaux :
        •        individuel (préjugés, insultes, comportements),
        •        institutionnel (discriminations dans l’emploi, le logement, la police),
        •        culturel (stéréotypes dans les médias, manque de représentation).

ENSEIGNER ET ÉTUDIER CES PHÉNOMÈNES SANS FÉTICHISER (exagérer quelque chose comme s’il existait que cela) L’IDENTITÉ

C’est la grande question finale du cours :
Comment parler de ces sujets sans enfermer les individus dans des cases identitaires ?

Quelques principes :
        1.        Refuser l’essentialisme :
ne pas dire « les Africains sont comme ça », « les femmes pensent ceci », etc.
        2.        Montrer la diversité à l’intérieur même des groupes.
        3.        Donner la parole aux personnes concernées sans les réduire à leur différence.
        4.        Analyser les rapports de pouvoir : qui définit la norme ? qui est considéré comme “autre” ?
        5.        Travailler avec rigueur scientifique, sans juger moralement, mais en cherchant à comprendre les mécanismes sociaux.

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