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Comment Expliquer Le Comportement électoral?

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Par   •  10 Juin 2014  •  1 924 Mots (8 Pages)  •  1 782 Vues

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I)Comment expliquer le comportement électoral ?

Depuis que les scrutins existent, on cherche toujours à anticiper leurs résultats, d’où l’omniprésence des sondages dans les médias, et à les expliquer après qu’ils se sont produits. Les politistes ont multiplié les modèles pour tenter d’expliquer les comportements électoraux et savoir comment les électeurs font leur choix. Mais avant d’expliquer pourquoi et pour qui les électeurs votent, il convient de chercher à comprendre pourquoi certain ne votent pas.

1)Pourquoi ne se sert-on pas de son droit de vote?

En revanche, il y a toujours deux types d’explications à la non-inscription qui recoupent partiellement les explications de l’abstention (les électeurs inscrits ne votant pas). La première est d’ordre sociologique, la non-inscription s’expliquant par les caractéristiques sociales des individus comme leur degré d’insertion sociale, leur niveau d’études, leur position sociale. La seconde explication est d’ordre politique, la non-inscription pouvant être perçue comme une partie de l’abstention ou encore le vote blanc. Il s’agit alors d’une volonté de ne pas

s’exprimer, de refuser le jeu politique ou de montrer son désintérêt. Ainsi, moins on se sent proche d’un parti politique, moins on est inscrit . Les individus qui ne parviennent pas à se situer sur l’échiquier politique (gauche, droite, centre, extrêmes) s’inscrivent en général moins que ceux qui parviennent à donner leur sensibilité politique.

Mais la non-inscription s’explique aussi par des causes sociologiques. Les individus qui changent de domicile

régulièrement doivent faire la démarche de s’inscrire sur les listes électorales. Or la socialisation politique dans un univers social est souvent lente, et il n’est pas rare de voir des personnes conserver leur ancienne inscription ou tout du moins ne pas s’inscrire sur les listes de leur nouvelle commune de résidence, comme pour garder des attaches avec l’ancienne. C’est ici l’insertion sociale dans son environnement qui détermine l’inscription sur les listes électorales. Par exemple, les propriétaires de leur logement ont une probabilité de changer de résidence beaucoup plus faible que les locataires, et cela se confirme dans leur plus grande probabilité de s’inscrire sur les

listes : en effet la probabilité de ne pas être inscrit décroît à mesure que la durée d’occupation d’un logement augmente.

Les autres explications sociologiques à la non-inscription se rapprochent

de celles de l’abstention : un faible niveau d’études entraîne plus souvent une non-inscription et une abstention lors des scrutins. Le niveau d’études doit être rapproché du sentiment de compétence politique : Pierre Bourdieu a ainsi montré qu’en fonction du niveau d’études les individus intériorisent leur compétence ou incompétence personnelle à s’exprimer sur des sujets politiques. Ce sentiment d’incompétence politique se retrouve plus souvent chez les individus faiblement diplômés. Ainsi on retrouve une proportion d’inscrits sur les listes et de participants systématiques très importante dans la population très diplômée. À l’inverse, l’abstention systématique décroît avec le niveau d’études.

Enfin la position sociale, qui découle souvent du niveau d’études et qui détermine le degré d’insertion sociale, n’est pas sans effet. Les chômeurs et les personnes issues d’un ménage modeste s’inscrivent généralement moins que le reste de la population. De même, ils sont plus souvent abstentionnistes que les autres.

Si certaines causes sociologiques semblent se recouper pour expliquer à la fois la non-inscription et la non-participation aux scrutins, il ne faudrait pas pour autant confondre les phénomènes. Il y a en effet des différences importantes entre les deux :

– L’abstention est le plus souvent ponctuelle (les individus qui s’abstiennent ne le font pas systématiquement, pour tous les scrutins). À l’inverse, et par définition, un individu non inscrit ne peut participer à aucun

scrutin.

La nature des élections fait varier fortement la participation électorale, alors qu’on n’observe pas le même phénomène en ce qui concerne l’inscription sur les listes (à l’exception peut-être de certaines élections présidentielles qui voient l’année qui les précède enregistrer un record )

La montée de l’abstention doit donc être relativisée, car celle-ci est surtout due à une montée de l’abstentionnisme intermittent. Les scrutins importants aux yeux du corps électoral voient toujours une participation importante. Ainsi dans notre système politique où le président de la République est élu au scrutin universel direct, la participation au second tour est toujours importante (environ 80 %). Une exception confirme la règle, les élections de 1969 : elles ont vu s’affronter au deuxième tour deux candidats du même camp (droite modérée), conduisant une partie du camp opposé à appeler à l’abstention.

Par contre, lorsqu’il s’agit d’élire des représentants locaux, la proximité géographique et la taille de la circonscription jouent à plein. Ainsi les électeurs se déplacent plus pour les élections municipales que pour les

cantonales, pour les élections cantonales que pour les régionales, pour les élections régionales que pour les européennes.

Une autre raison de l’abstention est le manque d’intérêt pour l’objet du scrutin. C’est particu-lièrement vrai pour les référendums : lorsque les questions posées aux électeurs les intéressent, ou lorsqu’ils en perçoivent l’enjeu politique, alors la mobilisation est massive. À l’inverse, lorsque la question posée est très secondaire dans la vie quotidienne ou dans les préoccupations politiques alors l'abstention est grande.

2) Les variables lourdes du comportement électoral

a. L’enquête fondatrice de l’École de Columbia

Nous avons évoqué plus haut certains enseignements tirés des enquêtes menées dans les années 1940 par Paul Lazarsfeld, de l’Université de Columbia, aux États-Unis. Si celles-ci ont apporté beaucoup sur l’étude de la réception des messages médiatiques et l’effet des campagnes électorales sur les électeurs, elles ont aussi été au fondement de bon nombre d’études qui ont mis en évidence l’importance

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