La ligne de travail de Fisher

On l'aura compris, la ligne directionnelle de l'ouvrage de Fischer est le psychisme du

malade et l'importance que Fischer y accorde est aussi liée à son vécu personnel. Il ne s'agit

pas pour l'auteur de minimiser l'importance de l'impact biologique et physique qu'une

pathologie entraîne (car il lui est indubitablement inhérent) mais bien de reconsidérer celleci

dans sa globalité. L'expérience de la maladie est une épreuve intime car personnelle ; les

mécanismes psychiques qui y sont associés se distingueront d'un patient à l'autre. Ce n'est

donc pas seulement la maladie qu'il faut considérer, mais le malade dans sa totalité.

8

Dès lors, cet ouvrage est un outil philosophique intéressant pour la formation en soins

infirmiers. Il renvoie en effet à la notion de prise en charge globale du patient. Dans notre

formation, les connaissances plus strictement biologiques sont évidemment indispensables,

mais les questionnements éthiques ou philosophiques le sont tout autant. Notre formation

va nous confronter en tant que soignants à des patients qui seront liés à un vécu personnel,

à une histoire de vie et qui se comporteront diversement vis-à-vis de leur maladie, leurs

souffrances, leurs douleurs, leurs doutes, leurs peurs. C'est justement là que l'aspect

relationnel du métier prend toute son étendue.

Considérer le patient, c'est respecter ce qu'il est, sa dignité, son intimité, ses ressentis, ses

émotions, ses habitudes. Ce n'est pas seulement aborder sa maladie. Cet élément est

important dans le sens où doit s'engager une relation de confiance entre le patient et le

soignant. Le soin ne passe pas seulement par les gestes techniques, mais aussi par le

soutien et l'écoute. Des soins de qualité se doivent d'être personnalisés et adaptés à la

personne, son environnement et au contexte. Prendre soin « c'est porter une attention à une

personne ou à un groupe de personnes qui vit une situation particulière, c'est à dire

unique » (Walter Hesbeen, 1999). Le soignant doit s'adapter à la personne soignée et se

doit de se remettre en question en permanence.

En effet, un bon accompagnement ne peut se réaliser qu'en l'absence

...