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Raison(s) d'État et migrations

Dissertation : Raison(s) d'État et migrations. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2018  •  Dissertation  •  2 183 Mots (9 Pages)  •  462 Vues

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Monteil                                                                                                                                                    10/03/2016

Richard                                                                     Séance 5 :

Groupe 1               Les migrations, dimension nationale d'un phénomène internationale.

Dissertation :   Raison(s) d'État et migrations.

  La Raison d’Etat est un concept qui repose sur l’intérêt supérieur de l’Etat, sur son bien-être, et qui justifie tous les moyens pour l’accroître, l’intérêt national primant sur tous les autres. C’est une doctrine politique justifiant que le pouvoir civil use de la force lorsque l’Etat, dans une situation exceptionnelle fait face à une menace grave et imminente.

Notre sujet de réflexion, « Raison(s) d'État et migrations »  suppose que nous devrons évoquer non seulement le concept de la Raison d’Etat mais également les raisons évoquées par les Etats en justification des politiques migratoires qu'ils mènent.

Quant aux migrations, dans les relations internationales, selon le Lexique de science politique d’Olivier Nay, les migrations correspondent à un déplacement d’individus décidés à quitter durablement leur pays pour se rendre dans un autre pays. Mais plus généralement et si l’on sort du cadre des relations internationales, une migration est un déplacement du lieu de vie de certains individus. Et le migrant, donc celui qui migre, peut être international ou interne (selon le lieu de déplacement), et permanent ou temporaire (selon la durée de déplacement). Le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estime à  740 millions le nombre de migrants internes dans le monde, et que les migrants internationaux représentent eux 200 millions d'individus, soit 3% de la population mondiale.

Nous allons réfléchir au cas des migrations internationales, ces dernières mettant en relation les différents Etats.

On peut dès lors se demander comment l’Etat est-il contraint d’invoquer les raisons ou la Raison d’Etat lorsqu’il définit sa politique migratoire.

Pour répondre à cette question, nous discernerons deux cas où raison(s) d’Etat et migrations sont liés : D'abord quand l’Etat encourage l'immigration ; puis deuxième cas inverse, quand l’Etat invoque ses raisons ou sa Raison pour justifier un contrôle sévère de l'immigration.

     I. L'État en faveur de l'imigration à travers l'exemple de la France  pendant les années 1920 et les « Trente Glorieuses » (1946-1945)

A/ Les années 1920, entre crise démographique et industrialisation de l'économie

 Les années 1920 sont une période d’après-guerre et donc de fortes pertes humaines, l’immigration est donc une solution envisagée par les pouvoirs publics pour combler un déficit démographique. Jean-Michel Consil explique que non seulement les entreprises procèdent à des embauches massives de main d'oeuvre immigrée,  mais surtout l’Etat soutient les industriels dans cette démarche.

Une politique migratoire favorable est donc mise en place : des services administratifs dédiés au contrôle de l’immigration et à sa distribution selon les besoins des entreprises. Le service de main d’œuvre étrangère par exemple, basé à Paris avec des bureaux de placement pour la région parisienne et des bureaux dans les zones frontalières veille à l’accueil, au

placement et à la protection des immigrés.  En 1921 en France, les immigrés sont environ 1,4 million . En 1931, ils sont 2,7 millions soit 7% de la population française. La France est alors le premier pays d’immigration du monde en terme de proportion.

Les raisons de l’Etat sont donc les suivantes : combler un vide démographique tout en favorisant l'industrialisation. Le discours de l’Etat favorisant est le suivant: les immigrés sont sources de croissance, et donc  d’emploi.

L'immigration explique également la forte croissance qu'a connu la France pendant les Trente Glorieuse

B/ Les Trente Glorieuses : reconstruire et favoriser la croissance industrielle

Dans cette seconde période d'après-guerre, la reconstruction du pays a mené à une période de croissance qui doit beaucoup à une main d’oeuvre non qualifiée, principalement originaire de l’étranger. Michel Wieviorka explique d’ailleurs dans Migrations et mutations de la société française (2014) que le patronat soutenu par l'État va venir puiser dans le réservoir de main d'oeuvre que représente l'Afrique du Nord, pendant et après sa période de colonisation.  

Les immigrés ont alors travaillé à la construction des infrastructures (routes, autoroutes, ponts, etc.) ainsi que dans l'industrie automobile et les mines comme ouvriers spécialisés : ils ont souvent effectué les travaux les plus pénibles, délaissés par la population active nationale.

L'État en 1945 créé l'Office National de l'Immigration (ONI) pour organiser le recrutement de la main d'œuvre immigrée. L'origine des immigrants change : ce sont surtout des Portugais et des Maghrébins. En cette période faste, leur intégration se passe généralement sans problème.

Cette immigration présente donc des avantages indéniables pour l’Etat français : une main d’œuvre bon marché, souvent employée à des taches provisoires.

C/ La Raison d’Etat

  La Raison d'État est entendu par Olivier Nay dans son Lexique de science politique comme une justification qui « dans les circonstances de guerre, de révolte ou de complot contre le pouvoir, l’adoption de mesures exceptionnelles et provisoires destinées à la préservation de l’ordre politique. Selon la doctrine, les impératifs de « nécessitée, liés aux menaces, légitiment que la force prime sur le droit et la morale. Ils justifient donc le recours à la violence et la limitation des libertés publiques ».

La Raison d'État se base donc sur l’intérêt suprême de l'État et dans cette optique les migrations sont un outil au service de l’Etat, et non l'inverse. Il s’agit bien d’une politique n'ayant que-faire des valeurs morales. Et selon la conjoncture économique, l’Etat peut changer sa politique et choisir de freiner les migrations si un tel bloquage des frontières lui semblent être dans son intérêt. C'est ainsi que les ouvriers d'origines étrangères  seront les premiers à être licenciés quand le pays entrera dans la crise et sera touché par le chômage au début des années 1930.

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