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Les relations Etats-Unis -Amérique latine/Caraïbe après la fin de la Guerre froide

Commentaire de texte : Les relations Etats-Unis -Amérique latine/Caraïbe après la fin de la Guerre froide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2015  •  Commentaire de texte  •  1 929 Mots (8 Pages)  •  861 Vues

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récemment [6] ; et cela malgré les appels répétés des dirigeants du continent pour une abolition desdites mesures. L’administration d’Obama a certes décidé d’un allègement de l’embargo contre l’ile. Cependant, elle a clairement fait savoir que malgré la politique d’ouverture et de dialogue qu’elle compte mener, la levée totale de l’embargo n’est pas à envisager dans un proche avenir.

Les relations Etats-Unis -Amérique latine/Caraïbe après la fin de la Guerre froide

La fin de la Guerre froide (1990) a opéré le premier véritable tournant dans les relations entre les Etats-Unis et le reste du continent. La fin de l’Union soviétique (1991) entraina de la part des Etats-Unis un desserrement de l’étau du contrôle politique qu’ils maintenaient sur la nature des régimes en place dans les pays faisant partie de ce qu’ils ont toujours considéré comme leur zone d’influence exclusive. Ainsi, la vague de démocratisation commencée dans les années 1970 et 1980, qui avait vu la fin de plusieurs régimes dictatoriaux sur le continent (Argentine, Brésil, Paraguay, Guatemala, etc.), a pu s’amplifier en emportant les derniers régimes non démocratiques de cette région. Le communisme ne représentant plus une menace du point de vue des Américains, plusieurs de ces régimes avaient perdu de leur intérêt et même de leur raison d’être pour les Etats-Unis.

La démocratisation politique a permis au fort ressentiment anti-américain très répandu sur le continent américain de trouver une expression politique à travers les urnes. Ce phénomène qui s’est particulièrement accentué au cours de la dernière décennie est à la base de l’accession au pouvoir de plusieurs personnalités qui ont explicitement remis en question l’influence américaine non seulement dans leurs propres pays, mais aussi à l’échelle du continent. La figure la plus emblématique d’un tel phénomène est l’actuel président vénézuélien Hugo Chavez, au pouvoir depuis le 2 février 1999. Ce dernier par ses déclarations, ses initiatives tant politiques qu’économiques ne cesse d’inviter les leaders du continent américain à se dresser contre l’influence américaine dans cette région. Utilisant les ressources financières engrangées lors de la flambée des prix des produits pétroliers, il s’est lancé dans des programmes de coopération Sud-Sud avec plusieurs pays de la région dont Cuba, Haïti ou encore le Nicaragua.

L’une des composantes phares de cette coopération est le programme Petro caribe, à travers lequel le Venezuela fournit du pétrole à des pays du continent à des conditions financières avantageuses. Avec son projet de création d’une zone d’intégration économique regroupant l’ensemble des pays de cette région, l’Alternative Bolivarienne pour les Amériques (ALBA), lancé en 2004 avec Fidel Castro, Hugo Chavez présente une alternative visant justement à contrecarrer le projet américain similaire de mise en place d’une vaste Zone de libre échange économique des Amériques (ZLEA). Plusieurs chefs d’Etat issus de la gauche dont Evo Morales en Bolivie ou encore Rafael Correa en Equateur sont ouvertement favorables aux plans et projets de Chavez pour qui ils représentent d’importants soutiens politiques.

De plus, dans le domaine économique, les Etats du continent américain ont aussi graduellement diversifié leurs échanges économiques et commerciaux en développant des partenariats économiques avec d’autres puissances économiques du monde. C’est ainsi que l’Union européenne (UE), le Japon ou encore de plus en plus la Chine depuis quelques années ont pu accroitre leurs échanges avec les pays du continent américain.

Ainsi en 2008, les échanges bilatéraux entre l’UE et l’Amérique latine/Caraïbe se sont chiffrés à 160 milliards de dollars américains. En progression constante depuis plusieurs années, le volume et le montant de ces échanges font de l’UE le deuxième partenaire économique des pays de cette région, en même temps que celle-ci représente le premier pourvoyeur d’investissement étranger pour cette région [7]. En fait, cette dernière a souhaité développer un véritable partenariat stratégique avec l’UE dans le but déclaré de contrecarrer l’hégémonie américaine et contribuer à l’établissement d’un monde multipolaire [8]. D’où la tenue régulière de sommets entre les deux partenaires depuis 1999.

Quant au Japon, même si le volume de ses échanges commerciaux avec les pays latino-américains et de la région Caraïbe reste faible en comparaison avec ses relations commerciales avec d’autres régions du monde, il n’en demeure pas moins que ceux-ci ont recommencé à croitre depuis le début 2000 par rapport à ce qu’ils étaient au cours des décennies 1970-1990 [9]. Ainsi selon les données établies par le Ministère japonais des finances, les exportations de l’Amérique latine vers le Japon se sont chiffrées à 177 milliards de dollars américains en 2003, en augmentation globale moyenne de plus de 20% par rapport à l’année précédente [10].

La percée chinoise dans ces pays du continent américain est très significative depuis ces dernières années. A la recherche de nouveaux débouchés pour ses investissements, de nouveaux marchés pour ses produits et aussi de matières premières pour entretenir sa croissance, la Chine se tourne de plus en plus vers l’Amérique latine et la région Caraïbe [11]. Les relations économiques entre ces deux partenaires sont à un niveau assez faible en comparaison avec les Etats-Unis. Cependant, celles-ci se développent à un rythme exponentiel [12].

Pour bien montrer l’intérêt politique qu’ils accordent à leurs relations avec l’Amérique latine, plusieurs hauts dirigeants chinois ont visité des pays de la région au cours des dernières années. En février 2009, une visite de haut niveau a été faite par le vice-président chinois, Xi Jinping dans cinq pays de l’Amérique latine/Caraïbe (Venezuela, Brésil, Jamaïque, Colombie, Mexique). L’intérêt stratégique de la Chine pour cette région n’a pas échappé à l’attention de certains observateurs qui pensent que Washington devrait garder un œil vigilant sur l’évolution de cette tendance [13]

Cette diversification des relations économiques qui s’est faite au détriment de l’influence prépondérante des intérêts économiques américains a eu pour conséquence un affranchissement substantiel des pays de cette région de la tutelle économique exercée sur eux par les Etats-Unis d’Amérique pendant une bonne partie du XXème siècle. De plus, l’émergence économique de certains pays en Amérique latine,

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