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Les ouvriers partis du « parti ouvrier ». Retour sur un désengagement silencieux, Catherine Leclercq

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Par   •  1 Décembre 2020  •  Fiche de lecture  •  637 Mots (3 Pages)  •  531 Vues

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Séance 1 : Introduction

Catherine Leclercq « Les ouvriers partis du « parti ouvrier ». Retour sur un désengagement silencieux », Savoir/Agir, 2012/4, n°22, P43-50

Catherine Leclercq est maître de conférence en sociologie a l’université de Poitiers. Ses recherches portent sur la sociologie de l’engagement militant et sur les processus de politisation des classes populaires.

Savoir/Agir : revue de sciences sociales critiques, principalement axée sur la sociologie et la science politique. Article publié en 2012.

Suite a l’affaiblissement du Parti Communiste Français, de nombreux récits autobiographiques ont été publiés sur le déménagement communiste et sur les reconversions militantes ou professionnelles de ces anciens partisans. Mais si l’on regarde de plus près les profils de ceux qui ont écrit sur leur désengagement communiste, il s’avère que leur capitaux culturels, sociaux, et militants sont éloignés des caractéristiques des militants issus de la base historique du parti : les ouvriers.

Le désengagement des militants ouvriers correspond-t-il à la même logique que celles de intellectuels ou des permanents communistes ? Ont-ils eu des parcours de reconversion similaires ? Et plus encore, qu’est ce que l’étude des désengagements au seins des classes populaires nous apprend sur les transformations structurelles du Parti communiste ?

L’auteure a procédé a une enquête qualitative au sein de la fédération communiste du Pas-De-Calais. Les entretiens biographiques, menés entre 2000 et 2004 auprès des « militants de base », ont permis de reconstituer leurs trajectoires militantes.

A la suite du tournent stratégique opéré par le Parti Communiste Français au cours des années 60 (rapprochement avec le PS et évolutions de la doctrine politique), de nouveaux profils sociologiques ont investi le parti. Les militants ouvriers, alors a la tête de la fédération et des sections locales , voient arriver de nouvelles recrues, aux capitaux culturels, économiques et sociaux différenciés.

A travers les entretiens passés auprès des anciens militants ouvriers du bassin minier du Pas-De-Calais, Catherine Leclercq met en évidence une éviction progressive de ceux-ci au profit des nouveaux arrivants.

Le pouvoir qu’ils détenaient au sein des instances locales du parti va ainsi s’effriter peu à peu, remis en cause notamment par la désindustrialisation croissante et la perte de stabilité de l’identité ouvrière. La promotion politique, envisagée auparavant comme reconnaissance du militantisme et valorisation de l’habitus de la classe ouvrière, laisse la place au déclassement et la relégation au travail de « petite main » dans un mouvement,t qui s’est intellectualisé. Pour reprendre la phrase de l’auteure, « l’esprit de parti » s’efface derrière un « parti de l’esprit ».

Si les désaccords politiques entre ces deux populations existent, c’est surtout dans cette disqualification sociale et ces conflits entre groupes sociaux au sein d’un même espace qu’il faut chercher les causes des ruptures partisanes. Or celles-ci sont d’autant plus douloureuses que ces « militants totaux » ont construit toute leur histoire sociales

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