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Les dynamiques de l'engagement

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Par   •  20 Octobre 2018  •  Dissertation  •  1 826 Mots (8 Pages)  •  648 Vues

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Les dynamiques de l’engagement

Des études ont montré qu’aujourd’hui, plus de la moitié des 15-30 ans considère l’engagement politique dans un parti ou un syndicat moins significatif que les actions telles que les manifestations ou les pétitions. Les individus s’engagent désormais sous des formes très diverses, mais également pour des raisons très diverses.

L’engagement politique désigne l’investissement d’un individu dans une organisation, un mouvement d’idées ou un ensemble d’activités présentant un caractère politique. Cette notion implique une durée et une inscription dans le temps, une implication dans l’espace public. L’engagement politique dépasse la simple action bénévole car il engage des incitations individuelles ou le prolongement d’une pression communautaire. Cette notion d’engagement s’est élargie au fur et à mesure des années. Il ne s’agit plus uniquement d’action politique, mais aussi d’attitude. L’engagement peut par exemple désigner le fait de s’informer, de manifester un certain intérêt pour l’action publique, de véhiculer des images de la politique ou de s’identifier à une famille politique. Il existe différents niveaux d’engagement, pouvant aller du simple vote jusqu’au militantisme. Le militant se bat pour des idées, pour une vision de la société qu’il veut faire triompher. Il s’engage dans une action collective pour défendre une cause qui lui importe. Cette action collective résulte d’un processus de mobilisation collective, qui a pour but la défense d’un intérêt symbolique ou matériel d’un groupe. Cette action collective implique une intention consciente des acteurs qui y participent. L’engagement individuel de chacun va donner lieu à une mobilisation collective. Les individus prennent conscience qu’ils ont des intérêts communs à défendre, et que seuls ils ne seront pas en mesure de les défendre. L’engagement de l’individu résulte de différents chemins, différents choix, et différentes incitations : ce sont les dynamiques par lesquelles l’individu va se mobiliser pour la cause défendue. Préalablement à son engagement, mais aussi au cours de celui-ci, l’individu va être stimulé par ces dynamiques qui vont déclencher, conforter ou éteindre l’engagement de l’individu.

Nous pouvons alors nous demander ce que sont les formes de dynamiques qui vont caractériser l’engagement politique d’un individu dans une action collective.

Ainsi, dans un premier temps, nous allons analyser les dynamiques qui favorisent l’engagement de l’individu. Son engagement ne résulte pas uniquement d’un calcul rationnel dans lequel il évaluerait les coûts et les avantages afin de décider de s’engager ou non. L’individu est « incité » par sa socialisation à s’engager pour telle cause plutôt qu’une autre, mais aussi par un besoin de mise en cohérence personnelle entre ses pratiques et ses croyances. Dans un second temps, nous allons étudier les dynamiques qui structurent l’engagement de l’individu, à travers notamment la notion de carrière qui permet de comprendre le cheminement emprunté par un individu tout au long de son engagement.

  1. Les dynamiques favorisant l’engagement de l’individu

L’engagement de l’individu dans une action collective se fait pour des raisons et par des formes très diverses. Les théories rationalistes, selon lesquelles l’individu serait rationnel par nature et qu’il fonctionnerait selon un calcul coût-avantage, ont longtemps été mobilisées pour expliquer cet engagement. Cependant, elles ne sont pas suffisantes pour saisir les dynamiques qui poussent l’individu à s’engager. Des théories sont allées plus loin en prenant en compte la socialisation de l’individu qui peut favoriser ou non l’engagement.

  1. La théorie de l’acteur rationnel

Cette théorie a d’abord été développée par Mancur Olson dans l’ouvrage qu’il a écrit en 1956 : « Les logiques de l’action collective ». Il présente l’individu comme un acteur rationnel mu par un rapport coût-avantage. L’individu réaliserait ce calcul afin de maximiser ses avantages à des coûts moindres. Mais Olson va plus loin dans la réflexion. Il paraît alors évident que, lorsque l’individu prend conscience qu’il a des intérêts à défendre, il va s’engager pour les défendre puisqu’il est rationnel.

Mais cette vision comporte quelques limites. Si nous la comprenons au sens strict, alors elle présuppose que n’importe quel acteur peut anticiper et évaluer de la manière la plus optimale possible les coûts et les bénéfices d’une future action collective. Cependant, ce n’est pas une réalité puisque chaque individu est doté de capacités et de perceptions du monde social qui sont différentes entre chacun.

  1. La socialisation de l’individu

La socialisation de l’individu a été mise en avant par nombre de travaux. Sa socialisation joue un rôle sur sa possibilité à s’engager ou non. Pendant la socialisation primaire, c’est-à-dire celle de l’enfance et de l’adolescence, l’individu va construire sa personnalité et son identité sociale à travers les normes et les valeurs qui lui sont inculquées par la famille. Ce sont ces normes et valeurs qui vont prédisposer l’individu à pouvoir s’engager dans des causes.

Un rôle va également être joué par la socialisation secondaire, c’est-à-dire celle qui se déroule durant la vie adulte, dans les différents milieux sociaux fréquentés par l’individu. Elle va transformer, compléter, ou prolonger les normes et les valeurs que l’individu a intériorisées au cours de sa socialisation primaire. C’est cette socialisation qui va amener l’individu à choisir de s’engager pour une cause.

  1. Les dispositifs de sensibilisation

La socialisation de l’individu rejoint l’effet des dispositifs de sensibilisation. C’est une idée évoquée par Christophe Traïni lorsqu’il étudie la pratique du végétarisme comme l’engagement d’individus en faveur de la cause animale. Selon cette idée, l’individu avait des sensibilités préexistantes à la cause pour laquelle il s’engage. Celles-ci vont être activées, prolongées ou altérées par les dispositifs de sensibilisation. Les dispositifs de sensibilisation s’accordent avec l’expérience sociale de l’individu. Les rencontres et les interactions de l’individu vont être décisives puisqu’elles vont permettre l’activation des prédispositions affectives socialement construites.

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