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Le phénomènes des ligues des années 30

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Par   •  28 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 371 Mots (6 Pages)  •  702 Vues

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LE PHENOMENE DES LIGUES DES ANNEES 30 EST L’EXPRESSION DE QUELS COURANTS POLITIQUES ?

Sous la IIIe République, la droite conservatrice se présente sous deux formes, les ligues patriotiques et les droites républicaines, plus modérées.

Les ligues, durant les années 1930’ représentent majoritairement des mouvements d’extrême droite patriotiques et antiparlementaires, privilégiant un exécutif fort et une conception césariste du pouvoir et défendant les classes sociales moyennes et basses. Certaines sont nés des faits politiques clivants comme le boulangisme ou l’Affaire Dreyfus, mais la plupart ont vu le jour entre 1920 (la ligue de la République) et 1933 (le Francisme) et certaines perdurer jusque pendant le Régime de Vichy.

Ces phénomènes dont on a du mal à déterminer la nature et la source sont des phénomènes complexes qui méritent de s’intéresser au contexte historique et politique de cette époque caractérisée par la montée du fascisme en Europe. Beaucoup de ligues sont qualifiées de fascistes, pour tant on peut dater la naissance de certaines avant la montée du fascisme au Europe. D’autres se posent encore la question de savoir si les ligues sont la représentation du bonapartisme, du royalisme ou autres mouvements de droite. On peut donc légitimement se demander de quels courants politiques est l’expression du phénomène des ligues des années 30 ?

Le phénomène des ligues durant les années 30 renvoie à l’union d’anciens combattants qui vont, entre-autre, menacer l’ordre républicain, notamment durant l’épisode marquant du 6 février 1934. Les années 30 renvoient à cette période d’entre-deux-guerres caractérisées par une forte instabilité politique en Europe. On peut donc se demander à quels courants politiques de droite correspond le phénomène ligueur de l’entre-deux-guerres en France ?

Tout d’abord, les ligues des années 30, même si elles sont majoritairement le reflet de phénomènes extrémistes de droite, elles sont également un phénomène aux natures et ambitions plurielles. De plus, ce phénomène, s’il est souvent interprété comme l’expression du fascisme en France, est en réalité un phénomène qui puise principalement ses sources dans un contexte français antérieur et actuel.

  1. Le phénomène ligueur, une revendication majoritairement de droite

En effet, le phénomène ligueur peut être associé à des mouvements exclusivement d’extrême droite, toutefois, ces mouvements peuvent également être des formes de contestation de l’extrême gauche, ou des organisations tout à fait modérées.

  1. Un regroupement des valeurs de droite sous forme extrémiste

La plupart des ligues des années 30 sont qualifiées de mouvement d’extrême droite qui usent de la violence pour défendre la volonté antiparlementaire dominante au sein de ce phénomène. L’épisode du 6 février 1934 est l’illustration la plus marquante de ce phénomène. A cette date est organisée une manifestation antiparlementaire devant la chambre des députés où l’on retrouve une grande partie des ligues de cette époque dont L’Action française, qui s’appuie sur les camelots du roi (leur service d’ordre de mouvement), les croix de feu, les jeunesses patriotiques, la solidarité française ou encore le francisme. On y retrouve également des associations d’anciens combattants. Le phénomène mobilise les antiparlementaires face au limogeage de Jean Chiappe, le préfet de police de Paris impliqué dans une affaire de détournement de fonds organisée par Serge Alexandre Stavisky. Cet épisode, qui est le premier à faire couler le sang, depuis l’épisode de la Commune, a évoqué à l’unanimité pour la gauche de l’époque une incarnation du fascisme en France. Cette crise, si elle n’est pas reconnue par tout le monde comme tel, revêt toutefois le caractère violent des ligues qui vont faire virer cette manifestation à une émeute d’ampleur provoquant 15 morts et plus d’une centaine de blessés.

Les ligues, au-delà d’être un mouvement violent, ont également en commun un antisémitisme très marqué, qui se reflète également dans l’Affaire Stavisky puisque ce dernier était d’origine juive.

Dans son ouvrage Les droites en France paru en 1982, René Remond se demande dans le chapitre 8 à quel courant politique identifier la ligue L’Action Française. Cette ligue née en 1900 s’appuie à ses débuts sur un nationalisme fort que l’auteur qualifie de « nationalisme intégral » qui ne rejette pas au début le régime républicain. Toutefois, la ligue va trouver en Charles Maurras, un leader du mouvement. Celui-ci retient de ses voyages ce qu’il identifie comme une décadence nationale et va voir dans la monarchie, le seul régime capable d’assurer la grandeur nationale. Le royalisme, durement affaiblie par la mort du comte de Chambord, voit alors apparaître ce que l’auteur qualifie de néo-royalisme. Le parti se retrouve donc nationaliste et monarchiste, même si le premier l’emporte sur le second. L’Action Française se fera ainsi la synthèse des courants politiques de droites de cette époque en y ajoutant l’antiparlementarisme et l’autoritarisme commun au bonapartisme, le rejet des principes démocratiques de la droite traditionnelle et enfin l’anticléricalisme du courant orléaniste.

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