Magnus - Il ne retrouve pas son nom

MAGNUS -

Commentaire de texte, "Il ne retrouve pas son nom"

C'est à partir de 1984 avec Le Livre des Nuits (1984) que Sylvie Germain s'exerce en tant qu'auteure français, elle a depuis écrit divers œuvres telles que Les Personnages (2004),L'Encre du Poulpe(1998) ou bien encore Nuit d'Ambre (1987) et Magnus(2005). Elle gagnera ainsi le prix Goncourt des Lycéens en 2005 grâce à cette dernière oeuvre, s'inscrivant dans un contexte historique et présentant la vie d'un personnage en quête d'identité. En effet, dans l'extrait tiré de ce roman intitulé "Il ne retrouve pas son nom", nous sommes témoins de la quête identitaire que connaît notre héros Magnus et de la souffrance dont il est victime, qui se révèle importante pour retrouver la mémoire de ce dernier.

Il est vrai que notre héros, dans cet extrait est soumis à un cadre douloureux car les répétitions de "frappé"(Ligne 3) "frappe"(Ligne 33) ainsi que "frapper"(Ligne 30) nous donnent cette impression directe de violence appuyée par l'utilisation d'un vocabulaire rentrant dans le champ lexical de la souffrance : "par un coup, par un mal."(Lignes 3-4); "Des mots gifles"(Ligne 26); "caillots de sang"(Ligne 27). Cette souffrance est de plus répercutée physiquement sur Magnus : "Il a si froid qu'il en transpire, une sueur glacée cycle le long de son dos; une stalactite de sa nuque à ses reins. Une stalagmite de son ventre à sa gorge." (Lignes 36-39)

Cette souffrance l’amène d'ailleurs à se souvenir de proches à lui ("May, Peggy...(Ligne 50)) qui lui font ressentir une certaine douleur: "l'endolorissent de leur tristesse perdue." (Lignes 45-46)

De plus, à plusieurs reprises dans le texte, il frappe le sol à l'aide d'un bâton, sûrement pour défouler et faire sortir le mal qu'il ressent intérieurement : "Il se met à frapper le sol de son bâton"(Lignes 30-31); "Il frappe de plus en plus fort"(Lignes 33-34)

Magnus fait alors apparaître grâce ou à cause de la douleur des souvenirs, bons ou mauvais, cette souffrance l’amènera à réfléchir au sens de sa vie, à son but et en grande partie, à son identité.

En effet, notre héros connaît une période transitoire, il est complètement désorienté sur sa vie entière et en perd alors tous ses repères, ne se retrouvant plus lui même: "Il se sent frappé d'anonymat"(Lignes 3-4); "il ne retrouve pas son nom"(Ligne 1). Cette détresse est aussi reflétée par ses actions, "il arpente le vide" (Ligne 60); "Il titube" (Ligne 66) où la désorientation du héros est imagée par son trajet encore indéfini.

C'est dans cette recherche d'identité qu'il se rappellera des personnes qui ont été plus ou moins proches de lui, comme pour évoquer ses moments vécus au cours de sa vie, "il appelle à sa rescousse tous ceux et celles qu'il a connus, aimés" (Ligne 11-12); "Il ne veut plus entendre les noms exécrés de Thea et Clemens Dunkeltal" (Lignes 15-16) Ici des noms qui lui donnent une exacerbation car "puant le mensonge et le crime"(Ligne 18) mais aussi

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