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Le discours moral de la guerre

Commentaire de texte : Le discours moral de la guerre. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Mars 2014  •  Commentaire de texte  •  831 Mots (4 Pages)  •  877 Vues

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Une guerre peut être juste lorsqu’elle sert à défendre un état contre un agresseur. Elle peut aussi être juste lorsqu’elle permet de préserver la paix ou se libérer de l’oppression. Or, la guerre est un moyen immoral pour parvenir à des fins que l’on peut qualifier parfois de justes. L’idée d’un droit de conquête repose sur les passions et l’égoïsme d’un peuple. Le respect d’autrui est une valeur inaliénable, c’est la seule qui soit juste.

On distingue généralement trois grandes catégories pour les théories de la guerre juste. La première concerne la légitimité de l’entrée en guerre : il s’agit de ce que l’on nomme le jus ad bellum, ou le droit de la guerre. Dans la majorité des cas, on dira d’une guerre qu’elle est juste si, et seulement si, elle est défensive. On utilisera alors, ce qui peut être critiquable mais possède indéniablement une valeur pédagogique, une analogie entre le droit d’une personne à se défendre contre un agresseur et celui d’un État à se défendre contre toute attaque perpétrée sur son territoire ou sur ses citoyens. La question se complique quand il s’agit de penser la guerre dite préventive, lorsqu’une menace contre un État est si grande qu’elle peut être vue comme une forme d’agression. En d’autres termes, si un État peut se défendre contre un ennemi, il semble absurde qu’il soit obligé d’attendre que l’ennemi passe à l’action. Si tout semble indiquer que l’ennemi commettra l’agression, il est légitime de réagir avant qu’elle n’ait eu lieu. Mais tout n’est pas si simple. L’agression n’étant pas effective, puisqu’il s’agit d’une menace, qui sera en mesure d’en juger la gravité en toute impartialité ? On le sait, la thèse de la guerre préventive allait précisément mener les Américains dans le chaos de la guerre d’Irak.

La deuxième catégorie est celle du droit dans la guerre, ou le jus in bello. Il ne s’agit plus de penser la légitimité de la guerre en elle-même, mais celle de son déroulement sur le théâtre des opérations. Ce sont ici traditionnellement les militaires qui sont les premiers visés, puisqu’il importe alors de vérifier si leurs actes sont conformes aux codes moraux, aux règles d’honneur ou aux préceptes des conventions internationales, notamment en ce qui a trait au traitement des prisonniers de guerre. Cette partie du discours de la guerre juste doit en ce moment réviser en profondeur ses assises normatives et conceptuelles, car la guerre n’est plus menée entre deux groupes identifiables, notamment par leurs uniformes, comme en témoigne en ce moment la guerre d’Afghanistan. En outre, de nombreuses institutions indépendantes du pouvoir de l’armée, même si souvent engagées par elles, participent aujourd’hui aux combats, d’où la difficulté de penser l’affaire des mercenaires de Blackwater, en Irak, dans le cadre conceptuel du jus in bello.

La troisième catégorie est souvent ignorée par les chercheurs — du moins l’était-elle jusqu’ici. Il s’agit du droit d’après-guerre, ou du jus post bellum. Dans ce cas, les règles de légitimité concernent la sortie du conflit. Comment et jusqu’à quel point exiger réparation pour les crimes commis, par le déclenchement des hostilités et sur le champ de bataille ? Comment penser la distribution de la responsabilité, notamment pour des crimes de guerre

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