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Le Printemps Arabe

Mémoires Gratuits : Le Printemps Arabe. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2014  •  455 Mots (2 Pages)  •  682 Vues

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Peut-on dire que depuis 2011 le monde arabe est entré dans une ère nouvelle ? La réponse est affirmative. Que l’on se rappelle la rapidité avec laquelle l’étincelle de l’immolation de Bouazizi a embrasé l’ensemble des pays arabes. Des chefs d’État, jugés indétrônables, ont été déboulonnés. D’autres vacillent. D’autres encore tremblent sur leur piédestal et doivent, pour s’y maintenir, multiplier les promesses de réforme, distribuer subsides, emplois publics et faveurs.

Dans ces révolutions à la fois sociales et démocratiques, les jeunes (45% de la population arabe totale) ont été le fer de lance. Éduqués et moins éduqués, connectés ou non, dotés d’un courage étonnant, ils ont pris possession de l’espace public dans un lien fusionnel et dans un élan citoyen. Leur mobilisation est spontanée, civique, pacifique, suprapartisane, sans chef, sans encadrement. C’est pour cela qu’ils ont réussi l’impensable : se débarrasser de plusieurs dictateurs, chose que Ben Laden et consorts, avec toute leur violence aveugle, n’ont jamais réussi à réaliser. D’une certaine manière, par leur mobilisation collective et pacifique, les jeunes Arabes avaient déjà tué Ben Laden, politiquement et symboliquement, avant qu’il ne soit éliminé physiquement par les États-Unis. C’est sans doute un des acquis du printemps arabe.

L’autre acquis c’est « l’instinct de la liberté » (Meddeb, 2011). Et l’instinct de la liberté est contagieux, parce qu’il est au cœur des aspirations populaires les plus ancrées. Ces aspirations ont des causes profondes : une fatigue générale de régimes usés, vieillis, répressifs et prédateurs, un sentiment de honte et d’humiliation d’être gouvernés par des despotes sans envergure, et une impatience des jeunes face à une situation bloquée. C’est pour cela que le printemps arabe est vécu comme une fierté retrouvée, une révolution de la dignité. Le regard des Arabes sur eux-mêmes a changé. Soudain, même celui des autres est devenu plus attentif, plus attendri, presque empathique.

Par leur courage, les sociétés arabes ont démontré la vacuité et l’ineptie des thèses culturalistes sur la supposée « exception arabe ». Elles ont démontré la force des peuples lorsqu’ils se lèvent et brisent le mur de la peur. Elles ont apporté la preuve que si leur combat est national, leur identité collective est arabe. Ce qui se joue dans le monde arabe n’est donc pas seulement la démocratie à l’échelle des États, mais c’est l’indépendance à l’échelle de toute la région.

Naturellement les pays arabes sont aujourd’hui dans la phase de l’effervescence et, pour certains, dans la passion révolutionnaire et non dans la raison démocratique, et le passage entre les deux phases sera tortueux et par moments risqué. Risque de confiscation, de récupération, de détournement, de perversion. Et risque d’incertitude et de doute. Mais quels que soient les risques, les incertitudes et les hypothèques, le monde arabe ne sera plus le même

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