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Le Gaullisme

Fiche de lecture : Le Gaullisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Janvier 2022  •  Fiche de lecture  •  1 389 Mots (6 Pages)  •  400 Vues

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  1. Lou GOSSEAUME

Science politique

Résumé d’argumentaire

  1. Le mois de mai 1968 a eu des conséquences à la fois sociales, politiques et culturelles considérables. Cette période cruciale dans l'Histoire de la France amène à de nombreux travaux de recherche dont fait partie, entre autres, l'ouvrage « Le charisme en partage. Mai-juin 1968 chez les gaullistes » in Dominique Damamme, Boris Gobille, Frédérique Matonti, Bernard Pudal, dir., Mai-juin 1968, Editions de l'atelier, 2008. Brigitte Gaiti, qui a participé à cet ouvrage collectif, est professeur de science politique à l'Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne, elle est également membre du CRPS et du CESSP (Centre européen de sociologie et de science politique) et a écrit de nombreux articles dans la revue Politix dont elle est membre du Comité de rédaction depuis 1990. Le texte dont il est question relate la période de mai-juin 1968, moment de vive contestation et de revendications politiques, culturelles et sociales qui a amené à une grève générale et une succession de crises notamment entre le peuple et les institutions. il s'agit d'un ouvrage de science politique publié à Paris en 2008 soit quarante ans après cet événement marquant. C'est une étude politique portant le regard sur les institutions et notamment la figure du général De Gaulle, à l'époque Président de la République. La réflexion proposée dans le texte s’oriente sur plusieurs points, d’abord la question de la succession de De Gaulle et donc l’avenir du gaullisme, ensuite les principaux clivages centrés particulièrement sur les figures du général et de son Premier ministre, Georges Pompidou, s’en suit la période de « doute » et de faiblesse liée au charisme gaulliste et enfin, le déclin de De Gaulle et la reconversion de ce charisme.

        Le point de départ est une optique portée sur le coté des institutions publiques plutôt que la rue, historiquement plus privilégiée dans les travaux d’étude. Cette optique conduit à interroger la légitimité du pouvoir ainsi que potentiellement son usure sous le prisme d’un certain déclin du charisme gaullien liée à la fin probable du général. Le rôle des institutions est souvent défini comme subi et la « rue » est dominatrice tandis que les leaders et les dirigeants de l’opposition sont définis comme maladroits et opportunistes. La victoire de l’UDR (Union pour la Défense de la République) en juin 1968 clôt ce déclin gaulliste et traduit la reconversion du charisme gaulliste désormais détaché de la personne qui l’incarnait.

        Brigitte Gaiti étudie en effet ce charisme comme puissant à l’aube de mai 1968. Cependant, les institutions publiques semblent, dans la plupart des interprétations des travaux de recherche, passives et subissent la situation, laissant la domination au peuple. Or, Gaiti éclairci cette interprétation en explicitant leur rôle. Le terme d’ « usure du pouvoir » est souvent utilisé pour décrire ce déclin et cette passivité. Les institutions restent prudentes et oscillent entre plusieurs solutions : la fermeté, l’apaisement, tenter de négocier… cela amène à interpréter ces comportements comme une impression de paralysie. L’opinion publique se transforme alors en juge de ces comportements et en déduit la longueur des différentes carrières politiques. Les membres des institutions s’interrogent sur le retour du Premier ministre d’Afghanistan, sur le départ du général De Gaulle, sur la gravité de la situation et de la détermination de l’opposition, ce qui contribue à cette impression de paralysie et donc à l’interprétation en termes d’usure du pouvoir, autrement dit le déclin de la popularité gaulliste. Gaiti souligne le paradoxe entre attente du retour du charisme gaulliste tout en l’empêchant, ce qui amène à la mise de côté de De Gaulle avant son retour triomphal à la fin de la crise.

        La Une du Monde du 9 mai 1968 amène la question de la succession du général. Il était jusqu’alors perçu comme irremplaçable, dû à sa position quasi légendaire. Lors de la guerre d’Algérie, il était particulièrement libre et puissant, jusqu’à la dissolution de l’Assemblée Nationale en 1962, son charisme était à son apogée et sa popularité grandissante. Ainsi, le problème de succession ne se posait pas. Le lancement dans le Monde également d’une campagne pour l’adhésion à l’UDR par Robert Poujade contribue à l’enterrement de cette image de toute puissance. L’engagement gaulliste devient désormais plus raisonné que sentimentale. Cela se renforce par le départ de De Gaulle en Roumanie, il est alors éloigné de son Premier ministre Georges Pompidou, le clivage entre ces deux figures principales apparaît alors peu à peu. De Gaulle ne fait pas de déclaration publique, il défend une prise de position ferme tant dans son attitude que dans ses idées. A l’inverse, dès son retour en France, Pompidou fait de nombreux discours, passe à la télévision, ses discours sont salués par ses pairs et par la presse, il gère les différentes crises. Le départ de De Gaulle au moment du début de la crise est d’autant plus mal perçu par l’opinion publique et la presse tandis que lui pensant effectuer un retour triomphal comme à son habitude. La crise d’étendant, et le Premier ministre étant seul pour diriger les négociations, les clivages entre les différentes lignes d’action se creusent. Des oppositions apparaissent également dans les groupes gaullistes, certains groupes de gauche ont un rôle particulièrement actif et partisan. Beaucoup tentent de contacter De Gaulle en Roumanie afin qu’il prenne les mesures nécessaires. La puissance de l’opposition s’affirmant de plus en plus, la figure de De Gaulle s’inscrit comme en retrait et laisse la place à la concurrence autour de Pompidou.

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