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Le temps du Gaullisme triomphant (1958-1974)

Note de Recherches : Le temps du Gaullisme triomphant (1958-1974). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  20 Octobre 2013  •  2 910 Mots (12 Pages)  •  1 195 Vues

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Le temps du Gaullisme triomphant

(1958-1974)

Introduction

Appelé au pouvoir, le général de Gaulle, Président du Conseil de la IVème République, fait adopter par référendum de nouvelles institutions. Il est élu Président de la Vème République après la victoire des gaullistes aux élections de 1958. Sa tâche la plus urgente est de mettre fin à la guerre d'Algérie ce qui lui donne l'occasion de renforcer son pouvoir, entraînant l'opposition des partis politiques, défaits par les gaullistes aux élections de 1962.

Parallèlement, de Gaulle accomplit une oeuvre considérable, présidant à une expansion économique sans précédent, achevant la décolonisation et conduisant une politique extérieure d'indépendance nationale. Pourtant, dès 1965, les consultations électorales révèlent une certaine usure du pouvoir qui transforme en crise politique la crise sociale et morale de mai 1968, et débouche en avril 1969 sur la démission du générale. Son successeur, Georges Pompidou, laisse place dès 1972, après une phase réformatrice, à un raidissement conservateur.

L'installation de la Vème République

• Le gouvernement de Gaulle

Entre juin et décembre 1958 le général de Gaulle est Président du Conseil de la IVème République.

Le gouvernement constitué par le général de Gaulle après son investiture par l'Assemblée nationale, en juin, a tous les caractères d'un gouvernement d'union nationale. Toutes les grandes familles politiques y sont représentées par un nombre identique de ministres, et la plupart des dirigeants de la IVème République qui ont accepté le retour au pouvoir du général y siègent comme ministre d'Etat, le socialiste Guy Mollet, le MRP Pflimlin, l'indépendant Pinay. Non sans ironie le général de Gaulle souligne d'ailleurs ce trait de son gouvernement en déclarant lors du premier Conseil des ministres: "Messieurs, nous sommes au grand complet, il ne manque que MM. Thorez, Poujade, et Ferhat Abbas"

L'union nationale et la participation de tous les partis ne sont qu'une apparence

⇒ En réalité, ce sont les techniciens qui détiennent les postes clefs aux yeux du gouvernement, les politiques ayant un rôle essentiellement représentatif.

En dehors du Général de Gaulle, Président du Conseil, et l'écrivain André Malraux, ce sont des non-parlementaires qui sont aux Affaires étrangères (le diplomate Couve de Murville), à l'Intérieur (le préfet Pelletier), à la Défense nationale (le polytechnicien Guillaumat).

Outre l'affaire algérienne (que de Gaulle se réserve), le grand problème de ce gouvernement est la réforme des institutions. Rédigée par un groupe de juristes rassemblés autour de Michel Debré, ministre de la Justice et fidèle du général, discutée dans un comité ministériel où siègent les ministres chefs de partis, la Constitution est enfin soumise à un comité consultatif constitutionnel formé de parlementaires et placé sous la présidence de Paul Reynaud. Adoptée par le gouvernement le 3 septembre 1958, elle est symboliquement présentée à la nation le 4 septembre, date anniversaire de la proclamation de la IIIème République, à Paris, place de la République. Pour entrer effectivement en application, il lui faut être adoptée par le peuple, consulté par référendum à l'automne 1958.

• La mise en place des institutions de la Vème République

Le référendum constitutionnel a lieu le 28 septembre 1958. Tous les grands partis politiques, sauf le parti communiste, préconisent une réponse positive. A droite, seul Pierre Poujade appelle à voter "non". Mais c'est d'abord pour l'essentiel de la gauche que viennent les oppositions. D'abord, du parti communiste qui fait une vigoureuse campagne pour le "non". Ensuite, de minorités des partis ou des groupes de gauche qui se rassemblent dans l'Union des forces démocratiques (UFD); syndicalistes de la CGT ou de la CFTC, aile gauche de la SFIO conduite par Edouard Depreux, André Philip, Daniel Mayer, Alain Savary, Robert Verdier et qui fait scission pour constituer le Parti socialiste autonome (PSA), quelques radicaux qui suivent Pierre Mendès France, une partie de l'USDR derrière François Mitterrand, les chrétiens de gauche de la "Jeune République"...

Mais l'échec de cette coalition qui préconise un vote négatif est très net.

Le 28 septembre une écrasante majorité de votants -80%- approuve la Constitution qui fonde la Vème République.

En novembre ont lieu les élections à l'Assemblée nationale. Elles se déroulent non plus à la proportionnelle comme sous la IVème République, mais au scrutin d'arrondissement majoritaire à deux tours. La campagne électorale voit quasiment toutes les formations se réclamer du gaullisme, depuis les socialistes jusqu'au nouveau parti crée à l'occasion des élections, pour rassembler les différentes familles du gaullisme, l'Union pour la nouvelle République (UNR). Le scrutin de novembre, confirmant le référendum de septembre, constitue une lourde défaite pour les adversaires du gaullisme. Au premier tour, le parti communiste, avec 19% des suffrages, perd un tiers de ses électeurs, l'UFD ne recueille que 1% des voix, le poujadisme s'effondre. Les partis de la IVème République qui s'étaient ralliés au gaullisme stagnent (socialistes, MRP) ou s'effondrent (radicaux). En revanche, les modérés (22%) et l'UNR (20%) remportent un succès remarquable qui témoigne d'une forte poussée à droite de l'électorat. Ces indications du premier tour se trouvent amplifiées au second par l'effet du scrutin majoritaire qui favorise les grandes formations: l'UNR et les modérés constituent une forte majorité de droite, tandis que les autres partis sont réduits à un rang secondaire.

Preuve du nouvel équilibre des forces: l'Assemblée nationale, réunie en décembre 1958, porte à sa présidence le gaulliste Jacques Chaban-Delmas contre Paul Reynaud, cependant soutenu par le général de Gaulle, mais considéré par l'UNR comme un parlementaire traditionnel.

En décembre 1958 a lieu l'élection du Président de la République. La nouvelle Constitution dispose que celui-ci sera désigné, non plus par le Parlement mais par un collège de 80 000 notables

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