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La contradiction cosmopolitique

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Par   •  3 Octobre 2019  •  Commentaire d'arrêt  •  3 009 Mots (13 Pages)  •  369 Vues

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Faculté des Sciences sociales et politiques

Département de Science politique

POLI-D309 - Lecture de textes de science politique

Groupe : Cosmopolitisme(s)

 

La contradiction cosmopolitique 

Dans quelle mesure le cosmopolitisme actuel est-il dans une impasse à travers l’analyse arendtienne des Droits de l’Homme?

Travail présenté par

                Robin Verschelden

Responsable du groupe : Juliette Lafosse

Année d’étude : POLI3

2018-2019

Table des matières

Introduction        3

I.        Fondement normatif du cosmopolitisme contemporain        3

II.        Paradoxe des droits de l’homme        5

III.        L’impasse dans laquelle se trouve le cosmopolitisme moderne        6

Conclusion        7

Bibliographie        8

Règlement sur le plagiat        9

Introduction

« Le monde n’a rien vu de sacré dans la nudité abstraite d’un être humain »[1].

Commencer mon exposé par cette citation n’a rien du hasard. Effectivement, elle permet déjà de jeter les bases de mon argumentation en montrant que, selon Arendt, l’Homme  qui perd tout lien au monde commun, qui ne plus qu’un homme, n’a plus sa place dans ce monde. Arendt présente là le postulat que ce sont les qualités politiques qui constituent les conditions existentielles les plus fondamentales de l’humanité.

Ma question de départ peut paraitre sceptique voire sinistre mais il en n’est rien… En effet, par « dans quelle mesure » mon intention n’est pas de montrer « à quel point », ce qui serait dans ce cas perçu comme une impasse inévitable, mais plutôt de souligner « dans quelle proportion » le cosmopolitisme actuel est traversé par un problème normatif. Dans ce cas, il est tout à fait concevable d’en penser un autre fondement. Par une vision arendtienne des droits de l’homme, ce qui est plus d’actualité que jamais, mon but sera donc de montrer non seulement cette impasse mais aussi d’apporter une solution qui aiderait à imaginer un autre fondement normatif du cosmopolitisme.

Mon objectif principal n’est donc pas de relativiser ou même de critiquer l’idée du cosmopolitisme actuel mais bien de s’interroger sur sa fondation normative afin d’en penser une autre au vu des problèmes existentiels que présente celui-ci.

De ce fait, ma problématique centrale est de démontrer l’impasse du cosmopolitisme du fait que ce dernier veut faire abstraction de l’Etat par la force des droits de l’homme alors même que ces droits dits universels, inaliénables, quel que soit le droit en vigueur dans l'Etat où un individu se trouve, quelles que soient les coutumes au niveau local, liées à l'ethnie, à la nationalité ou à la religion, ces droits ont besoin de cet Etat pour exister.

Mon argumentation sera structurée d’abord par la présentation d’un des fondements normatifs essentiels au cosmopolitisme actuel (I). Ensuite, par la description de  l’analyse d’Arendt  concernant le paradoxe des droits de l’homme (II). Enfin, par la mise en relation de ces deux points afin d’en démontrer l’impasse existante (III). En guise de conclusion, et comme dit supra, je dégagerai une voie de réflexion concernant la possibilité de fonder le cosmopolitisme actuel sur une autre base que celle des droits de l’homme.

  1. Fondement normatif du cosmopolitisme contemporain

La volonté première du cosmopolitisme contemporain est d’ériger un ordre international totalement indépendant des Etats afin de faire collaborer le monde entier. En effet, le cosmopolitisme a pour but d’élaborer des actions pour l’ensemble des citoyens afin d’entremêler tous ces différents peuples que composent notre monde commun.

Cependant, pour organiser cet ensemble d’actions qui touchent tous les hommes il faut en quelque sorte définir un ordre juridique mondial dont l’Etat n’est en aucun point le départ. On serait donc d’abord citoyen du monde avant d’être celui d’un Etat. Pour cela, le cosmopolitisme contemporain doit pousser à l’édification,  entre autre, d’un sentiment commun apparaissant de règles et d’un droit international, c’es-à-dire des principes universalistes, dans l’optique de ne plus être captif des Etats.[2]

De plus, cette ambition nouvelle du cosmopolitisme a été clairement exposée par Jürgen Habermas. Effectivement,  il  faudrait une base juridique quasi-constitutionnelle pour faire ressortir des droits que tous les Hommes devraient se reconnaître réciproquement afin de pouvoir faire  sortir une conscience d'une société politique mondiale et commune.[3] De ce fait, on ne pourrait dépasser les limites de l'État que dans l’apparition d'une politique des droits de l'homme, qui pour le moment est la seule existante permettant d’assurer cette base juridique indispensable.[4]

En effet, le cosmopolitisme d’aujourd’hui est donc bien en quelque sorte un projet politique. Il réclame une organisation mondiale appuyée sur les institutions internationales qui garantissent les droits car constituant une base commune à tous les Hommes.  La conviction fondamentale du cosmopolitisme politique est donc bel et bien centrée sur les droits de l’homme car elle anime et fonde le  vœu d’une culture commune par le fait que seuls ceux-ci ont le pouvoir de rassembler tous les peuples sous les mêmes droits en délivrant de ce fait une égalité entre tous. Cette égalité se veut donc totalement indépendante des Etats et a besoin d’autres droits que les droits nationaux afin de respecter le principe d’égalité morale entre êtres humains.[5] En d’autres mots, cette réalisation politique se situe donc sur le plan juridique, en ajoutant un droit cosmopolitique (droit commun à tous les hommes en tant qu’ils sont des hommes, citoyenneté universelle).

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