LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

L’Etat Français détient-il le monopole de la violence physique légitime ?

Dissertation : L’Etat Français détient-il le monopole de la violence physique légitime ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2018  •  Dissertation  •  2 455 Mots (10 Pages)  •  2 285 Vues

Page 1 sur 10

Dissertation n°1 : Science Politique

Sujet : L’Etat Français détient-il le monopole de la violence physique légitime ?

        « Depuis toujours les groupements politiques les plus divers […] ont tenu la violence pour le moyen normal du pouvoir » affirmait Max Weber en 1919 dans Le Savant et le Politique. Cette affirmation se vérifiait déjà au 18ième siècle durant lequel les entraves à l’Etat étaient durement sanctionnées. C’est ce qui a légitimé l’emploi de diverses tortures comme l’écartèlement ou encore un peu plus tard la guillotine. Beaucoup plus récemment c’est le questionnement sur les sanctions corporelles qui ont suscité de nombreux débats mettant en question la domination de l’Etat dans le contrôle de la violence physique. Dans sa définition la plus répandue, l’Etat possède plusieurs institutions, il exerce son autorité à travers son gouvernement sur une population qui vit sur un territoire donné. Beaucoup ont donné une définition de l’Etat et de ses intérêts comme c’est le cas d’Adam Smith, d’Emile Durkheim ou bien encore de Max Weber. C’est sur la définition de ce dernier que nous nous baserons. Il dit en 1919 dans la même œuvre que précédemment que l’Etat est un « groupement politique qui revendique avec succès, dans l’application de ses règlements, le monopole de la contrainte physique légitime ». Le monopole auquel il fait référence et auquel nous nous intéresserons particulièrement ici est que l’Etat est le seul détenteur du droit à exercer la violence physique sur autrui. Il en serait en quelque sorte le régulateur, le grand chef. Ainsi, le fil conducteur de ce sujet sera donc de savoir si l’Etat Français détient ce monopole dont parle Max Weber. Outre cela, ce sujet pose aussi quelques questions. Peut-on encore dire que l’Etat a un monopole sur la violence physique alors que la notion de violence de nos jours n’est plus la même que celle employé à l’époque par Max Weber notamment sur le cas des châtiments. Nous serons donc amenés à voir dans une première partie que l’Etat a pour mot d’ordre la violence (I) puis dans un second temps nous traiterons de l’organisation de cette violence et verrons en quoi elle est contrainte, soumise à controverse (II).

  1. La violence physique : le mot d’ordre de l’Etat

La violence est le mot d’ordre de l’Etat pour diverses raisons que nous traiterons dans cette partie en voyant d’abord que cela permet de garantir la paix et la sécurité (A) puis nous verrons que c’est un moyen pour l’Etat d’imposer sa domination (B).

  1. Un moyen de garantir paix et sécurité

L’Etat est le seul à pouvoir utiliser la violence afin de garantir la paix de tous. Cela signifie que si on a un organe central qui a le pouvoir, qui domine son peuple, en outre qui possède un pouvoir commun fort, alors cet organe central doit être le garant de la paix au sein même de sa population mais aussi à l’extérieur de ses frontières. Et il apparait que le seul moyen d’y parvenir est que cet organe qu’est l’Etat possède le droit d’instituer, de recourir à la violence quand et si cela est nécessaire, qu’il possède le monopole de la violence physique et qu’il soit le seul à autoriser, à légaliser ou à punir l’utilisation cette violence afin de maintenir son autorité et la peur qu’il peut inspirer aux gens afin d’éradiquer la violence qui viendrait d’autrui. C’est ce que traduit Thomas Hobbes dans son œuvre Le Léviathan parut en 1651 où il dit que l’Etat est une nécessité anthropologique, c’est-à-dire que ce sont l’homme, ses pulsions qui vont lui assurer un pouvoir commun fort. Dans son œuvre il dit « L’homme est un loup pour l’homme » et le seul moyen de garantir la paix est la violence par détenue par l’Etat.

Le recours à la violence est aussi un moyen d’assurer la sécurité. En effet, au 18ième siècle on pense que ce qui a fait émerger l’Etat c’est la guerre. Pour Marx et Engels l’Etat se consolide autour de l’insécurité de la société. Les aristocrates et les plus riches ont peur de se faire voler leurs terres par les pauvres, par ceux qui n’ont rien ce qui provoque un sentiment d’insécurité que l’Etat va résoudre par la violence, par des condamnations, des démonstrations publiques de sa force. L’Etat va faire peur à ses habitants. Aujourd’hui le rôle de l’Etat, même s’il n’est plus centré sur la même histoire, reste de garantir la sécurité de ses citoyens et pour ce faire il a recours à la violence. Il va condamner ceux qui ont commis une faute grave, il va implanter des forces humaines de sécurité dans certains endroits. Tout cela a pour but de rassurer les citoyens et montrer qu’il détient le pouvoir d’exercer et d’instituer la violence là où il veut. C’est pourquoi en France, dans le cadre de l’Etat d’urgence, on a des dispositifs de sécurité lourd avec par exemple des militaires qui patrouillent dans les gares ou les lieux publiques.

  1. Un moyen d’imposer sa domination

L’Etat est le pouvoir de contrainte qui soumet la population à des normes formelles. Il a un pouvoir normatif, un pouvoir d’injonction. Il a le contrôle de la population à travers notamment l’imposition d’une fiscalité ou qui se traduit aussi par le contrôle des territoires. En effet, mettre en place cette fiscalité permet de créer une dépendance de la population envers l’Etat puisque cette fiscalité va notamment permettre de mettre en place les dispositifs de sécurité dont ont besoin, que réclament les citoyens. A l’époque des Rois, cela permettait aux armées d’exercer une pression sur la population pour qu’ils payent leur fiscalité qui servait ensuite à financer l’armée. C’est pourquoi selon Norbert Elias le monopole de la violence physique est inséparable de la fiscalité. Imposer une fiscalité aux citoyens à l’époque tout comme aujourd’hui c’est attester de sa supériorité, montrer que l’Etat est l’organe central, le pouvoir commun fort et qu’il intervient dans tous les domaines puisqu’il peut recourir à la violence.

La violence est aussi un moyen d’imposer sa domination car il dispose de moyens supérieurs au reste de la société. En effet, pour attester de sa puissance et pour assurer ses fonctions de garant de la paix et de la sécurité l’Etat dispose de moyens humains et matériels. En outre il dispose d’un gouvernement fort avec un chef de l’Etat qui est le chef des armés. Il dispose donc d’une armée, d’une police qui vont défendre le pays à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. L’Etat Français organise donc la violence notamment à travers le ministère de l’intérieur par exemple. C’est l’Etat qui décide via le recours au droit quand et qui peut exercer la violence. Les civils n’ont pas les armes, les chars ou bien les avions militaires et si la violence peut éclater lors de manifestations par exemple cela reste métrisable par l’Etat qui dispose de moyens nettement supérieurs aux civils.

...

Télécharger au format  txt (14.9 Kb)   pdf (94.7 Kb)   docx (16.8 Kb)  
Voir 9 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com