Comment l’artiste tient-il compte du temps ?
Documents Gratuits : Comment l’artiste tient-il compte du temps ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar totra24 • 20 Février 2013 • 3 544 Mots (15 Pages) • 1 688 Vues
Comment l’artiste tient-il compte du temps ?
S’il y a un concept éternel que les artistes représentent dans leurs œuvres depuis les débuts de l’art, c’est bien le temps. Le temps est une source d’inspiration pour les artistes, c’est grâce à lui que les peintures représentent des paysages d’automne, d’été, d’hiver ou de printemps, avec une certaine poésie. C’est grâce à lui que l’on représente les hommes à tout âge de leur vie, c’est par son écoulement que les techniques évoluent, que les pensées changent, etc. Les natures mortes dissimulent bien des symboles de la vie (fruits, tables, pain…) où se trouve des allégories de la mort (tête de mort) pour nous rappeler que l’on est mortel (également présent avec les memento mori) et de profiter de tout cela car tout a une fin. Mais, l’art est également un témoin du temps, les tableaux, les livres, les sculptures façonnent notre histoire et sont par voie de conséquence des témoins de notre vie, de nos cultures. L’art est le reflet de notre société.
« Un artiste est un individu faisant une œuvre, cultivant ou maîtrisant un art, un savoir, une technique, et dont on remarque entre autres la créativité, la poésie, l'originalité de sa production, de ses actes, de ses gestes. Ses œuvres sont source d'émotions, de sentiments, de réflexion, de spiritualité ou de transcendances », et « Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le changement dans le monde », définitions selon Wikipédia. L’homme de par sa nature tient, de manière naturelle, compte du temps. Cependant est-ce que le temps échappe à l’artiste comme il échappe à l’homme. L’artiste a-t-il le moyen de capturer le temps ou du moins l’utiliser ? Comment l’artiste tient-il compte du temps ?
Le temps, d’une manière générale accompagne l’art. Mais ce lien entretient un degré de proximité variable. En effet on peut considérer le temps de bien des manières ; d’une part il peut être un élément contextuel, comme la météo, l’horloge qui tourne, le temps de l’Histoire ou encore le compte pour enfant avec le traditionnel « il était une fois ». D’autre part, le temps dans l’art peut être un outil de distorsions, d’inspiration, de continuité narrative (comme les flash-backs). Et enfin le temps arrive à échapper aux mains de l’artiste et de l’œuvre.
Ainsi les artistes ont la possibilité d’exploiter le temps comme ils le désirent, et donc en tenir compte. Lors de la création de l’œuvre l’artiste peut utiliser le temps comme repère, pour que le destinataire en retienne un contexte. Au cinéma comme en littérature, les œuvres peuvent recourir à l’immersion du spectateur dans un récit.
Certains films ou œuvres littéraires restituent l’Histoire de sorte à coller le plus possible à la réalité. Exemple du film Royal Affair (qui raconte comment le Danemark a failli basculer sous le joug de la révolution, aux prémices du siècle des lumières.) D’autres ne font que narrer un récit fictionnel basé sur une période historique précise. Comme le célèbre ouvrage de Victor Hugo, « Les misérables » racontant la vie d’un personnage avant la révolution française, ou encore au cinéma le film de Quentin Tarantino, « Inglorious Basterds », dont la fiction raconte que Hitler est assassiné à la fin. Dans un genre plus commun on retrouve beaucoup d’œuvres cinématographiques dont la fiction ne précise aucune temporalité, mais les éléments du décor correspondent à une époque. Différence qui se voit entre deux films de deux époques différentes. Si on prend un film comme « Un éléphant ça trompe énormément » et « Bienvenue chez les ch’tits » on voit bien que le film a inscrit son récit dans l’époque actuelle et non dans un contexte historique précis. En dernier lieu, on retrouve des Histoire de films et de livres se situant hors du temps. L’histoire narre un récit qui dépasse la réalité comme dans « Le seigneur des anneaux » ou encore « Star Wars » où les repères se mélange entre éléments du moyen-âge (chevaliers, armures, épée, etc.) et légende (lutins, dragons, elfes, etc.). Le réalisateur/écrivain choisi d’utiliser des codes temporels et des éléments de fiction pour emmener le spectateur dans une autre temporalité et même dans un autre monde.
De la même manière La publicité adopte cette proximité avec le temps. Celle-ci utilise des codes propres à certaines époques pour toucher un public visé. Les publicités utilisent des références pour que les destinataires s’identifient au sens de celles-ci, et cela parce qu’elles sont hétérogènes et se détachent d’un quelconque contexte historique ou géographique. La publicité participe à un éclatement du temps car elle est intemporelle, et ne consiste qu’à toucher la sensibilité de chacun au travers d’une icône ou d’un symbole. Tel est le discours de Geneviève Cornu dans « le théâtre de la publicité : le temps mis à plat », elle dit en effet : « L’image publicitaire suppose une sorte de flou culturel, d’imprécision géographique et historique […] On peut trouver dans une même affiche des images inspirées par l’Egypte, l’enfer, l’allusion simultanée à la fondation et à la destruction de Rome […] le tout réactualisé à travers le produit à vendre : un jean, une savonnette, un parfum… ».
En peinture, le rapport que l’artiste entretient avec le temps apparait plus tardivement dans l’histoire de l’art. En effet au début de l’art pictural, la peinture ne passe que par le mimétisme. En Egypte ancienne la volonté de tous représenter de manière précise mais pas réel était lié à la pensée magique, selon laquelle il fallait que tous ce qui était représenté aillent dans l’au-delà pour continuer de servir leur pharaon. Cette pensée magique perdurera jusqu’au moyen-âge avec une différence notable, qui est que le moyen-âge cherchait à représenter les épisodes du Christ, la peinture était donc un moyen de raconter une histoire aux illettrés, avec cette question : « comment rejoindre la vie éternel ? ». La représentation du Christ a été privilégiée par les Papes, car la peinture était un message suffisamment clair pour qu’elle soit comprise de tous. Ainsi la peinture avait un rapport au temps qui contenait un but narratif.
Puis en musique, certains artistes s’en sont servis pour accompagner l’œuvre. Nous pouvons directement penser à Vivaldi, qui, dans « les quatre saisons » émet simplement de par le titre un contexte qui va conditionner l’œuvre. De cette manière, l’auditoire va se mettre dans le contexte d’une écoute sur les saisons de l’année, et piocher des
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