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Pandok Medja en Indonésie

Étude de cas : Pandok Medja en Indonésie. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  22 Septembre 2016  •  Étude de cas  •  2 147 Mots (9 Pages)  •  698 Vues

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J’ai eu l’opportunité dans ma vie de beaucoup voyagé et par ce fait même d’être en contact avec plusieurs autres cultures. L’expérience la plus enrichissante et marquante sur le plan personnel et culturel fut ma mission d’aide humanitaire à Pandok Medja en Indonésie. Dans le cadre de ce programme à but non lucratif j’ai, sur une période de huit mois, été jumelé à des homologues indonésiens. Au cours du temps nous avons eu l’occasion d’échanger beaucoup et d’apprendre les uns de l’autre cependant, ce fut un long et ardu processus avant de pouvoir seulement établir les bases suffisamment solides et propices à une communication productive.

Pour bien saisir toute la complexité et la fragilité de ce processus qui semble a priori simple et banal, il faut comprendre que lorsque l'on parle de communication interculturelle, on parle inévitablement de valeurs culturelles. Induit consciemment ou non, ces valeurs sont à la base de pratiquement tous nos comportements et réactions. Bien certainement, les valeurs défendu par chaque membre d’une société vari d’un individu a l’autre mais habituellement, du fait que tous vivent sensiblement les mêmes réalités sociales, une majorité valorisera les mêmes valeurs devenant ainsi une valeur dite culturelles. C’est en quelque sorte le filtre, les lunettes au travers lesquelles nous percevons et évaluons les attitudes et actions des autres. Maintenant imaginez-vous toute la délicatesse nécessaire pour éviter les conflits ou les malentendus quand en plus de ne pas parler la même langue votre interlocuteur n’a pas les mêmes repaires et valeurs culturelles.

Par exemple, je me souviens d’un jour alors que je disputais un match amical de soccer avec des collègues de travail local en Indonésie, après qu’un des membres de mon équipe ait marqué un point j’ai couru vers lui pour lui faire une accolade typique à la célébration sportive telle qu’on la connaît en occident, en le soulevant de terre et en le tournant sur place dans mes bras. Cela faisait près de trois mois que je faisais partis de cette communauté j’avais eu quelques hauts et des bas, mais cependant je commençais à m’y sentir très bien et surtout intégré. Pourtant les deux équipes se sont ruées vers nous pour essayer de nous séparer lui et moi. Sur le moment je ne comprenais pas ce qui se passait croyant qu’ils se joignaient eux aussi à la célébration, ce n’est qu’après quelques instants que je réalisai qu’ils croyaient que j’étais en train de me battre avec mon coéquipier.

J’étais stupéfié car j’avais réussis à tisser des liens presque fraternels avec cette communauté de jeunes musulmans et jamais je n’aurais pu envisager de créer un tel émoi en agissant ainsi. Les deux équipes avaient commencé à se bousculer eux aussi dans l’excitation du moment. Une des choses qui m’avait particulièrement marqué lors de mes débuts dans la communauté était leurs coté extrêmement tactile et chaleureux entre leurs compatriotes du même sexe. Des choses tel que se prendre la main, s’enlacer, se toucher les cuisses ou se faire la bises étaient pour eux signes de respect, d’intégration et de politesse, chose qui est moins commune ici ou que les gens ne feront que si ils ont des liens étroit avec l’autre personne. J’avais donc présumé qu’il serait acceptable d’agir ainsi, mais je ne savais aucunement que soulever une personne de terre est pour eux un signe de domination, de manque de respect et de provocation. En quelques secondes j’étais passé d’un sentiment d’intégration à celui de confusion et ne pouvais me résoudre à ce qu’un geste aussi anodin et qui se voulait pacifique et amical soit interpréter de façon aussi agressive et irrespectueuse.

J’ai tenté par toutes les mesures du possible de m’excuser pour ce malentendu mais la plus part des personnes présente à la partie ce jours-là ne parlaient que très peu, sinon pas, l’anglais. Pour me faire comprendre j’ai donc par reflex, pris la personne dans mes bras et essayé de la consoler et lui donnant de douces tapes dans le dos. Certains se sont alors mit à rire avant que celui-ci me repousse poliment et quitte la partie. Les autres reprirent le match comme si rien ne c’était produit. J’ai cru alors bon de laisser faire et de continuer croyant qu’il ne voulait qu’un peu de temps pour laisser passer les émotions.

Le lendemain alors que j’étais au centre d’action en prévention des maladies infectieuses ou je travaillais comme volontaire, mon superviseur est venu me voir me demandant si je pouvais bien l’accompagner visiter le chef du village. Il faut savoir que la culture de Pandok Medja est très collective et riche. Les informations y circulent considérablement rapidement et il rare qu’un incident se produit sans faire échos et attirer l’attention du reste de la communauté. Quand un conflit survient le chef de quartier, habituellement aussi responsable de la mosquée et des activités qui s’y déroule, intervient et tente de régler la problématique immédiatement pour ainsi éviter le remous et la détérioration du forts tissus social qui unit la communauté, mais dans le cas présent puisque celui-ci ne parlait que très peu anglais et qu’il s’agissait de diplomatie c’est au chef du village ainsi que plusieurs autres chefs de quartier, en tout une dizaine d’homme, à qui j’ai dû faire affaire.

Sur le coup, j’étais abasourdi comment un geste, selon moi et dans le moment, aussi négligeable pouvait prendre des proportions aussi absurdement grande. On me demanda alors de développer sur les évènements et on me fit comprendre que les excuses que j’avais offert sur le moment avait été perçus comme une provocation supplémentaire. Je ne le savais pas à ce moment, mais consolé un autre homme en le prenant dans ses bras pour des cas mineurs comme celui-ci peut être interprété comme une attaque à sa virilité et une démonstration de supériorité en le ridiculisant. Le Canada étant une société a la culture très individualiste, où habituellement les gens ont tendance à régler leurs différends seulement avec la ou les personnes directement concernés, je trouvais infantilisant de me retrouver devant autant de individus. J’avais ce sentiment d’intrusion et d’attaque à ma maturité et ma capacité d’adaptation, comme un enfant qu’on oblige à s’excuser devant un autre enfant pour c’être mal comporté. Ébranler par les proportions que prenaient les choses, j’ai offert des excuses sans véritablement réaliser pourquoi et accepté de fumer une cigarette, même

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