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Printemps Arabe

Dissertation : Printemps Arabe. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2014  •  1 099 Mots (5 Pages)  •  1 084 Vues

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Le « printemps arabe » n’a pas dit son dernier mot

Trois ans après le début d’un mouvement qui a emporté les dictatures de MM. Zine El-Abidine Ben Ali, Hosni Moubarak et Mouammar Kadhafi, la contestation dans le monde arabe, menacée par les ingérences étrangères et par les divisions confessionnelles, cherche un second souffle. Si la Syrie vit le pire des scénarios, la Tunisie confirme que l’aspiration à la citoyenneté et la recherche de compromis peuvent déboucher sur des avancées réelles.

A ses débuts, le « printemps arabe »a fait voler en éclats les préjugés occidentaux. Il a mis à mal les clichés orientalistes sur l’incapacité congénitale des Arabes à concevoir un système démocratique et ébranlé la croyance selon laquelle ils ne méritaient pas mieux que d’être gouvernés par des despotes. Trois ans plus tard, il s’est obscurci. Les incertitudes restent entières quant à l’issue du processus, qui entre dan sa quatrième phase. La première étape, achevée en 2011, vit déferler une gigantesque vague de revendications concernant la dignité et la citoyenneté, nourrie de protestations massives et spontanées. L’étape suivante, en 2012, fut celle d’un repli des luttes sur leur contexte local et de leur ajustement à l’héritage historique de chaque pays. Simultanément, des forces extérieures commencèrent à réorienter ces conflits dans des directions plus périlleuses, conduisant les peuples dans la situation qu’ils connaissent aujourd’hui. L’année dernière, on a donc assisté à une troisième phase, marquée par l’internationalisation et par l’ingérence de plus en plus agressive des puissances régionales et occidentales. La focalisation sur les rivalités entre sunnites et chiites s’est généralisée à tout le Proche-Orient, poussant chaque Etat et chaque société à se polariser sur l’axe des identités confessionnelles. L’antagonisme entre islamisme et sécularisme s’est durci à grande échelle. Le danger vient de ce que les rivalités géopolitiques et les tensions religieuses l’emportent sur les spécificités de chaque pays et semblent réduire les acteurs locaux à des marionnettes aux mains de puissances étrangères. La comparaison entre la Syrie, Bahreïn, l’Egypte et la Tunisie révèle un spectre multicolore d’influences internationales. Dans les deux premiers pays, les interventions extérieures ont attisé la guerre civile et galvanisé les franges les plus radicales des insurgés. En Egypte, le soutien occidental à la politique autoritaire du nouveau régime a laminé les motivations démocratiques initiales. Seule la Tunisie paraît engagée sur une voie prometteuse, dans la mesure où elle reste relativement épargnée par les affrontements géopolitiques, religieux et idéologiques qui ont balayé la région. Dans chacun de ces pays, toutefois, le« printemps arabe » a laissé l’empreinte indélébile d’une mobilisation populaire dans laquelle les citoyens ont pris conscience de leur force. Il a ouvert des espaces de contestation que l’Etat ne peut plus refermer qu’au prix d’une répression politiquement coûteuse. Si incertain que soit l’avenir, l’ordre de fer qui prévalait auparavant s’est bel et bien effondré. En Syrie, la guerre est née d’un mouvement de désobéissance civile rapidement transformé en soulèvement populaire de grande ampleur. La réaction brutale du régime aux premières alertes a échoué à intimider les manifestants, mais elle a amorcé un cycle dévastateur de protestations et de répression. Si l’appareil militaire du président Bachar Al-Assad a vite anéanti l’espoir d’une révolution pacifique, ce sont les calculs géopolitiques

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