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Modèle de vote écologique

Fiche de lecture : Modèle de vote écologique. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  1 721 Mots (7 Pages)  •  902 Vues

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I/ le modèle écologiques du vote

Dans « Paysans de l’Ouest », 1960, Paul Bois démontre que les comportements électoraux dans le monde rural, son étude porte sur la Sarthe, peuvent se comprendre en faisant référence au passé du territoire.

Les événements qui se sont déroulés lors de la Révolution française permettent toujours d’expliquer la différence d’orientation électorale à l’intérieur d’un même département entre les habitants d’un canton de l’Ouest qui votent massivement à droit et ceux du canton du Sud-est qui préfèrent la gauche.

Contrairement à Siegfried, il ne pense pas que ce contraste politique provienne des différences dans le régime de la propriété foncière et de la façon dont la terre est exploitée.

Pour lui, la vente des biens ecclésiastiques en 1791 est la clef de compréhension de cette division électorale.

Les paysans des cantons de l’Ouest ont pu acheter des terres plus fertiles et constituer une société très homogène (sans bourgeois, très citadine, avec des artisans ou des marchands) très hostile à la Révolution.

Au contraire, dans les cantons du Sud-est, les terres sont moins riches, ce qui favorise une hétérogénéité socioprofessionnelle plus propice à l’acceptation de la Révolution et aux « idées nouvelles ».

Conclusion :

A partir du cas de la Sarthe, Paul Bois réintroduit donc l’histoire en expliquant la structuration des attitudes politiques par l’existence d’un événement fondateur, d’un traumatisme historique (la Révolution Française).

Les études de Siegfried et Bois s’intéressent à une France rurale qui, il est vrai, s’est largement maintenue jusque dans les années 1950. Mais qu’en est-il aujourd’hui du lien entre territoire et préférence politique ?

Globalement, on observe un processus de déterritorialisation des opinions politiques. Pour autant, les politologues continuent d’être attentifs à la distribution géographique des votes. La cartographie des résultats électoraux permet de localiser les préférences partisanes, d’identifier la régularité de leur expression et de saisir le contexte favorable à leur émergence.

II/ Les modèles psychosociologiques du vote

C’est aux USA qu’émergent les premiers modèles qui vont tenter de comprendre, de savoir comment les électeurs font leur choix au moment des élections. Leurs méthodes d’investigation sont des données individuelles.

A) L’école de Columbia

« Une personne pense politiquement comme elle est socialement. Les caractéristiques sociales déterminent les caractéristiques politiques ».

Paul Lazarsfeld, Bernard Berelson et Hazel Gaudet.

« The people’s choice : How the voter makes up his mind in a presidential campaign, Columbia University Press », 1944.

Paul Lazarsfeld, Bernard Berelson et Hazel Gaudet rendent compte du comportement et des choix électoraux à partir des appartenances sociales des électeurs.

Leur étude porte sur les campagnes électorales et l’influence des médias ; elle conclue en l’absence de leurs effets en dehors de l’activation de préférences préexistantes.

Ils interrogent à sept reprises un échantillon de 600 électeurs d’un comté de l’état de l’Ohio durant la campagne présidentielle de 1940.

La campagne électorale serait d’un impact limité sur les électeurs (théorie des « effets limités » des médias). L’effet majeur de la campagne est la consolidation des préférences partisanes, et non la conversion.

Les messages « reçus » sont doublement filtrés :

Par les « leaders d’opinion » des groupes primaires d’appartenance

Par un phénomène d’exposition et d’appropriations sélectives.

Le choix est effectué bien avant la campagne et les attitudes politiques sont stables, s’expliquant par le milieu social, culturel et économique.

L’appartenance à des groupes permet de prévoir tendanciellement les comportements électoraux.

Le statut économique et social, la religion et le lieu de résidence sont les variables les plus discriminantes.

L’appartenance aux zones rurales, à la religion protestante et aux couches aisées de la population est fortement corrélée avec un vote républicain.

Les zones urbaines, la religion catholique et l’appartenance aux groupes moins favorisés conduisent plus fréquemment à un vote démocrate.

Au final, l’électeur ne porte pas une grande attention à la politique qui est toujours filtrée selon des prédispositions sociales.

Loin d’être le citoyen éclairé présenté par le modèle démocratique, l’électeur « choisirait » son vote en raison de certains attributs sociaux : niveau socio-économique, lieu de résidence et appartenance religieuse. Outre que le choix électoral ne relèverait pas directement d’une décision individuelle, les travaux de l’école de Columbia concluent à la faible influence des médias sur les décisions électorales.

B) Le paradigme de Michigan

« Comme l’acheteur d’une automobile qui n’y connaît rien aux voitures sinon qu’il préfère une marque donné, l’électeur qui sait seulement qu’il est démocrate ou républicain réagit directement à son allégeance (partisane) ».

Angus Campbell, Philip Converse, Warren Miller et Donald Strokes, « The American Voter ». New-York : Wiley

En portant le regard sur l’électeur plus que sur le groupe, c’est l’identification partisane qui est au cœur de leur démonstration.

Ils mènent des enquêtes pré et post électorales d’envergure nationale entre 1948 et 1956 pour comprendre les attitudes politiques des électeurs.

La clé du comportement électoral est la dimension psychologique d’attachement affectif à un parti qui devient « l’identification partisane ».

On parle de modèle « psychosociologique » car le vote s’expliquerait par une sorte de « croyance absolue » dans une formation politique, généralement héritée dès l’enfance et particulièrement stable.

Dès

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