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La Russie

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Par   •  3 Avril 2013  •  1 636 Mots (7 Pages)  •  764 Vues

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En mars 2000, lorsque Vladimir Poutine est élu il déclare « La démocratie, c'est la dictature de la loi », en 2012, réélu, il affirme que « Plus l’Etat est fort, plus l’individu est libre. ». Ces affirmations amènent à réfléchir sur le caractère prétendument démocratique de la Russie, jeune démocratie d’à peine 10 ans où l’apprentissage des libertés est hésitant.

La constitution de 1993 en Russie, née d’un putsch emblématique coup de force du président contre le Soviet suprême, qui constitue l’apogée du césarisme et le point de départ d’une nouvelle phase politique, consacre un régime présidentiel avec une véritable concentration des pouvoirs ainsi qu’un caractère césariste, véritable dérive monarchique. La primauté présidentielle est désormais constitutionnelle et le caractère présidentialiste du régime ne fait que se renforcer par la suite. Le nouveau régime russe est aujourd’hui souvent décrié, dénoncé comme autoritaire de par son manque de pluralisme et de politique et d’opinion, pourtant apanages de la démocratie.

Le pays, entre héritage du tsarisme et de l’URSS connait une personnalisation importante du pouvoir ainsi qu’une démocratie contrôlée, où les libertés se gagnent au compte gouttes.

Ainsi la société russe est duale, entre un désir de renouveau de la grandeur russe, symbolisée par un pouvoir concentré aux mains d’un leader charismatique comme Louis Bonaparte en son temps, et un désir de consolidation démocratique.

Est-ce que le présidentialisme du régime est compatible avec l’apprentissage de la démocratie par la société russe ?

Le régime politique russe inscrit le pouvoir aux mains d’un seul, permettant ainsi un ultra personnalisation du pouvoir ainsi qu’un véritable contrôle de la société (I), qui pêche par son manque d’expérience démocratie, le pays étant en transition : entre nostalgie d’une grandeur « à la russe » et un désir de s’émanciper d’un état aux méthodes pour le moins autoritaires (II)

Partie I : Un régime présidentialiste qui consacre le pouvoir aux mains d’un homme...

A) Un régime présidentiel que l’on pourrait qualifier de « césariste »…

La constitution Russe est née de la crise constitutionnelle de 1993, un putsch césariste, pour une démocratie césariste. Cette dernière consacre un régime ambigu, plus césariste que présidentiel avec comme personnage central du régime, le président de la fédération : un chef d’état qui dirige la Nation. Ainsi le président participe de l’initiative législative, il dispose de sa propre administration - rappelant ainsi la chancellerie privée des tsars- concurrente de son gouvernement. Par exemple il peut consacrer la censure d’une loi adoptée en seconde lecture. On peut donc parler de résurgence du « gouvernement par oukase », qui était dans l’empire russe une proclamation du tsar qui avait force de loi, dorénavant selon la constitution c’est un décret présidentiel ayant force de loi également mais ne pouvant modifier l’application de lois existantes.

Ce régime, césariste est caractérisé par un exécutif fort dominé par un chef politique au leadership charismatique avec face à lui, des institutions parlementaires faibles, voire quasi inexistantes et une démocratie « dirigée » ou le pouvoir et concentré et les libertés limitées.

Outre la dimension césariste du pouvoir exécutif en Russie et la faiblesse du pouvoir représentatif qui en résulte de fait, le pluralisme politique est peu développé en Russie avec une fragilité des partis politiques et de la société civile, peu institutionnalisée. Si l’on y trouve l’élément essentiel d’une démocratie de masse : des élections, encadrées par un droit électoral et des commissions électorales, sur lesquelles règne un oligopole détenteur de toutes les ressources, constitué par les administrations (présidentielle et régionales) et les oligarchies industrielles et financières, néanmoins les élections sont un marché considérable. De plus les médias jouent un rôle considérable dans l’élections ainsi que le lobbying certes, moins institutionnalisé que dans les démocraties occidentales et rôle des partis politiques est limité à l’élection, rendant plus dure encore l’instauration du pluralisme de par le manque de structure des partis au niveau national.

B) … Permettant la personnalisation du pouvoir à outrance

L’hyper médiatisation de Poutine en Russie, entre mise en scène quotidienne et contrôle des médias (par le biais du Kremlin) ne consacre pas, au sein de la société d’un réel pluralisme des opinions. Car si tous les médias ne sont pas au service du gouvernement, la Russie se prétendant démocratie, les médias dissidents sont néanmoins marginalisés ne serait-ce que par la barrière à l’entrée de l’argent.

On peut donc parler de dérive monarchique avec un président rappelant Nicolas 1er qui consacrait en son temps un régime répressif fondé sur l’ordre et la discipline militaire avec une personnalisation important du pouvoir. De pus, l’insinuation de la dérive monarchique s’observe en Russie avec une certaine hérédité du pouvoir avec Dimitri Medvedev en héritier de la couronne de Poutine, (ou Poutine dauphin de Boris Eltsine) consacrant un « Tsar à deux tête »et permettant à Vladimir Poutine d’allonger son mandat. Ce déséquilibre et cette hiérarchisation des pouvoirs avec une Douma soumise

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