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Pourquoi La Russie Soutient-elle Damas ?

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Par   •  21 Décembre 2012  •  2 385 Mots (10 Pages)  •  895 Vues

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Introduction

Le soulèvement en Syrie qui commence en 2011 et se prolonge encore en 2012, a débuté par des manifestations sociales et politiques vers le mois de mars 2011, c'est-à-dire trois mois après le début du climat révolutionnaire surnommé « Printemps arabe ». Alors que le printemps arabe s’étend à tout le Moyen-Orient, le régime de Damas prend d’intenses mesures de prévention, maniant la carotte et le bâton en alliant répression et tentatives d'apaisement.

Le pouvoir réprime dans le sang ces manifestations, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés selon Human Right Watch qui parle de véritable massacre. Des dizaines d’opposants, armés ou non, sont arrêtés. À partir du 25 mars, malgré la répression et des concessions du gouvernement, le mouvement s'étend à toutes les principales villes du pays.

C’est dans ce contexte que les Nations unies via son conseil de sécurité se saisissent du dossier pour adopter une résolution condamnant le régime de Damas et autorisant éventuellement une intervention armée aux façons irakienne et libyenne sur la base d’un droit d’ingérence dit humanitaire controversé et son corollaire du principe de protection des civils.

Devant la recrudescence de violences du régime bassiste face à une opposition dite syrienne, les pays occidentaux et du golfe prennent l’initiative d’introduire en octobre 2011 et en février 2012 deux projets de résolution devant le conseil de sécurité pour condamner le régime de Bachar Al- Assad. Cependant, la Russie et la Chine opposèrent leur droit de veto "En affirment que plus de temps et de patience devraient être consacrés à dégager une solution politique à la crise syrienne, épargnant ainsi au peuple syrien de nouveaux troubles et victimes".

Depuis, ces deux pays surtout la Russie avec l’élection de Vladimir Poutine à la présidence n’avait cessé de prôner le dialogue et le règlement pacifique dans le conflit syrien en bloquant toute initiative occidentale permettant une intervention militaire comme à la libyenne ou à l’irakienne malgré leurs conséquences désastreuses flagrantes sur ces pays.

En tant qu’étudiants et chercheurs en Relations internationales, l’intérêt de ce sujet est d’une importance incommensurable dans la mesure où il nous fait penser à un retour à l’ordre de la bipolarité et surtout à la nouvelle reconfiguration de la politique internationale entre les grandes puissances.

Ainsi, on sera dans l’obligation de se poser certaines questions parmi lesquelles : « pourquoi une telle position de la diplomatie russe sinon un tel soutien russe envers le régime désavoué de Damas » ?

Pour répondre à cette problématique, nous allons traiter le discours officiel russe d’une part et les intérêts sous-jacents russes d’autre part dans le conflit syrien en tenant compte bien sur que l’explication n’est pas justification.

Ainsi, notre plan sera articlé de la manière suivante :

I- Discours officiel de la diplomatie russe

A- Principe de non ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat

B- Exemple libyen

II- Realpolitik derrière le discours politique

A- Ambition au statut de puissance internationale

B- Intérêts économiques et stratégiques

I- Discours officiel de la diplomatie russe

Suite aux différentes réactions des dirigeants surtout occidentaux et des grandes ONG à vocation humanitaire face aux vetos chino-russes, les dirigeants russes ont expliqué leur position par leur attachement au respect de la souveraineté des Etats indépendants et surtout par le non respect des dites résolutions onusiennes par les puissantes intervenantes dans les différents conflits.

A- Principe de non ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat

Le sacro-saint principe de la non ingérence dans les affaires intérieures d’un pays proclamé dans la charte des Nations unies a connu une évolution sans précédente ses dernières années. En effet, depuis le fameux ouvrage de Mario Bettati et Bernard Kouchner sur le droit d’ingérence en 1987 et le principe de protection des civils de l’ONU 2005, on assiste à une utilisation récurrence du chapitre VII de la charte pour intervenir dans des pays où il y a des violations massives des droits de l’Homme et du droit humanitaire.

Le principe en soi est honorable puisqu’aucun Etat, aucune personne ne sera contre le fait d’aller sauver un peuple du massacre d’un dictateur. Toutefois, les conséquences désastres des interventions (cas irakien et libyen) tant sur le présent et l’avenir de ces pays sont immenses que les motivations des puissances intervenantes ne sont pas au dessus de tout soupçon.

Sur ces considérations, la diplomatie russe et son alliée chinoise développent une vision souverainiste consistant au respect stricte de la charte des Nations unies s’agissant du principe de non immixtion dans les affaires intérieures d’un autre pays. C’est sur la base de cette vision que le régime de Poutine a expliqué son opposition à toute initiative d’intervention en Syrie.

De plus, il considère que l’escalade de la violence n’est pas le seul fait du régime bassiste, mais aussi la responsabilité d’une opposition armée avec le concours de certains Etats et organismes terroristes de la région. Tout comme en Libye lors de l’intervention de la coalition internationale en été dernière, l’opposition ne bénéficie plus du statut de la population civile selon le droit international humanitaire et qu’elle est devenue une partie à un conflit puisqu’elle a pris les armes pour combattre le gouvernement légitime selon les normes du droit international public.

Du coup selon la vision souverainiste, on ne peut plus intervenir contre ces régimes puisqu’ils ont le droit de combattre et même mettre fin à toute rébellion armée susceptible de mettre en péril l’existence, l’unité et la souveraineté des Etats concernés et que même si elle accepte dans une certaine mesure l’intervention pour protéger non la rébellion armée mais la population civile, les puissances intervenantes vont utiliser cette occasion pour s’en prendre au régime en place et le chasser du pouvoir pour ainsi assoupir leur volonté impérialiste et dictatoriale au niveau mondial.

B- Cas libyen

L’une des causes

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