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Discours d'Alexis Tsipras sur les réparations allemandes

Discours : Discours d'Alexis Tsipras sur les réparations allemandes. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2015  •  Discours  •  1 434 Mots (6 Pages)  •  631 Vues

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Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs les députés,

Je prends aujourd’hui lors de cette réunion historique la parole non seulement à titre symbolique mais également parce qu’il y a des raisons essentielles à cela.

D’abord et principalement pour porter hommage aux victimes de la deux guerre mondiale.

Et pour honorer la mémoire de tous ceux et celles qui ont donné leur vie pour la liberté de leurs pays.

Qui ont donné leur vie pour abattre le nazisme qui avait répandu sa nuée funeste sur les peuples du monde.

Je prends également la parole pour honorer les combattants de la résistance nationale grecque qui ont donné leur vie pour débarrasser notre pays de la barbarie nazie et de l’occupation.

Pour que nous ayons aujourd’hui une patrie libre et souveraine.

Certains nous disent à quoi bon vous souciez du passé ? Occupez vous plutôt de l’avenir.

Mais quel pays quel peuple peut prétendre un avenir s’il n’honore pas son histoire et ses luttes ?

Quel peuple peut aller de l’avant en étouffant la mémoire collective sans que l’histoire reconnaisse ses combats et ses sacrifices ?

Du reste, mesdames et messieurs les députés ce temps n’est pas si lointain.

Et sont encore brûlants dans la mémoire collective les images et les sons des tortures et des exécutions à Distomo et à Kaissariani, à Kalavryta et à Viannos.

Il est encore brûlant dans la mémoire de notre peuple le souvenir des crimes et les catastrophes

provoqués par les armées du IIIe Reich d’un bout à l’autre du territoire grec et du reste de l’Europe.

Et ces souvenirs doivent être transmis aux jeunes générations.

C’est un devoir historique, politique et moral.

Non pour semer la défiance et la haine parmi les peuples mais pour qu’on se souvienne de ce que c’est que le nazisme et ce que c’est que le fascisme.

Pour que l’on se souvienne que quand la solidarité l’amitié la coopération et le dialogue entre les peuples cède la place aux velléités de domination et aux croyances en la fatalité historique ;

quand le respect cède la place à l’intolérance sociale et au racisme, la guerre et les ténèbres plantent leur drapeau noir.

L’Europe a goûté à ces ténèbres.

Elle les a vécu et elle les a détesté.

Et c’est pour cette raison que les peuples de l’Europe ont décidé ensemble , en 1957 de lancer le processus de la construction européenne pour que plus jamais ne hurlent les sirènes de la guerre.

Il nous faut également nous souvenir que le peuple allemand a lui aussi souffert de la barbarie nazie.

Et que le nazisme en Allemagne a accédé au pouvoir du fait de l’humiliation qu’avait subie précédemment le peuple allemand.

Cela naturellement ne justifie rien mais explique.

C’est la leçon du « court vingtième siècle » pour reprendre les termes de Hobsbawm.

Au sortir de la première guerre mondiale ce qui prédominait c’était la haine et la soif de la revanche.

Ce qui prédominait c’était une logique à court terme qui visait à humilier le vaincu pour ses fautes, qui visait à accabler et ruiner un peuple entier à cause de sa défaite.

Et le prix de ce choix a été plus tard le sang versé des jeunes du monde entier, y compris de l’Allemagne.

Les peuples d’ Europe et leurs gouvernants doivent se souvenir et tirer des enseignements de l’histoire contemporaine de l’Europe.

Parce que l’Europe ne doit pas parce que l’Europe n’ a pas le droit de répéter les mêmes erreurs que par le passé.

Mesdames et messieurs les députés,

On a su de fait tirer les bonnes conclusions.

L’ Allemagne, en dépit des crimes du troisième Reich et des hordes hitlériennes qui on mis le monde en feu et en sang, en dépit de l’abomination qui a constitué l’Holocauste a été aidé – et à bon droit – par toute une série des mesures.

Les plus emblématiques ont été la suppression de sa dette de la Première Guerre mondiale par la Convention de Londres en 1953, et bien sûr les énormes sommes déboursées par les Alliés pour sa reconstruction.

Cependant, la Convention de Londres reconnaît en même temps que la question des réparations allemandes pour la Seconde Guerre mondiale n’a pas été définitivement réglée en laissant à un traité de paix ultérieur le soin de résoudre ce problème. Or, ce traité de paix n’a été signé qu’en 1990, en raison de la partition de l’Allemagne.

La réunification des deux Allemagnes a créé les conditions juridiques et politiques nécessaires pour résoudre le problème, mais les gouvernements allemands qui ont succédé

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