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Le présidentialisme en Afrique: le cas de la côte d'Ivoire depuis les indépendances jusqu'à nos jours.

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Par   •  5 Décembre 2016  •  Dissertation  •  3 479 Mots (14 Pages)  •  2 349 Vues

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PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

SUJET : LE PRESIDENTIALISME EN AFRIQUE: LE CAS DE LA COTE D’IVOIRE DEPUIS LES INDEPENDANCES JUSQU'A NOS JOURS 

  1. PRESENTATION DU SUJET

De tout temps, le continent africain a été considéré comme le dernier de la classe, le continent qui est toujours en guerre, le continent où la famine a élit domicile. Les dirigeants africains sont toujours dans le peloton de tête des corrompus, des putschistes, et de biens d’autres maux encore qui sévices sur le continent. L’analyse de cette situation déplorable nous a conduit a nous demander si le système politique, notamment le régime présidentiel, adopté par nos Etats au lendemain des indépendances n’était pas à la base de cette décadence du continent des peuples noirs.

En effet, au lendemain des indépendances, nombreux pays africains ont opté à travers leur constitution respective, pour le régime présidentiel comme mode de gouvernement, c’est le cas du Burkina-Faso, du Cameroun, du Togo, du Benin, de l’Algérie, de la Tunisie, du Libéria, du Tchad et la Côte D’Ivoire, pour ne citer que ceux-là.

La remarque fut faite que dans ces pays qui ont adopté le régime présidentiel comme mode de gouvernement, il y a toujours l’instabilité, les coups d’état, la guerre civile et avec pour conséquences la fuite de nos intellectuels vers des horizons meilleurs pour chercher le bien-être. Aujourd’hui, l’esclavage est devenu volontaire pour les africains qui se retrouvent dans des pays où ils acceptent d’être exploités plutôt que de vivre dans leur pays pour mourir soit de famine ou dans une guerre absurde. Aussi, c’est ce qui a amener Ismaël Isaac[1], artiste reaggaman ivoirien, se mettant à la place des adeptes à l’émigration, à dire, je cite: « je préfère mourir dans la mer que mourir de honte devant ma mère », pour dire qu’ils sont prêts, même à mourir en essayant de quitter le continent, pour sortir de leur condition misérable.

Nous constatons donc que si la situation est ainsi, c’est parce que la politique de gestion des affaires de l’Etat ne permet pas l’épanouissement de la population africaine qui est obligée d’aller chercher le bonheur ailleurs. Le régime présidentiel tel qu’appliqué en Afrique, que ce soit en Afrique noire ou au Maghreb, conduit au présidentialisme.

Le présidentialisme naît de la confusion des pouvoirs dans l’Etat et conduit au culte de la personnalité du président de la République. Il instaure un président fort avec tous les pouvoirs de l’Etat concentrés entre ses mains, et celui-ci a tendance à en abuser en se maintenant au pouvoir, ce qui crée des conflits qui s’éternisent qui font demeurer nos pays dans des états de sous-développement et de dépendance perpétuelle vis-à-vis des pays occidentaux.

Ce sujet est donc d’actualité et se présente comme la critique d’un système politique (le présidentialisme) néfaste, né du régime présidentiel, qui tant à perdurer et continuera de l’être si nous ne faisons rien pour le stopper.

John LOCKE, traitant en 1690 des différents pouvoirs « législatif, exécutif et confédératif d'un État » dans le chapitre XI de son Traité du gouvernement civil, avait constaté « que le pouvoir législatif, et le pouvoir exécutif, se trouvent souvent séparés »[2] et que l’équilibre du pouvoir réside dans la séparation de ces deux pouvoirs. Il dira à cet effet : « La tentation serait trop grande pour la fragilité humaine si les mêmes personnes qui ont le pouvoir de faire les lois avaient également entre leurs mains le pouvoir de les exécuter. »[3]  

Sur la même lancée, en 1748, Montesquieu[4] reprenant ce constat à l'occasion de l'étude du gouvernement de l'Angleterre dans un chapitre de son ouvrage « De l’esprit des lois»[5], l'avait transformé en un précepte selon lequel pour éviter le despotisme les diverses fonctions de l'État (législative, exécutive, et accessoirement juridictionnelle) doivent être confiées à des autorités différentes dont les pouvoirs s'équilibrent.

Ce principe de bonne organisation, résumé par Montesquieu à travers sa formule « Pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir »[6] est connu depuis sous le nom de « séparation des pouvoirs » et eut une très grande faveur chez les constituants de la fin du XVIII è siècle.

Tour à tour les constitutions des anciennes colonies anglaises d'Amérique, puis des Etats-Unis, et celle de 1791 en France, s'en réclamèrent, s'inspirant ainsi indirectement des institutions anglaises. Pourtant, malgré des analogies dans l'organisation des pouvoirs publics, l'évolution de ces systèmes constitutionnels sera différente. La doctrine la systématisera en dégageant les concepts de régimes parlementaire et présidentiel.

Le régime parlementaire est le régime qui prône l’égalité des pouvoirs entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif.

Quant au régime présidentiel, il est comme le dit Georges BURDEAU « celui qui, en assurant au maximum l'indépendance des pouvoirs, réalise leur séparation la plus complète »[7].

Si le régime présidentiel (qui a retenu l’attention de nombreux Etats africains) qui dans son originalité prône la séparation stricte des pouvoirs dans l’Etat, était réellement appliqué dans nos sociétés, nous aurions des institutions fortes qui garantiraient l’égalité, la paix et la liberté pour tous.

Cependant, sous le couvert du régime présidentiel, s’est développé un système politique proche de la dictature et de la monarchie que la doctrine a appelé le présidentialisme. Les abus du régime présidentiel, les dérives de celle-ci ont vu naître et se faufiler insidieusement dans les mailles du pouvoir, en corrompant ses dirigeants en occurrence le président de la République et la majorité, un système qui va s’imposer à tous, le présidentialisme.

Le présidentialisme n’est pas un système de gouvernement enfermé dans un texte, mais un système dérivé de la déchéance des autres formes de gouvernements en occurrence le régime présidentiel. Le présidentialisme est pour certains auteurs une contrefaçon du régime présidentiel, une déformation de ce régime né de la confusion des pouvoir exécutif et législatif, et consistant dans l’hégémonie du Président de la République et l’abaissement corrélatif du parlement, ce qui a pour effet de rompre l’équilibre du pouvoir.

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