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Le Président de la République de la Vème République est-il un président jupitérien ?

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Par   •  9 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 666 Mots (11 Pages)  •  235 Vues

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Le Président de la République de la Vème République est-il un président jupitérien ?

« A la fois Chef suprême de l’exécutif, gardien et garant de la Constitution, il est à ce double titre chargé de donner les impulsions fondamentales, de définir les directions essentielles et d’assurer et de contrôler le bon fonctionnement des pouvoirs publics ; à la fois arbitre et premier responsable national. » Cette définition très gaullienne du Président de la République a été donné par Georges Pompidou lorsqu’il accède à la présidence en 1969. Il est le successeur du Général de Gaulle, qui occupe dans l’histoire constitutionnelle de la Vème République une place tout à fait particulière, à l’origine de la Constitution il se regarde également comme investi de sa mission de Chef de l’État par la conjonction de l’histoire et sa volonté populaire.

Dès la formation de son premier gouvernement dirigé par Michel Debré, De Gaulle marque la rupture du lien traditionnel entre le Parlement et le Gouvernement, montrant que le gouvernement est celui de son choix et qu’il est investi des missions qu’il lui confie. La crise d’Algérie à laquelle De Gaulle fait face en 1961, lui permet de prendre les pleins pouvoirs. En effet, à la suite du Putsch des généraux dans la nuit du 21 au 22 avril 1961 à Alger, le Général De Gaulle annonce dans un message à la Nation le 23 avril 1961 la mise en application de l’article 16 de la Constitution. Le Président règle très vite les problèmes liaient à la crise Algérienne néanmoins il garde l’utilisation de l’article 16 jusqu’en septembre 1961. En août les parlementaires commençaient à s’impatienter de la prise de pouvoir du Président et souhaitaient déclencher une motion de censure. Néanmoins, la Constitution ne prévoyait pas cette possibilité et étant donné que le parlement est réuni de plein droit lors de l’application de l’article 16, les parlementaires ont dû attendre que le Président mette fin lui-même à l’article.

Suite à cet exemple, De Gaulle nous fait le tableau d’un président à caractère impérieux, dominateur, ne pouvant être remis en cause. Cependant au cours des élections présidentielles de la Vème République nous avons également connu d’autres conceptions du Président de la République. Valéry Giscard d’Estaing en 1974, met en avant la position du Premier ministre en indiquant « Le Président de la République est chargé de ce qui est permanent, le Premier ministre traite des problèmes contingents. ». En 1995, Jacques Chirac explique que l’état devrait être modeste et son président aussi et qu’il n’était pas l’instance d’appel des décisions des ministres. Nicolas Sarkozy de son côté en 2007, indique vouloir être un président qui gouverne mais également un président assumant sa responsabilité politique. Ces différentes définitions se sont peu à peu écartées de la vision gaulliste du Président de la République.

Le Président de la République est le titre du Chef de l’État dans une République, exerçant les plus hautes fonctions du pouvoir exécutif de la République. Le statut du Président de la République est énoncé à l’article 5 de la Constitution : « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités. ».

La vision gaulliste du Président de la République a été de nouveau énoncé par Emmanuel Macron lors de son élection en 2017. Celui-ci a alors utilisé le terme de Président jupitérien pour définir le Président de la Vème République. Jupiter, n’est pas un simple dieu dans la mythologie, c’est le dieu des dieux, on parlerait alors d’un Président impérieux, dominateur, autoritaire qui représenterait pleinement le pouvoir exécutif suprême.

Il est de ce fait intéressant de se concentrer sur les pouvoirs du Président de la République, sa responsabilité, son statut ou encore ses fonctions. Il est peut-être moins pertinent de parler des modalités d’élection présidentielle.

        De ce fait, Le Président de la Vème République est-il le roi des Dieux et le protecteur de la cité, au sens de l’ensemble des citoyens ou présente-t-il des limites ?

D’une part, le Président de la République peut être maître de l’univers, de la terre et des cieux(I). D’autre part, on peut penser à une remise en question du caractère impérieux et dominateur du Président de la République (II).

  1. Le Président de la République, maître de l’univers, de la terre et des cieux

Il convient d’étudier que le Président est un Président légitime et puissant, notamment grâce à l’élection au suffrage universel direct et aux pouvoirs propres, puis on constatera que le Président est protégé et à la tête de l’État.

  1. Un Président légitime et puissant

  • Un Président légitime depuis 1962. En effet, par un referendum de l’article 11 de la Constitution, De Gaulle soumet au peuple une révision de l’article 6 aux termes de laquelle le Président de la République est élu au suffrage universel direct. Cela permet au Président d’avoir une totale légitimité car il a été choisi par le peuple.
  • Le Président de la Vème République est un Président puissant grâce aux pouvoirs propres dont il jouit. Les pouvoirs propres du Président de la République sont ceux des articles 8,11,12,16,18,54,58, et 61. Ces articles lui permettent de nommer le Premier Ministre, d’avoir un droit de message au Parlement et la possibilité de prendre la parole devant le Parlement réuni en Congrès, de nommer le président et certains membres du Conseil Constitutionnel, de recourir à l’article 16, de dissoudre l’Assemblée Nationale ou encore d’organiser un referendum. Toutes ces attributions sont exercées par le chef de l’État sans contreseing du Premier Ministre ou d’un ministre.

L’apparition de ces pouvoirs propres est l’une des originalités majeures de la situation du Chef de l’État, celui-ci n’a pas à rendre compte au Parlement ni à personne de la façon dont il utilise ces attributions. Nous avons bien ici, un Président de la République puissant et ne pouvant être remis en question. Suite à cela, on peut imaginer un Président de la République qui se transformerait alors en Dictateur sans que personne ne puisse le remettre en question. (notamment avec utilisation de l’art 16).

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