Analyse les dictatus papae

HISTOIRE DU DROIT, COMMENTAIRE DE TEXTE : La réforme grégorienne, Dictatus Papae, 1075

        « Le Christ n’a pas dit Je suis la coutume, il a dit Je suis la vérité ». En citant Tertullien, le pape Grégoire VII répond au mécontentement d’Henri IV face à un des changements qu’implique la réforme grégorienne.

En effet dès le Xème siècle, l’Eglise catholique est touchée par une grave crise : avec la chute des carolingiens et l’effacement de la papauté particulièrement marqué au début du XIe siècle, la chrétienté est dominée par les grands laïcs. De cela apparaissent des désordres au sein de l’Eglise telle que la simonie, qui se caractérise par la vente de sacrements par les prêtres, ou encore le trafic de reliques contre des revenus substantiels. Aussi, dans certains pays comme la France ou encore l’Italie, le mariage des prêtres est de plus en plus fréquent, pratique pourtant contraire au dogme catholique. Enfin, l’émergence de la féodalité finit par s’étendre au sein même du clergé. Ainsi, de nombreux évêques et abbés se retrouvent tantôt seigneurs ou bien contrôlés par des seigneurs féodaux (phénomène particulièrement constaté à l’ouest du royaume).

Il apparaît donc nécessaire d’organiser des réformes afin de lutter contre ces débordements. Ainsi, Léon IX sera le premier pape à prendre des mesures dans le but de redresser l’Eglise catholique. De là naquît la réforme grégorienne qui avait pour finalité première le contrôle du recrutement des prêtres ainsi que de leurs activités. Dans un premier temps, l’Eglise va mettre en place la réforme du clergé, qui consiste à choisir un clergé plus instruit, ce qui entraîne un plus grand respect de la part des croyants, ainsi que l’obligation de célibat des prêtres et le mariage chrétien pour les laïcs. Puis apparait l’affirmation de l’indépendance du clergé par le biais de l’exclusion des laïcs dans les nominations de ce dernier. En 1059, un successeur de Léon IX, Nicolas II instaure par décret l’élection papale par les cardinaux uniquement, décret qui interdit également la simonie. Autant de mesures qui offre d’ores et déjà un changement radical dans l’Eglise catholique.

Mais c’est finalement l’élection papale d’Hildebrand en 1073 - prenant désormais le nom de Grégoire VII – qui fait apparaître un nouveau facteur dans la réforme grégorienne. En effet, Grégoire VII ne s’arrête pas à la simple affirmation de l’indépendance pontificale : il soumet l’idée d’une société régit par une théocratie pontificale. Dès lors, il rédige en 1075 les Dictatus papae, qui pourrait se traduire par « les décrets du pape », dont le texte étudié est un extrait. Les Dictatus papae définissent, en vingt-sept propositions, la position de la papauté face aux difficultés qui l’opposent au pouvoir temporel et en particulier à l’empereur. Le fait que ce texte n’ait jamais fait l’objet d’une promulgation officielle, il ne peut être considéré comme un décret juridique, même s’il s’en apparente.

Les Dictatus papae vont avoir un intérêt et une influence majeure dans la réforme grégorienne : en effet, par le biais de ces propositions, Grégoire VII va affirmer la suprématie incontestable du pape dans tous les domaines, et promouvoir d’autant plus la supériorité du pouvoir spirituel sur le temporel que la réforme grégorienne cherchait déjà à véhiculer.

ANNONCE DE PLAN

1. La suprématie du pape dans le pouvoir spirituel

CHAPEAU A + B

A. La plénitude de pouvoir législatif et juridique du pape

B. Un pape au sommet de la hiérarchie ecclésiastique

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