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Critique de l’éthique et de la théologie. L’impossibilité d’établir un système de morale vrai.

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Par   •  4 Juillet 2018  •  Dissertation  •  5 378 Mots (22 Pages)  •  1 673 Vues

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Ayer. Langage vérité et logique

Chapitre VI : Critique de l’éthique et de la théologie.

L’impossibilité d’établir un système de morale vrai.

30 mai 2018


Table des matières

Introduction        3

Rejet de l’absolutisme et du naturalisme. La nécessité d’une troisième théorie compatible avec l’empirisme radical de Ayer        6

Les concepts éthiques ; la non-analysabilité et la non-objectivité des jugements de valeurs        9

L’empirisme moral de Ayer, une forme particulière de subjectivisme        13

Conclusion        18


Introduction

Alfred Jules Ayer est un philosophe et logicien britannique du XXe siècle. Son œuvre principale (Langage, vérité et logique) est aussi celle de laquelle est tiré l’extrait que nous allons expliquer.

Dans ces écrits sur l’éthique, Ayer adopte une position expressiviste, à la fois émotiviste et prescriptiviste : les jugements de valeurs ne sont pour lui que l’expression d’une émotion, qui a parfois pour but de motiver l’action d’autrui (nous le verrons plus en détail).

Concernant l’existence même des valeurs, Ayer est à la fois un irréaliste et un non-cognitiviste, c’est-à-dire d’une part, qu’il pense que les valeurs n’existent pas dans la réalité ; et d’autre part, qu’il pense que les jugements moraux ne sont pas des croyances, étant donné qu’ils n’ont pas de valeur de vérité. Il en suit qu’un jugement moral ne peut être une connaissance, celle-ci étant généralement définie en termes de croyance, de vérité et de justification : S sait que p si, et seulement si, S croit que p ; p est vrai ; S est justifié à croire que p. Ayer lui-même définit la connaissance ainsi : p est vrai ; S est sûr que p ; S a le droit d’être sûr que p dans son ouvrage The Problem of Knowledge[1]. Or, en ce qui concerne les jugements de valeur, Ayer pense que p ne peut être ni vrai, ni faux.

Il existe deux thèses non-cognitivistes, toutes deux acceptées par Ayer :

  1. La thèse du ‘non-factualisme sémantique’, qui dit que nos énoncés moraux n’ont pas de valeur de vérité (nous verrons comment elle est défendue par la suite) ;
  2. La thèse du ‘non-cognitivisme psychologique’, qui énonce que les jugements moraux n’expriment pas des croyances, mais des états mentaux d’une autre sorte (par exemple : un désir ou une émotion). « »

Chez Ayer, ces autres états mentaux, ce sont les émotions. Selon lui, lorsque nous disons d’une chose qu’elle est bonne ou mauvaise, ce que nous faisons ce n’est pas affirmer notre croyance que la chose est effectivement bonne ou mauvaise ; tout ce que nous faisons c’est exprimer un sentiment d’approbation ou de désapprobation par rapport à cette chose.

Nous pourrions résumer sa vision des jugements de valeurs par le tableau suivant :

Pensée

Langage

Réalité

Ø croyances, mais émotions (sentiment d’approbation, de désapprobation)

« Ceci est bon / mauvais » = « Ceci ‘waouw’ / ‘beurk’ »

Ø valeurs

Avant de commencer l’analyse de l’extrait, deux choses sont encore à dire.

Premièrement, Ayer est un empiriste logique. L’empirisme logique est une théorie qui a pour thèse le ‘principe de vérification’ : pour qu’un jugement déclaratif ait un sens, l’énoncé doit être

  1. Soit, analytique, c’est-à-dire que le prédicat est compris dans le concept du sujet. Autrement dit, pour savoir si l’énoncé en vrai, il suffit de connaître le sens des mots qui le compose. Un énoncé tel que « un nain est petit » est un jugement analytique vrai, car le prédicat « est petit » est compris dans le concept du sujet « nain ».
  2. Soit, empiriquement vérifiable, c’est-à-dire que l’énoncé doit pouvoir être vérifié par l’expérience.

Un autre point important à préciser, et dont Ayer parle dans le chapitre 6 de Langage, vérité et logique, est le suivant : il existe deux sortes de jugements moraux, ceux contenant des symboles éthiques normatifs et ceux contenant des symboles éthiques descriptifs. Un symbole éthique particulier (par exemple : mal) peut prendre un sens différent dépendamment de l’énoncé dans lequel il se trouve :

  1. Dans « une phrase qui exprime un jugement moral concernant un certain type de conduite »[2], telle que « voler est mal », alors le terme « mal » est un symbole éthique normatif ; ce genre de phrase est indéfinissable en termes factuels.
  2. Dans « une phrase qui établit qu’un certain type de conduite est répugnant au sens moral d’une société particulière »[3], telle que « voler est mal, [sous-entendu :] pour la plupart des gens d’une société donnée », il s’agit d’un concept éthique descriptif ; ce genre d’énoncé est définissable en termes factuels, mais n’appartient pas à la philosophie mais à la sociologie.

Les symboles éthiques dont nous parlerons par la suite seront uniquement du type normatif.

Après ces quelques précisions, nous pouvons entrer plus en détail dans le texte. La thèse que Ayer cherche à démontrer ici est la suivante : « il ne peut pas y avoir une chose telle qu’une science de l’éthique, si par science de l’éthique on veut dire l’élaboration d’un système de morale vraie »[4]. En effet, « l’éthique comme branche de la connaissance spéculative est une objection à l’empirisme radical. »[5] Cette objection est basée sur l’idée que notre connaissance spéculative est de deux espèces :

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