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Comment faire une bonne plaidoirie (sdf)

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Par   •  12 Décembre 2019  •  Dissertation  •  456 Mots (2 Pages)  •  1 474 Vues

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Les plaidoiries des avocats sont des exemples à suivre pour convaincre et pour réussir ses discours.

Pendant les procès, ils tonnent, moulinent des bras et tapent du poing sur la table ; ils s'indignent, se désolent, conjurent l'auditoire de les croire... Les grandes plaidoiries fascinent depuis l'Antiquité. «C'est un exercice très physique. J'ai vu des avocats quitter la salle d'audience, après quatre heures de plaidoirie, livides, les mains tremblantes, avec deux kilos en moins», se rappelle Matthieu Aron, journaliste, auteur des Grandes Plaidoiries des ténors du barreau (éditions Pocket).

Même s'ils ont chacun leur style, tous s'appuient sur des techniques bien rodées. «Une bonne plaidoirie est construite comme un scénario de blockbuster. Elle comprend des rebondissements, du suspense et un dénouement, explique Pascal Créhange, avocat au barreau de Strasbourg et auteur d'Introduction à l'art de la plaidoirie (Lextenso éditions). Comme un acteur, l'avocat doit donc savoir raconter et faire vivre une histoire, tout en modulant son débit de parole.

JOUER LA COMÉDIE. Caroline Vigneaux, une ancienne avocate devenue comédienne, le confirme : «Il faut parfois ralentir son flux de parole en marquant des pauses et des silences : cela permet de capter l'attention et d'insister sur un point - surtout si l'on «arrondit» la voix pour gagner des fréquences graves.» Ou de réveiller un juge en pleine digestion qui commence à piquer du nez... Plutôt que de se fendre d'une remarque désobligeante, Caroline Vigneaux - alors avocat de la défense - a ce jour-là cessé de parler jusqu'à ce que le magistrat relève la tête, pour reprendre aussitôt : «Je disais donc...»

A l'inverse, parler vite donne l'impression qu'une idée est négligeable. La répéter souvent la rend plus convaincante. «C'est une question de rythme, assure Caroline Vigneaux. Lorsque je suis fatiguée en montant sur scène, des blagues qui fonctionnaient très bien la veille peuvent tomber à plat, simplement parce qu'elles ne sont pas amenées dans le bon tempo. C'est pareil en audience !» Les parallèles avec le monde théâtral ne s'arrêtent pas là. «Une pratique utilisée sur les planches comme dans les tribunaux consiste à se mordre la langue pour créer un afflux de salive. Cela empêche la gorge de se dessécher», affirme Pascal Créhange.

Depuis l'Antiquité, les avocats ont aussi pris conscience de l'importance du registre émotionnel pour donner de la force à un discours. «Il faut se demander quel sentiment on veut provoquer chez l'interlocuteur, conseille Caroline Vigneaux. Si c'est de la colère, par exemple, on peut se mettre soi-même dans cet état et taper du poing sur la table.» La technique est particulièrement prisée par des ténors tels qu'Eric Dupond-Moretti ou Robert Badinter. On se souvient de la formule choc de ce dernier lors de ses plaidoiries contre la peine de mort. «Choisirez-vous de couper un homme en

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