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Sujet : Est-il dans la nature humaine de faire la guerre ?

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Par   •  30 Décembre 2016  •  Dissertation  •  3 221 Mots (13 Pages)  •  6 834 Vues

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BONNET
Alexandre
TES 2                                      

                                                Devoir Maison de Philosophie

                                                No  2

Note, Observations

Sujet : Est t'il dans la nature humaine de faire la guerre ?

                

                « L'humanité seule est grande, elle est infaillible. Or, je crois pouvoir le dire en son nom : l'humanité ne veut plus la guerre. » a dit Prudhon dans La Guerre et la Paix .   Pourtant, toutes les sociétés de ce monde ont connu ou continuent de connaître le phénomène de guerre. En effet, les rivalités entre hommes se traduisent par des conflits physiques (comme la Guerre 1914-18), civils, (comme le conflit syrien), religieux (comme le terrorisme de Daesh), ou encore politiques (changements envisagés par le FN en France). De ce fait, depuis l'existence de l'humanité, on peut légitimement associer nature humaine et guerre, et se demander s'il est dans cette première de faire la guerre. Pour répondre à cette question, nous verrons, dans une première partie, pourquoi on peut considérer qu'il est dans la nature humaine de se battre avant, dans une seconde partie, d'exposer les raisons pour lesquelles la nature humaine n'est pas belliqueuse, pour enfin, dans une troisième et dernière partie, dépasser ce clivage.

                

                De prime abord, nous pouvons nous poser une question primordiale. En effet, certains auteurs voient la guerre comme un phénomène naturel et donc comme un instinct, (Impulsion innée, automatique et invariable qui régit le comportement d'un individu) chez l'Homme : Mais ce phénomène est il un effet indirect de ses émotions (les Hommes ont un penchant à se battre) ou indirect (une envie, voire un besoin d'accéder au pouvoir, ou même de le fonder, d'où leur obligation de faire la guerre) ? Si la guerre trouve son origine dans la nature humaine, serait il possible de lutter rationnellement contre elle ?  

                Thomas Hobbes (1588 – 1679), dans son œuvre Léviathan, nous fait part d'une citation simple mais devenue célèbre : « L'homme est un loup pour l'homme. »  L'auteur expose et dénonce un Etat au pouvoir absolu. Son ouvrage implicite  une thèse bien précise. En effet, quand deux désirs portent sur le même objet, seul le combat départage celui qui en jouira. Donc, cela est source  chez tous les hommes d'un sentiment d'insécurité permanente car ceux-ci sont toujours en interaction,  les occasions de conflits sont donc multiples. Ces dernières peuvent notamment être dues à des mélanges de passions tels que le désir et l’orgueil, prépondérantes chez les individus. Le Léviathan, personnage du livre, est donc une métaphore : un monstre surpuissant symbolisant l'Etat, présent pour ''redresser'' les hommes. En effet, pour Hobbes, les hommes sont trop méfiants les uns des autres pour s'entendre : «  Tous contre tous » explique t'il. On peut donc concevoir l'Etat comme nécessaire à la la plupart des sociétés modernes pour imposer leurs organisations et règles de justices, que les hommes seraient incapables d'établir par eux mêmes. En définissant les rapports humains de « belliqueux » et les hommes comme fondamentalement agressifs, et violents, Hobbes justifie enfin le modèle du pouvoir absolu, seul capable d'assurer paix et sécurité.  Nous pouvons détailler l'analyse de l'auteur :  l'homme se donnera tous les moyens qu'il juge bon par son instinct pour se protéger. Par exemple, je n'ai pas confiance en cet individu, qui me dit qu'il n'a pas l'intention de me tuer. J'attaquerais donc le premier. C'est donc pour cela que pour Thomas Hobbes, l'homme est un loup pour l'homme. Selon lui, la guerre serait aussi un phénomène irréductible. Les inégalités physiques, sociales et intellectuelles étant plurielles, ces dernières offriraient aux hommes trop de raisons de se faire du mal (la mort étant la pire des peines). Mais le philosophe ira encore plus loin, sur son avis pessimiste. En plus de leurs actes poussés par leurs désirs, de leur envie d'imposer leurs conditions, de leur instinct de survie, les hommes aiment être reconnus. Plus précisément, c'est à dire que leur plus profonde opinion sur eux mêmes doit devenir commune, et si ça n'est pas le cas, le conflit naît. Nous pouvons en conclure que pour Hobbes, l'état de nature est le pire qu'il soit, il faut s'en extraire.  Les humains doivent se défaire de leur liberté pour la confier au souverain. Tel est le principe qui devrait servir de fondement au contrat définissant l'Etat et imposant aux sujets de « confier tout leur pouvoir et toute leur force à un seul homme ou à une seule assemblée ».

                L'analyse de Emmanuel Kant (1724 – 1804) , quand à elle, est différente, même si son opinion générale reste similaire. Pour lui, les passions naturelles des hommes les inclinent à la guerre. Effectivement, la nature serait à l'origine du progrès humain qui conduit à la culture, et donc indirectement aux différences de culture entre les individus, puis au conflit. Kant contredit Rousseau : en effet, c'est non le développement de la société qui engendre les rivalités, mais l'existence de ces dernières qui crée ce progrès. Dans son ouvrage paru en 1784 Idée d'une histoire universelle , Emmanuel Kant développe qu'en chaque individu se distingue une double tendance : l'une à vivre avec ses semblables, l'autre à vouloir en tirer profit pour lui même. Cela produirait une dynamique positive, poussant chacun à déployer ses talents. Le philosophe appelle ça le concept « d'insociable sociabilité ». L'homme est à la fois social du fait de ses relations qui sont nécessaires à son développement, et insociable : il manifeste une envie de s'isoler car son envie de vouloir tout diriger est omniprésente. De fait, les résistances et conflits que l'individu rencontre dans son processus de socialisation le porte à surmonter des vices comme la paresse, et à se frayer une place dans le monde, cela bien évidemment à contre cœur. Donc, l'homme a un penchant (une inclination naturelle, ou une tendance instinctive vers quelque chose, par exemple les fumeurs et leur penchant pour la cigarette), à la fois pour quitter son état de nature et s'associer contre son gré, mais également à s'isoler égoïstement. Après avoir toutefois rappelé que la guerre est un facteur de progrès (mobilisant par exemple toutes les énergies techniciennes), Kant explicite les plurielles conditions qui selon lui, sont essentielles à la disparitions des conflits armés et internationaux. Il conseille la dissolution des armées professionnelles et permanentes, elles devraient « disparaître avec le temps » selon lui. Disposer pour un homme d'une arme à portée de main est toujours facteur de tentation. Puis, dans un cas de conflit armé, les sujets sont des soldats et des citoyens. Ils décident eux mêmes de la paix, et de la guerre, et donc n'abandonnent pas le sort de leurs proches au caprice d'une autorité supérieure, et à la défense de leurs intérêts personnels.

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