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Hobbes, le léviathan

Dissertation : Hobbes, le léviathan. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2017  •  Dissertation  •  2 416 Mots (10 Pages)  •  2 090 Vues

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Commentaire de texte, Th. HOBBES, Chapitre 13 Léviathan.

Peut-on accuser la nature humaine de la méfiance qui caractérise les relations des hommes entre eux ? Ici est le problème que met en lumière Hobbes dans le chapitre 13 du Léviathan.

Il y développe le thème de la nature humaine face à ses désirs et à l’établissement des lois. Hobbes soutient la thèse que l’homme succombe à ses passions, à ses affects et s’efforce de justifier l’agressivité naturelle de l’Homme grâce aux notions de juste et d’injuste. Par-ailleurs, ces deux notions n’ont aucuns intérêts si celles-ci ne sont pas régies dans un Etat ou dans une communauté. De quelle manière la nature humaine est-elle jugée ici par l’auteur et comment les passions de l’homme l’amène-t-il à se faire la guerre continuellement ?

Hobbes développe dans l’extrait proposé plusieurs arguments quant à la difficulté d’appréhender la nature humaine.

Tout d’abord, il expose la méfiance des hommes entre eux, bien que l’Etat civil ait mis en place des lois censées contrôler les préjudices que les Homme s’infligent entre eux, où l’auteur développe une réflexion sur la nature humaine. Hobbes, met ensuite en lumière la méfiance humaine à une échelle beaucoup plus importante, non plus à celle de l’Homme lui-même, mais entre états et surtout entre les souverains de ces états. En quoi la nature humaine est-elle contradictoire, oscillant entre juste et injuste, entre bonne et mauvaise, bien que les hommes soient en état de guerre permanent ?

Le début de l’extrait débute par la déduction que « la nature dissocie ainsi les humains ». Hobbes rappelle en quoi les humains sont différents des animaux et de tout autre être. Il expose, dans la suite de la phrase, une des caractéristiques principales de l’homme «en les rendant capables de s'attaquer et de s’entre-tuer les uns les autres». Il s’agit ici d’un rappel quand au caractère naturel de l’agressivité humaine, Hobbes note que celui-ci peut paraître ‘étrange’. L’homme, basé sur cette définition, semble, certes doté d’un sens de réflexion mais également et surtout mauvais, capable de tuer et attaquer son prochain. Ensuite, Hobbes évoque deux arguments pour convaincre le lecteur que l’homme est naturellement agressif. Le premier argument n’est qu’une déduction simple qui consiste à tirer une conséquence de cette constatation observée. Le point de départ du raisonnement est ici une certaine conception de la nature humaine, qui n’est autre que celle que l'homme a des passions innées, et il est de ce fait incité à entrer en conflit avec ses semblables. En effet, il s’agit ici d’une déduction purement formelle puisque l'état de nature n'est nulle part directement observable, il faut donc le reconstituer par la pensée, afin d’en former un concept purement abstrait. Cependant, l’homme n’est pas directement conscient de cette agressivité et de cette méfiance naturelle à l’égard de ses semblables ; et même ses désirs ne semblent pas être un argument assez convaincant pour confirmer que l’homme soit naturellement mauvais. En-effet, selon Hobbes, l’état de Nature n’est pas une simple conjecture mais bien mais une hypothèse logique définie négativement par rapport à la société humaine. Là est alors toute la fragilité de l’argument sur les passions de la nature humaine, puisque celui-ci n’est en réalité basé que sur l’esprit. « celui-là peut ne pas accepter une telle déduction faite à partir des passions et il désire peut-être que la même chose lui soit confirmée par l’expérience.»

Par-ailleurs, pour donner une confirmation au lecteur que l’homme est par nature mauvais, Hobbes s’appuie sur un autre argument plus convaincant, ‘confirmée par l’expérience’, donc d'ordre empirique. L’exemple en question est donc basé sur l'expérience, est surtout sur l'observation concrète que chacun peut faire tous les jours sur les choses banales du quotidien tel une sorte de travail d’introspection. « Qu’il s’observe donc lui-même quand, pour partir en voyage, il s'arme et cherche à être bien accompagné ; quand, allant se coucher, il boucle ses portes ; quand, jusque dans sa propre maison, il verrouille ses coffres, et cela tout en sachant qu'il y a des lois et des agents publics armés pour punir tous les torts qu’on pourrait lui faire.». L'expérience enseigne en effet que malgré l'existence de lois et d'institutions exécutives chargées de les faire respecter, tout le monde se méfie de tout le monde. La méfiance est au cœur de la nature humaine et, pour Hobbes, cette observation prouve bien que les hommes eux-mêmes sont persuadés du caractère méfiant de leur nature. Il appuie son argument sur une question pour persuader le lecteur : « Quelle opinion se fait-il de ses semblables quand il voyage tout armé, de ses concitoyens quand il boucle ses portes, et de ses enfants, de ses domestiques quand il verrouille ses coffres ? ». L’argument semble très clair. Les précautions prisent par les hommes prouvent bien, d'après Hobbes, que ceux-ci se méfient non seulement de leurs compatriotes et de leurs concitoyens – de personnes qui leurs sont étrangères donc-, mais même de leurs domestiques et de leurs enfants, qui sont pourtant des proches. La notion de méfiance est ainsi de l’ordre de l’universalité : l'homme en général montre en effet par ses actes qu'il se méfie d'autrui, car il est secrètement persuadé de la nature agressive de l'homme. « N’accuse-t-il pas autant le genre humain par ses actes que je le fais par mes mots ? ».

Pourtant, parmi la communauté des Hommes, l’état social de celui-ci est directement observable, on peut observer de manière tout à fait naturelle l'entraide, la collaboration, la coopération, la propriété, l'obéissance aux lois, et même le respect de l'autre entre les Hommes. Comment peut-on croire alors que l'homme est naturellement mauvais alors que l’on observe partout son évidente sociabilité ? Selon Hobbes, cette vie en communauté est justement possible grâce à la loi instaurée par le Souverain (à-travers la figure du Léviathan) et dont la puissance de celui-ci garantit le respect et assoit sa domination. Ce dernier argument est ainsi plus nuancé, Hobbes ne prétend pas que l'homme est mauvais par nature, il affirme seulement qu'il est agressif, enclin à la querelle, ce qui n'est pas la même chose. « ni lui, ni moi n'accusons ainsi la nature humaine », il n’incrimine non pas la

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