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La Crise

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Par   •  7 Octobre 2021  •  Dissertation  •  2 071 Mots (9 Pages)  •  389 Vues

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SUJET : La crise

Nino Sanmartin

La crise sanitaire que nous traversons nous impose de comprendre la réalité complexe de la définition d’une situation de crise. Les évènements sont alors extraordinaires et nous devons faire face à une complète incompréhension et incapacité d’appréhender précisément les évènements. La situation de crise nécessite alors une définition claire pour pouvoir comprendre les raisons profondes, l’actualité et l’aboutissement de cette situation. Bien que beaucoup soit encore inexplicable, la compréhension de la crise comme un système global avec des éléments qui lui sont propre et un schéma applicable à toutes situations de crise est nécessaire pour organiser la future restructuration de la société. La crise que nous traversons pose évidemment les questions de l’après crise de par la violence qu’elle impose à notre système et de par l’actuelle virulente remise en question de ce dernier par la majorité. Cette crise serait-elle féconde dans la création d’un nouveau système globalisé plus égalitaire, plus soucieux des enjeux sanitaires et écologiques ? ou alors assisterons nous à un retour à l’état initial ? de manière générale la question reste : que produira cette crise à l’avenir. Serait-elle juste l’aboutissement d’un monde contemporain en constante crise à toutes ses échelles et milieux ? Un monde qui se définit au travers même du concept de crise et qui a organisé son développement via la crise (écologique, économique…).

Le développement sera donc axé principalement sur les questions de crises économiques et sociales et les exemples tirés de l’histoire des crises et systèmes politiques majeurs. La problématique sera : En quoi la crise est devenue un système créateur global ?

Dans un premier temps nous définirons en quoi le système d’une crise est lié à une construction schématique, puis nous verrons comment la crise est à la base d’une restructuration ou d’une création d’un système puis enfin nous analyserons en quoi le concept de crise est devenu global et constitutif du développement humain.

Tout d’abord on peut affirmer que la notion de crise s’inscrit dans une pluralité de définitions et de réalités différentes. On parle alors d’une crise sanitaire, économique, sociale, politique… mais aussi d’une utilisation dans le langage courant « la crise de nerf ». On comprend alors que la crise correspond à un concept finalement assez imprécis. Pourtant on peut construire une forme d’unité commune à tous les sens du mot crise, une unité construite autour d’un schéma global : un phénomène en opposition avec le fonctionnement d’un système, qui s’intensifie jusqu’à un point critique et qui implique alors une situation extraordinaire « de crise » qui s’explique au travers d’une profonde rupture et d’un besoin de restructuration.

L’intensification du phénomène se fait de manière progressive et est synonyme d’un changement global. Souvent lié à un dysfonctionnement général d’un système, l’irruption progressive d’une différence remettant en cause le fonctionnement général. Cette différence cohabite alors jusqu’à prendre le dessus et créer : un point d’inflexion. C’est ce point de non-retour, de rupture complète de l’ordre qui définit la crise. Cependant, de manière plus globale et à posteriori des faits on aura tendance à appeler crise l’ensemble des événements qui l’ont composé : du début de la friction au rétablissement d’un nouvel ordre.

Ce schéma permet alors une définition plus claire de la situation de crise et est alors applicable à tout type de crise : celles du domaine médicale via l’apparition d’une anomalie ou organisme qui mettent en péril de manière progressive la santé d’un individu jusqu’au point de non-retour : la mort ou l’urgence médicale ; dans le domaine économique, à travers l’émergence de bulles spéculatives qui grossissent jusqu’au point d’inflexion et d’éclatement ; dans le domaine philosophique et politique, en s’appuyant sur l’exemple des Lumières, signes de l’émergence progressive d’un besoin de redéfinition de l’homme dans la société qui expliquera alors la crise politique majeur que représente la révolution française, etc…

Les crises sont alors liées à des moments d’extrême fragilité. On va ici essentiellement s’appuyer sur l’exemple des crises sociales : économiques et politiques. La crise est alors quasiment toujours liée avec l’effondrement d’une institution, d’une valeur, d’un système qui lie les individus entre eux, qui fonde la société et qui définit l’avenir commun, la ligne directrice. Elle est alors destructrice du lien social, de la définition d’un individu au sein de sa société, elle crée l’anomie. On assiste alors à une isolation des individus à des comportements individualistes à un retour à l’anarchie, à une perte de l’intérêt du bien commun au profit de pratiques de « survie » qui mettent dangereusement les individus en concurrence les uns avec les autres. C’est « la perte du monde commun » (Hannah Arendt), la perte du lien qui fonde la société de manière globale et individuelle, dans le rapport qu’entretient l’individu avec ses pairs.

De multiples exemples servent à appuyer ce propos : Les situations de crises politiques se traduisant par de violents conflits internes aux sociétés menant à la guerre civile et parfois l’anarchie comme la guerre civile espagnole, ou les très nombreuses crises politiques du moyen Orient (En Syrie, Irak et au Yémen pour les plus récentes et actuelles). Au travers des crises économiques on retrouve ce schéma lorsque la soudaine perte de confiance dans les institutions économiques provoquent des comportements individualistes, une panique générale et la crise en elle-même.

Ainsi on associe à la crise une fonction destructrice. Cependant cette destruction n’est en fait qu’un phénomène éphémère et cette période de profonde rupture de l’ordre, de destruction, de perte du monde commun s’associe toujours à une période de restructuration, la volonté de retrouver une unité solide et indivisible. Cette restructuration se synthétise au travers d’un schéma à deux issues qui en réalité cohabitent toujours et fonctionnent ensembles : Conserver l’état initial ou choisir d’évoluer par la destruction de cet état. Dans le domaine social on associe ces deux issues au politiques conservatrices qui s’opposent à celles qui proposent une innovation, une restructuration autours d’une production réflective pour pouvoir initier l’avènement d’un nouveau modèle. Ces deux issues peuvent être profondément opposées et se confronter ou alors elles peuvent fonctionner ensemble : d’abord une réaction conservatrice puis une réflexion qui mène à une restructuration nouvelle. C’est le cas notamment dans les nombreuses révolution populaires et politiques du XXème siècle, la crise politique de l’URSS a contraint le pouvoir politique d’abandonner ses idéaux politiques conservateurs et de se contraindre à l’évolution. Parallèlement certaines révolutions et coup d’état se soldent par des réactions ultra conservatrices et avec une volonté d’éradiquer toute volonté de changement comme celles des pouvoirs turcs ou syriens récemment.

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