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"tout vouloir"

Dissertation : "tout vouloir". Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2022  •  Dissertation  •  2 135 Mots (9 Pages)  •  371 Vues

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Dissertation : TOUT VOULOIR

  Le philosophe anglais Thomas Hobbes nous expose le prédicat suivant : la nature de l’Homme est de désirer. Et puisque tous les hommes ont la même nature, alors ils vont désirer les mêmes choses ce qui conduit à la « guerre de tous contre tous » car « l’homme est un loup pour l’homme ». Ainsi, cette idée nous expose une philosophie pessimiste qui suggère que puisque l’homme est voué à désirer alors chacun désirera ce que l’autre veut. Ce jugement nous incite à penser que donc l’homme aurait pour nature de « tout vouloir » ce qui l’inciterait à ne plus respecté son humanité, à bafouer ses valeurs et devoirs moraux. Néanmoins, l’homme serait cependant ramené à sa condition d’être mortel, incapable d’atteindre le « tout », symbole d’une infinité et d’une grandeur transcendante à sa Nature. Par ailleurs, on peut définir la volonté comme une faculté à l’origine d’actes délibérés, qui exclut tout hasard ou nécessité physique. Ou bien, la volonté peut aussi signifier un souhait durable, rationnel et conscient, considéré comme une cause à la poursuite d’une fin. Cette définition de la volonté s’oppose donc naturellement au « tout » que désirerait l’homme. Nous pouvons souligner cette contradiction qui marque donc un obstacle que l’homme, par sa nature, ne pourrait surmonter pour accéder à sa volonté. Ainsi, l’impossibilité de tout vouloir s’oppose-t-elle à la volonté de l’homme ou bien celui-ci est-il capable de concilier sa nature et son désir ?

  D’abord, si la volonté est une faculté alors l’Homme ne peut tout vouloir.

En effet, il s’agit d’une volonté conduisant au malheur. L’Homme n’aurait nul besoin physique de « tout » vouloir cela ne conduirait qu’à une recherche interminable du bonheur conduisant ainsi au malheur. Epicure théorise l’idée que nos sociétés ont une conception maximaliste et donc erronée du bonheur. Il suffit, selon lui, de se contenter de ce dont nous avons besoin. Ces besoins sont naturels et donc émanent de l’homme, de sa nature. Ils représentent les besoins nécessaires à la survie tels que se nourrir et dormir mais également la philosophie qui permettrait donc d’améliorer et de rectifier sa conception du bonheur. Ainsi, essayer d’accéder à un tout, ne conduirait qu’au malheur. Car « tout vouloir » est un désir artificiel qui n’apportera aucune satisfaction parce que cette volonté d’un « tout » veut dire ne jamais s’arrêter de vouloir et donc se condamner au malheur. Ainsi, selon Epicure, tout vouloir signifierait ne pas se contenter de ses besoins naturels et donc persister à atteindre quelque chose d’inatteignable et ainsi se condamner au malheur. En somme, il est naturel pour l’Homme de vouloir certaines choses mais tout vouloir le conduirait inévitablement au malheur.

D’autre part, un souhait considéré comme la poursuite d’une fin s’oppose au fait de « tout vouloir ». En effet, Aristote défini la substance comme un individu qui tout en étant capable de changement reste le même et préserve son essence. Or, un des changements de la substance s’explique par une cause de finalité. Tout changement à lieu en vue d’atteindre un but et la finalité serait un principe propre à chaque Homme. Or le terme « tout » sous-entend une absence de fin de par la grandeur qu’il désigne, et l’infinité qu’il implique. Ce dernier n’effectuerait donc pas de changement afin de réalisé sa finalité si l’objectif et inatteignable voir n’existe pas puisque dans les limites de la condition mortelle et immanente d’un être humain, « tout » lui serait inaccessible. Ainsi, la volonté sans limite de l’Homme s’oppose à la finalité qui représente et rappelle son existence et sa condition d’être humain car tout vouloir impliquerait que l’Homme est constamment en puissance et cela marque donc une absence de finalité.  On peut en déduire que si l’Homme es défini par son essence et sa substance et que cette dernière se traduit impérativement par une cause de finalité alors l’homme ne peut tout vouloir, car cela contredirait l’objectif même que lui impose son essence.

Enfin, tout vouloir s’oppose à la nature de l’Homme. En effet, René Girard nous expose le jugement que l’origine du désir se situe non pas dans le sujet ni l’objet désiré mais avant tout dans le désir d’un second objet perçu comme modèle. Donc, l’Homme, par nature, ne désirerait qu’un « tout » car c’est ce que lui aurait montré une société considérée comme modèle pour atteindre un certain idéal. Donc cette volonté n’émanerait pas de sa nature mais bien d’une société de consommation qui le pousserait à chercher un idéal fantaisiste, un « tout » imaginaire, seulement dans le but de conformer l’Homme aux normes et valeurs que prodigue cette dite société. Et donc, cet idéal instauré, planté dans les valeurs de l’Homme le conduirait à aller contre sa nature pour se conformer à un idéal commun. Il est vrai que le conformisme a toujours assujetti l’Homme. Celui-ci cherche donc constamment à correspondre à l’idéal qui lui est transmis, qu’importe le fait de le faire malgré une certaine dénaturation. Et donc si l’homme poussé à consommer par une volonté perverse de dénaturation au profit des institutions régissant notre société, telles que l’argent ou la consommation alors il se dénature lui-même dans l’espoir que son désir, calquer sur un modèle qui transmet une vision erroné de ce que l’Homme doit désirer, soit lui apporte du bonheur, soit le rende conforme aux attentes de la société.

   Après avoir étudié une volonté impossible à satisfaire par les constats que cette volonté conduit au malheur, s’oppose à la finalité de l’Homme et à sa nature. Nous allons voir que tout vouloir, s’oppose à une moralité nécessaire au bon fonctionnement de la société.

  Ainsi, tout vouloir traduit une certaine immoralité.

D’abord, cette volonté ne doit pas se placer au-dessus du devoir. Si nous considérons  la philosophie kantienne, alors, le devoir moral priorise sur une volonté destinée à apporter un bonheur personnel. En effet, il faut admettre que la morale et les devoirs qui l’accompagnent, même s’ils impliquent le sacrifice d’un bonheur personnel, représentent quelque chose de « sublime » accentué par ce sacrifice. Donc, si l’Homme veut tout, non seulement il priorise son bonheur personnel à son devoir moral mais en plus, il bafoue l’impératif catégorique qui instaure des règles qui ne comportent aucune exceptions et qui ont été instaurés seulement dans l’objectif d’apporter le bonheur collectif, et la moralité au sein d’une société. Ainsi Kant explicite le fait que le jugement est prioritaire alors que vouloir le bien car il nous avantage personnellement est immorale. Sa thèse défend l’idée qu’agir moralement est agir par devoir. Or si l’homme veut tout, dans le seul but d’atteindre un bonheur personnel, alors son action et sa volonté sont immorales et ne correspondent pas à l’impératif catégorique expliciter par Kant qui veut que chaque Homme agisse seulement par devoir moral. Ainsi, tout vouloir traduit un désir immoral.

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